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Sportbreizh, pour le dynamisme du sport breton
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          • Gurvan MUSSET
          • Gurvan MUSSET
          • Le 09/10/2018
          • La grande leçon de Ribinologie de Paris-Tours

          • La grande leçon de Ribinologie de Paris-Tours
          • Photo ASO Gautier Demouvaux

             

            On ne vous cache pas que la multiplication des courses proposant des passages sur des chemins nous semble un peu étrange ! Chez les organisateurs, il y a évidemment la volonté d'offrir au public une course plus nerveuse, plus indécise. Et il faut bien avouer que le final de Paris-Tours, bien calé dans son canapé, était particulièrement intéressant. Néanmoins, il ne faudrait pas ignorer les nombreuses critiques qui ont suivi la classique inventée en 1896.

            Evidemment, vous entendrez moins de sarcasmes chez Kragh Andernsen que chez Terpstra et Lefévère, grand spécialiste des pavés et de Paris-Roubaix (LOL). Sauf que Terpstra n'a pas perdu la course dans un sentier... Evidemment, Valentin Madouas a retrouvé entre Chartres et Tours les chemins de ses Sportbreizh et le Brestois a certainement pris son pied ! Mais dans un monde du cyclisme qui peine souvent à évoluer, le débat qui suit ce Paris-Tours 2018 nous semble tout de même fondé. Il convient alors de se lancer dans un cours de Ribinologie ou de gwenojennologie*. Carrément ! Ne riez-pas, c'est du sérieux.

            La grande différence entre le ribin "made in Tro Bro Leon" et le chemin de vignes, c'est sa franchise ! Les ribin de Jean-Paul Mellouet ne sont pas aussi traitres que les chemins bien secs de la région de Vouvray. Tout d'abord, le sentier breton est plus humide, plus mou et donc plus "fréquentable". Ensuite, les deux bandes de roulement qui sont tassées toutes l'année par les véhicules agricoles offrent moins de mauvaises surprises et de caillasses à des coureurs qui savent où poser leurs roues. Le gwenojenn est plus franc, moins traitre ! Sur un sol totalement différent, les pierres s'enfoncent ou sont écartées et le ribin finistérien en deviendrait presque fréquentable. Presque...

            En 2017, panique à bord quand les DS des formations de DN1 découvrent que la Sportbreizh propose des sentiers sur son tracé. Suite à une épreuve méridionale qui comptait de très nombreux kilomètres de pierre et de poussière, les équipes craignaient de participer en Finistère à une grande loterie. Le nombre de sentiers avaient donc été revu à la baisse mais les coureurs avaient ensuite admis que les terrains n'étaient pas comparables. Et les crevaisons avaient d'ailleurs été très rares !

            Pour l'an prochain, s'ils persistent, les organisateurs de Paris-Tours vont donc devoir trouver le juste équilibre ! A ma gauche, le plaisir du public, l'indécision et la nouveauté; à ma droite, la sécurité des coureurs et une certaine équité sportive. Oui, la grande leçon de ce Paris-Tours, c'est que le modèle breton n'est pas forcément exportable. A quand les cours magistraux à l'université de ribinologie de Lannilis ?

             

            Gurvan Musset

             

            * Ribin (prononcer "ribine") et gwenojenn ("gouénojaine") sont des mots bretons utilisés pour des sentiers plus ou moins larges.

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