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          • Le 16/10/2016
          • La fête au village ?

          • La fête au village ?
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            Nous pourrions évidemment polémiquer sur la piètre performance de tricolores bien pâles lors d'une véritable traversée du désert ! Nous pourrions aussi déplorer qu'un championnat du Monde puisse se dérouler sous une telle chaleur... Nous n'en ferons rien car d'autres s'en chargeront et ils n'auront pas vraiment tort.

            Le plus dérangeant vient en fait de... Kerlouan ! Ce dimanche, Iffig Guillerm pouvait se réjouir à l'issue de son traditionnel cyclo-cross: les dunes finistériennes de Menez-Ham avaient reçu bien plus de spectateurs que celles du Qatar. Au-delà des splendides images de ces tours surgies du désert (et du pétrole) et de ces larges routes au parfait bitume, ce qui a frappé le fan de vélo, c'est le désert ! Non pas celui de pierres et de sable... Celui des rues de Doha. Pratiquement personne mis-à-part, de temps à autres, un photographe égaré ou un policier assoupi.

            Au Qatar, à Oman, en Chine ou encore en Argentine, ces dernières années ont été fortement marquées par la naissance de courses dans des pays qui découvrent le cyclisme de haut-niveau. Ainsi, en Chine, on est passé en une douzaine d'années de 7 jours annuels de course à 48 ! Oui, l'internationalisation du cyclisme est en route et certains ne manquent d'ailleurs pas de le déplorer. Pourtant, si ce processus doit se poursuivre, il nous semble nécessaire que l'UCI tienne aussi compte des ses échecs. Ce fut par exemple le cas du Tour de Pékin. L'épreuve qui devait être la populaire finale du World Tour a disparu. Le manque d'intérêt du public du Qatar constitue aussi un échec flagrant. Les 2 463 460 Qataris n'ont clairement pas accroché à l'événement organisé dans leur petit pays au PIB le plus élevé du Monde. 

            Dans un dossier d'attribution de tels événements désormais planétaires, dans son cahier des charges, l'UCI ne doit-elle pas tenir compte d'aspects bien plus suggestifs liés à l'ambiance, à la ferveur populaire, à la fête ? Vous imaginez une montée de l'Alpe-d'Huez sans la foule, sans les Néerlandais, sans les buvettes dans les virages, sans les crétins qui sprintent à côté des coureurs, sans la peinture sur la chaussée ? Bref, sans ce nécessaire petit vent de folie...

            Si l'internationalisation du cyclisme doit se poursuivre, il faut absolument sauver certains caractères essentiels, des piliers salvateurs qui font la nature même de notre sport. Il faudra évidemment préserver les "glorieux anciens", ces nations qui ont fait l'Histoire de notre sport, avec un très très grand H. Avec une internationalisation mal maîtrisée, pas certain que le vélo ne perde pas la plus jolie partie de son âme ! Et ce dimanche au Qatar, il nous manquait justement ce petit supplément d'âme. La saison s'achève sur une note médiocre, l'argent est nécessaire mais il ne fait pas tout.

            Gurvan Musset

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