En manque de Belgique !

Le manque nous permet de briser la routine de l'habitude et finalement d'appréhender au mieux nos discrets petits plaisirs du quotidien, ceux que l'on oublierait presque au fil des saisons. De les apprécier enfin à leur juste importance ! Et en ce moment, je me rends compte que je suis en manque de vélo et de Belgique !

Le mois d'avril, c'est habituellement la période où, en pleine semaine, tu mets la télé et tu tombes sur une course belge et donc dans ton canapé ! Et cette année, le grand vide... Une petite Chouffe et quelques vidéos de la RTBF et du grand cactus n'y feront rien. L'absence de Belgique est très très mal vécue par le fana de vélo, surtout s'il est Breton ! Car finalement, nous sommes en Belgique comme chez nous. 

Nous partageons tout d'abord quelques racines identiques. Outre-Quiévrain, chaque bourg (ou presque) possède sa course comme c'était encore le cas dans un passé récent par chez nous. Le vélo en milieu rural, c'était, chez eux aussi, une très efficace échelle sociale. Et puis, ils ont eu Merckx et nous avons Hinault ! Les deux champions étaient incontestables: Merckx réunissait Flamands et Wallons, comme le faisait Hinault avec tous les Bretons, de Penmarc'h à Fougères. Ce qui, dans les deux cas, n'était pas un mince exploit !

Aujourd'hui, je suis donc en manque de pavés casse-gueules, en manque de bosses aux pourcentages redoutables entre deux rangées de maisons de briques rouges, en manque de débriefing très animé à Remouchamps après le passage de la doyenne, en manque de waterzooi, de boulets liégeois et de frites uniquement réalisées à base de Bintje et plongées dans deux bains d'huile. En manque de supermarchés où le rayon bière est plus long que celui du soda ! En manque de ce pays où, comme chez nous, il n'y pas de petits coureurs: chaque pro possède son fan-club et ses supporters bruyants et tellement chauvins.

Enfin, la Belgique me manque car, comme en Bretagne, il y fait beau plusieurs fois par jour ! Et trouver un pays où la météo est aussi capricieuse que chez nous, n'est pas chose aisée ! Le frigo n'est pas encore vide, une Tripel Karmeliet ou/et une Westmalle Tripel devrai(en)t me permettre de franchir dans les heures qui viennent ce cap difficile !