Warren Barguil en costaud

Rencontre avec Warren Barguil, le néo-pro de la formation Argos. Le jeune homme est ambitieux et semble attendre la reprise avec beaucoup d'impatience !

Warren, c’est un retour à la maison ?

« Oui voilà ! C’est avec plaisir que je reviens à l’AC Lanester 56 après avoir passé une belle année au CC Etupes. Mais je n’oublie pas que j’ai débuté dans ce club chez les cadets avec Jean-Marc Morvan. Donc, il me tenait à cœur de revenir ici en 2013. »

C’est effectivement un club dans lequel vous avez pas mal de bons souvenirs !

« Oui j’ai été champion de France sous les couleurs du Comité de Bretagne mais à cette époque-là j’étais licencié à Lanester. Mes premières victoires, c’est ici avec ce club que je les ai obtenues. »

Ce titre de champion de France était l’une des plus belles victoires sous les couleurs de l’ACL !

« C’est l’une de mes plus belles victoires et c’est surtout celle qui lance ma carrière derrière. Si je n’avais pas décroché le titre en 2009 à Vendôme, je n’aurais peut-être pas eu la même réussite ensuite car j’avais plus confiance en moi avec ce titre, ce qui fait que je suis arrivé à ce niveau-là depuis ».

Revenons sur votre saison 2012...

« Je ne sais pas si j’ai fait la saison parfaite mais presque. J’ai eu des moments où j’ai douté aussi et ça ne se voyait peut-être pas. Après ma chute en Italie, j’ai eu du mal à me remettre en selle. Heureusement, il y a eu pour moi l’Essor Breton, à la maison, où j’ai vraiment tout donné pour gagner. Ces moments-là ont été vraiment durs pour moi et le CC Etupes a décidé de faire l’Essor pour me faire plaisir ! Ils ont eu raison et avec l’accueil qu’ils ont eu, ils étaient vraiment contents d’avoir fait le voyage en Bretagne. »

Cet Essor Breton a été l’une des courses les plus palpitantes de votre saison ?

« Rien n’était joué au départ et encore moins au départ de la dernière étape. Après, lorsque l’on a un collectif qui croit en la personne et qui se dévoue  totalement, il n’y a pas de problème. A Etupes, cela fonctionne presque comme dans une équipe pro. Quand un coureur marche, on donne tout pour lui et ça peut tourner toute l’année. Ce n’était donc pas forcément tout pour moi car je me suis vu rouler pour Emilien Viennet ou Mathieu Chiocca. Dans l’équipe, on pouvait très bien se mettre au service de l’autre quand on voyait qu’il était au dessus de nous. »

S’il y avait un mauvais et un bon souvenir à garder de votre année ? 

« Le mauvais souvenir, ça reste la Toscane… Cela fait deux années que j’y vais et deux années que je tombe. La première année, je me casse le coude et cette année je me déplace les cervicales avec une grosse chute et une grosse frayeur. Après, la plus belle course, ça restera le Tour de l’Avenir. J’avais une belle équipe formidable autour de moi mais j’avais tout de même une grosse pression puisque je figurais sur les affiches, les plaquettes de l’épreuve et j’avais le dossard N°1. J’ai réussi à bien la gérer malgré la grosse pression et le fait quel’on m’attendait au tournant. J’ai réussi à être présent et ça c’est vraiment cool. »

2012 est passé : place maintenant à 2013 chez les pros !

« Oui je pense maintenant à 2013, avec un premier stage à Alte dans la région d’Alicante en Espagne la semaine prochaine. Ce sera une semaine de stage et je repartirai à nouveau en stage au mois de janvier. L’intégration dans le groupe s’est vraiment bien passée et j’ai bien sympathisé avec John Degenkolb. Le courant passe vraiment bien et je connaissais aussi d’autres coureurs de l’équipe pour avoir fait quelques courses en fin de saison. Je suis content de mon choix car cela me permet de m’ouvrir à un autre monde que la France. »

C’est un gros changement pour vous !

« Oui car je dois parler en Anglais et apprendre une autre façon de vivre car aux Pays-Bas on ne mange pas comme en France le matin, le midi ou le soir. C’est assez différent et cela me plaît donc de voir un autre culture. »

Quel sera votre rôle dans l’équipe la saison prochaine ?

« On attend beaucoup de moi et j’ai d’ailleurs été passé deux jours aux Etats-Unis à Saint-Diego début novembre avec Tom Dumoulin, qui est un autre coureur espoir de l’équipe. Nous y avons effectué des tests en soufflerie avec des vélos de chronos. On m’a dit ensuite que c’était bien que j’ai pu aller là-bas... J’aurai plus un rôle de leader même si je sais que j’aurai aussi à rouler dans l’année pour un sprinter mais c’est tout à fait normal de rouler pour un autre. Après, en montagne, je serai assez libre et on me parle déjà de m’aligner sur des grosses épreuves afin de voir si l’on peut m’aligner ou pas sur la Vuelta en fin de saison.»

Connaissez vous votre programme de début de saison ?

« Je débuterai sur le Grand Prix de la Marseillaise puis j’enchaînerai sur le Tour du Haut-Var, la Drôme Sud Ardèche puis je serai ensuite en stage au lieu d’être sur le Tour Méditerranéen. Et si l’on est World Tour, je serai aligné sur Paris-Nice. On saura lundi si l'on n’est retenu parmi les meilleures équipes mondiales, le suspens reste entier.»

Avec l’espoir de faire ensuite un grand tour ?

« Oui normalement, je devrais faire la Vuelta en fin de saison. Je devrais aussi faire le Dauphiné pour me tester et voir si j’ai les capacités pour faire trois semaines de course à fond. C’est un avantage que j’aurai la saison prochaine car j’aurai plusieurs jours de course. Comme nous ne sommes pas beaucoup de grimpeurs dans l’équipe, je serai plus souvent appelé. »

Argos Shinamo est une équipe qui a visiblement les moyens !

« Oui mais personne ne connait les moyens financiers de l’équipe. Argos ne parle pas en millions d’euros de chiffre d’affaire mais plutôt en milliards d’euros. Pour eux, mettre de l’argent dans le vélo ça n'est pas énorme ! »

Qu’est ce qui vous a décidé à intégrer cette formation ?

« En fait, au Tour de l’Ain l’an passé, j’avais une proposition de Bretagne Schuller. Je souhaitais faire encore une année chez les amateurs et c’est ce que certaines personnes m’avaient conseillé. A l’heure d’aujourd’hui, je ne regrette pas mon choix. Ensuite, Christian Guiberteau m’a approché et m’a parler d’un projet de monter au niveau supérieur avec Skil Shimano à l’époque. Ils souhaitaient me faire signer un contrat rapidement pour que je sois pro l’année suivante. Cela me permettait de courir libéré chez les amateurs cette saison, ce qui a été le cas, tout comme mon coéquipier Emilien Viennet l’a fait avec la FDJ.

L’appartenance à une équipe étrangère ne vous permettra pas de vous produire en Bretagne la saison prochaine...

« Plouay sera la seule course à laquelle je pourrai participer en Bretagne. Mais si l’on n’est pas retenu en World-Tour, je pense que l’on sera amené à courir un peu plus souvent en France. Maintenant, je préférerais être World-Tour la saison prochaine. On saura lundi.»