“J’avais été déçu de ne pas être retenu par mon équipe pour le Tour de France, dit-il d’une voix calme, mais je me suis rangé aux arguments du manager Iwan Spekenbrink. Je suis jeune et il trouvait plus judicieux que j’enchaîne avec une nouvelle Vuelta avant de découvrir le Tour où il a joué la carte des sprinteurs Marcel (Kittel) et John (Degenkolb). J’ai donc la Vuelta en tête depuis plus de deux mois et je vais en prendre le depart avec l’idée de jouer un Top 15 du classement général. Le niveau, cette année, est exceptionnel !”
Le Français n'émarge pas dans la liste des favoris de cette 69e édition mais le peloton le tient en haute estime depuis ses deux succès d'étapes, à quatre jours d'intervalle, le premier en maitrisant une échappée de dix hommes, notamment Rinaldo Nocentini (Ag2R-La Mondiale) ou Bauke Mollema (Belkin); le second en se jouant du Colombien Rigoberto Uran (Team Sky) dans une arrivée en altitude.
Barguil, semble-t-il, a bien mené sa préparation, étant l’un des principaux opposants de Rafal Majka dans la montagne du Tour de Pologne qu’il a fini à la quatorzième place après avoir raté son contre la montre : “J’avais de bonnes jambes en Pologne, confirme-t-il, sans être au top de ma condition. Depuis, je suis parti directement dans les Pyrénées où je me suis d’abord reposé avant d’enchaîner les sorties dans les cols. Il était nécessaire que je travaille mon coup de pédale en montagne." Il l'a fait en escaladant le Tourmalet à deux reprises en une journée ou en allant se frotter à Hautacam qui fut la dernière arrivée au sommet du récent Tour de France.
"Depuis un an, précise-t-il, j'ai progressé, j'ai gagné en puissance. Mon SRM en témoigne. La référence pour moi cette année a été le Tour de Catalogne où j'ai accompagné en montagne les meilleurs coureurs d'une épreuve très relevée. Dans un Grand Tour, c'est différent parce que la récupération et la gestion de l'effort sont capitales, mais je suis confiant. Oui, je vais lutter pour le classement général mais si au premier jour de repos je constate que ce n'est pas dans mes cordes, je me rabattrai sur une victoire d'étape. Et cette fois mon équipe est composée en partie pour John Degenkolb et en partie pour moi. Ce sera du 50-50."
Barguil, âgé de 22 ans, est l'une des pépites du cyclisme français, au même titre que Thibaut Pinot qui revient également dans la Vuelta, ou Romain Bardet qui fait l'impasse. Avec des qualités qui lui sont propres, notamment sa science de la course et son caractère bien trempé. "Sincèrement, dit-il, j'ai été content pour Thibaut et Romain qui ont fait un bon Tour. Nous sommes rivaux en course mais on se connait bien depuis longtemps et entre nous, il n'y a pas de jalousie."
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