Pour lui barrer la route d’un sixième titre sur la Flèche, qui serait le cinquième d’affilée, l’Espagnol devra contrôler des adversaires ambitieux comme Philippe Gilbert et Julian Alaphilippe chez Quick Step, mais aussi Dylan Teuns, Dan Martin, Tim Wellens, Alexis Vuillermoz, Romain Bardet ou Warren Barguil. À Huy, il y aura du monde au pied du Mur…
« Tant que je gagne, je joue », répète à l’envi et sans plaisanter l’inusable Alejandro Valverde, chaque année en entrant dans sa semaine préférée du calendrier. Il y a donc un petit bout d’Espagne dans la campagne belge, une petite route sinueuse, étroite et pentue où « Bala » joue à domicile. Après tout, dans Murcie il y a « Mur », et c’est justement sur celui de Huy que Valverde a gagné le respect des milliers de supporters qui s’y pressent chaque année. Recordman absolu des victoires, avec cinq succès dont les quatre derniers consécutivement, le vieux puncheur tient à rester la référence sur le Chemin des Chapelles, le nom exact du kilomètre de torture menant à l’arrivée de la Flèche Wallonne. Et sa forme actuelle le place à nouveau comme le grand favori de la course : après avoir raflé des bouquets de toutes les couleurs sur le Tour de Valence, le Tour d’Abu Dhabi, le Tour de Catalogne et le GP Miguel Indurain, Valverde domine le classement des victoires 2018, et ses places d’honneur conquises sur les Strade Bianche (4e) ou encore sur l’Amstel Gold Race (5e) en disent aussi long sur la puissance de feu dont il dispose sous les pédales. Une éventuelle dixième victoire de la saison, qui serait également sa « decima » sur les classiques ardennaises, ne serait donc pas une surprise, mais ses poursuivants attendus ont aussi des états de service à faire valoir. L’unique ancien vainqueur présent dans le peloton peut lui aussi prétendre à l’avantage du terrain : si le succès de Philippe Gilbert remonte au printemps 2011, le public lui sera totalement acquis et ses résultats sur la campagne des flandriennes (2e du GP E3, 3e du Tour des Flandres…) plaident aussi en sa faveur.
Dans le clan des « anciens », Michael Albasini pourrait également avoir droit à la parole, mais c’est surtout de ses plus jeunes compagnons de podium des dernières années que Valverde doit sentir venir le danger. Le plus régulier sur « la boite », Dan Martin, en a connu toutes les marches sauf la plus haute et compte bien poursuivre son escalade. Il pourrait toutefois trouver sur sa route son ancien coéquipier Julian Alaphilippe, dauphin de Valverde en 2015 et 2016… et surtout très convaincant sur le récent Tour du Pays Basque (2 victoires d’étapes). Troisième en 2017, Dylan Teuns poursuit sa progression et campe un outsider crédible s’il est transcendé par la perspective d’un exploit sur ses terres. Ce qui pourrait aussi être le cas pour le remuant Tim Wellens ou pour son coéquipier Tiesj Benoot. Enfin, la délégation française jouera aussi ses chances avec Alexis Vuillermoz qui formera un duo avec Romain Bardet, ainsi que sur David Gaudu qui avait découvert le Mur de Huy dans l’euphorie l’année dernière (9e), ou sur Warren Barguil, respectivement 9e et 6e des deux dernières éditions.
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