UCI Europe Tour : Bryan Coquard, un pistard en tête
Publié le 02/05/2013
Beau cadeau d'anniversaire pour Bryan Coquard le 25 avril. Le Français a été déclaré officiellement leader de l'UCI Europe Tour le jour de ses 21 ans.
De fait, il est l'un des plus jeunes à mener la compétition depuis sa création en 2005. La voix détendue et enjouée, le Vice-Champion olympique de l'Omnium et Vice-Champion du Monde UCI dans la course en ligne Moins de 23 ans apprécie son nouveau statut : "Je trouve super agréable de courir avec le maillot blanc de leader pendant au moins un mois. Ce maillot est un peu familier dans notre équipe, le Team Europcar, parce que Thomas Voeckler l'a déjà porté il y a deux ans. J'espère maintenant gagner quelques courses en portant cette tenue spéciale."
Pour sa première saison chez les professionnels, Coquard a déjà remporté quatre succès sur des courses à étapes, deux sur l'Etoile de Bessèges et deux sur le Tour de Langkawi. Il se glisse par ailleurs sept fois dans le top cinq sur des épreuves UCI, presque toujours au sprint massif, sa spécialité.
Au classement UCI Europe Tour, il comptabilise 197 points et devance l'Espagnol Francesco Lada (Caja Rural), 188 points, et le Slovène Matej Mugerli (Adria Mobil), 182 points.
"J'avais quelques ambitions pour ce début de saison, mais je ne savais pas où je mettais les pieds et je ne m'attendais pas à obtenir ces résultats aussi vite, dit-il. Ma participation au Tour de Langkawi m'a bien aidé. En dix étapes, j'ai pu me confronter à quelques bons sprinters, prendre mes marques et progresser."
Coquard marque ainsi 63 points au classement individuel UCI Asia Tour, mené par Ki Ho Choi, le coureur de Hong Kong (223 points).
La suite de son programme s'appuiera les épreuves UCI Europe Tour, dans lesquelles il entend défendre son leadership. D'ici juillet, il enchaînera le Tour de Picardie, le Tour de Belgique et la Route du Sud. Il limite ses incursions dans l'UCI WorldTour. Sa seule participation à ce jour : Gand-Wevelgem, fin mars. Il y a pris la 16e place - la sixième dans le peloton. "Je voudrais progresser sur les classiques avec des pavés, explique Coquard. Paris-Roubaix sera toujours une course contre-nature pour moi, mais je voudrais en essayer d'autres. J'aime bien les monts et les petites routes sur lesquelles il faut se faufiler. Cette année, Paris-Camembert reste d'ailleurs la course dans laquelle j'ai pris le plus de plaisir (il finit 5e)".
Pas de Tour de France au programme. "Avec mes dirigeants, nous avons pensé qu'il était peut-être possible de courir pendant sept à dix jours puis d'abandonner. Mais je me connais : je suis un compétiteur et une fois que j'ai pris le départ, je trouve traumatisant d'arracher le dossard. Mieux vaut découvrir la course en 2014 en étant davantage prêt pour ça."
Après un apprentissage sur les épreuves UCI Europe Tour, les victoires d'étapes sur "la Grande Boucle" pourraient constituer son objectif. "J'ai toujours eu deux rêves : les Jeux olympiques et le Tour de France."
Le premier est exaucé - ou presque - depuis l'Omnium des Jeux de Londres. Là-bas, Coquard a fait étalage de son agilité, de sa pointe de vitesse et de son punch. En souvenir de sa médaille d'argent, il porte tatoués les anneaux olympiques sur le biceps droit. Aux Jeux de Rio, dans trois ans, il pourrait aller plus loin et se parer d'or. "J'y pense mais il est encore un peu tôt, admet-il. Si toutes les conditions sont réunies, je pourrai me préparer en vue de Rio 2016."
Pour le plaisir, Coquard continue de s'entraîner sur piste tous les mardis. Il envisage de disputer quelques épreuves de Six jours l'hiver prochain. Mais c'est sur la route qu'il engrange les points en 2013. Le classement individuel de l'UCI Europe Tour avait souri à un autre sprinter, John Degenkolb (Team Argos-Shimano), l'an passé. Un encouragement à frotter sans relâche.