La 29e édition du Tro Bro Léon, petit Paris-Roubaix breton, se déroulait hier, dans le Finistère. L'épreuve, bien connue pour ses fameux secteurs empierrés, surnommés ribinoù (25 secteurs soit 33 km), était très attendue. Spectateurs comme coureurs n'auront pas fait le déplacement pour rien. Du spectacle il y en a eu, des crevaisons aussi. Avec du suspense pour couronner le tout.
Cinq changements de roue pour Jérémy Roy (FDJ Big-Mat) ! Trois pour Johan Le Bon (Bretagne-Schuller). Ses coéquipiers, Pichon et Vachon, subissent le même sort au secteur n°21, à la sortie du tunnel. Et pour bien d'autres encore, les arrêts étaient fréquents. Une très lourde chute de Jean Lou Païani (Saur-Sojasun) transporté à l'hôpital, des abandons... Beaucoup n'ont malheureusement pas échappé aux ennuis que provoquent ces cailloux.
Quatre échappés redoutables
Dès les premiers kilomètres, six hommes se distinguent du peloton et tentent d'aller seuls, au bout des 206,4 kilomètres de course. Après quelques tours de pédales, très vite l'échappée ne compte plus que quatre unités. Clément Koretzky (La Pomme Marseille), auteur d'un très bon début de saison pour sa 1e année chez les professionnels : 2e de la 1e étape du Tour du Haut Var, ou encore 3e de la 1e étape du Critérium International est présent. Le Polonais Jacek Morajko (Vacansoleil DCM) et les Français Rémi Cusin (Team Type 1) et Benoit Jarrier (Véranda Rideau U) sont aussi de la partie.
Au ribinoù n°8, ils compteront jusqu'à 7' d'avance. Et ce n'est pas faute d'avoir un écart convenable, à l'arrière le peloton roule à allure décontractée, peu préoccupé par les quatre fuyards.
« J'ai souvent pris des échappées, et malheureusement ça ne va pas souvent au bout. Alors pour une fois que ça va presque au bout je suis satisfait. » explique Benoît Jarrier à l'issu du Tro Bro Léon. Et oui, presque au bout. Si le sociétaire de Véranda Rideau U n'a pas revu le peloton, hier, en terminant 2e, ce n'est pas le cas pour ces trois compagnons d'échappée, lorsqu'Éric Berthou (Bretagne-Schuller) sort et accélère.
Roth malgré un puissant Berthou
« Sans cette fringale, je pense que la victoire était là. » avoue Eric Berthou. Il était certainement le plus déçu de tous à l'arrivée de la course, hier, à Lannilis. Lorsque le coureur attaque à 20 km de l'arrivée, seuls Benoît Jarrier et Ryan Roth le suivent à 30''. Si l'écart se stabilise un moment, l'homme de Bretagne-Schuller n'a pas eu de chance. « Il m'a manqué dix bornes, pendant lesquels je voyais des étoiles partout, je m'arrachais à chaque tour de pédale. » précise-t-il. Dix kilomètres de souffrance, mais seulement deux kilomètres avant d'être repris par surprise : « Je n'avais pas les écarts, juste avant que les gars (Benoît Jarrier et Rajan Roth) reviennent sur moi je me suis retourné, ils étaient à 100m alors que je pensais avoir 30'' d'avance. » explique Berthou, visiblement victime de beaucoup de malchance hier.
La suite de l'histoire nous la connaissons, le Canadien Roth lance une impressionnante attaque, après avoir dépassé le Breton et s'empare en solitaire du Tro Bro Léon. Le seul rescapé de l'échappée, Benoît Jarrier termine deuxième. « C'est sûr, ce n'est pas une gagne, mais c'est tout comme. Avec tous les efforts que j'avais faits tout au long de la course devant, une deuxième place c'est déjà superbe. Si j'avais su ça avant le départ j'aurais signé de suite. » reconnaît-t-il avec joie. Guillaume Boivin règle le peloton au sprint et prend la 3e place devant Arnaud Démare, 4e.
Les Bretons, quant à eux, se consolent en reprenant la 1e place au classement par équipes de la Coupe de France PMU.
Marie Tiburce
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