Si la valeur n'attend pas le nombre des années, Alan Boileau a dû patienter jusqu'à la dernière minute pour savoir s'il participerait bel et bien au Tour du Rwanda 2021. Remplaçant de Maxime Chevalier, initialement prévu sur l'épreuve, le Finistérien de 21 ans est l'invité de dernière minute des Men in Glaz après la quatorzaine endurée par Maxime dans un hôtel de Bodrum, après le Tour de Turquie.
Néo-professionnel, Alan n'a pas fait le voyage vers le Pays des Mille Collines pour rien. Entouré de coureurs qu'il admirait devant sa télévision voilà encore quelques années, le benjamin des Glaz était arrivé à Kigali dans la peau de l'équipier modèle, prêt à donner le maximum pour aider au quotidien Cyril Gauthier, Jonathan Hivert, Quentin Pacher et Pierre Rolland. Ses jambes en ont décidé autrement. Son ambition aussi. « Hier, sur la 1ère étape, j'avais constaté que ma forme était bonne, confie celui que l'on avait vu omniprésent à l'avant du peloton, travaillant sans relâche pour filtrer et contrôler les échappés du jour. J'attendais les premiers reliefs pour voir si ces sensations se confirmaient et en savoir un peu plus sur la concurrence. Sur une première étape plate, beaucoup de coureurs restent cachés en attendant les jours suivants. »
Discret par nature, arrivé cet hiver au sein du B&B HOTELS p/b KTM sur la pointe des pieds, le coureur originaire de Morlaix, encore membre du VCP Loudéac -l'équipe réserve des Men in Glaz- la saison passée, Alan n'en est pas moins ambitieux. Et généreux dans l'effort. Au départ de Kigali, ce matin, il a ainsi forcé sa nature et osé émettre l'hypothèse d'attaquer dans le final, avant le sommet de la dernière difficulté du jour situé à 1 km de l'arrivée, à l'entrée de la ville de Huye. « Les gars m'ont répondu que si je m'en sentais capable, évidemment que je pouvais attaquer. J'avais un peu d'appréhension... » Une appréhension doublée de jambes de feu. « Après le travail que nous avons fourni hier, nous avons laissé à d'autres équipes la charge de la poursuite derrière les trois échappés en début d'étape. Puis à 40 km de l'arrivée, je suis sorti afin de servir de point d'appui si un groupe de costauds ressortait de l'arrière avec nos leaders. »
Son groupe repris par une trentaine d'unités (dont Cyril Gautier et Quentin Pacher), il remit le nez à la fenêtre à dix kilomètres de l'arrivée, en compagnie de trois autres coureurs. « J'étais le moins bien placé au classement général et j'ai pu jouer un peu avec eux. A cause de mon Anglais hésitant, j'ai eu un peu de mal à me faire entendre mais ils ont compris ma position. Dans la dernière ascension, le premier peloton nous a repris et, puisque tout le monde avait fourni un gros effort, j'ai tenté ma chance peu avant le sommet. »
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