Le départ de la quatrième étape Marmaris-Pamukkale a été donné sous la pluie et dès les premiers kilomètres, les coureurs se sont montrés nerveux, portant de nombreuses attaques dans la première côte.
Dans la descente vers Mügla, le rythme de la course s’est encore intensifié et avant le début de l’escalade de la côte de Mügla University, le peloton s’est scindé en quatre groupes. Au sommet, les deux premiers groupes se sont regroupés formant un peloton de 60 coureurs. Sont passés au sommet les premiers Juan Villegas (Colombia es Pasion), Yohan Bagot (Cofidis), Andrea Noé (Farnese Vini-Neri), Thomas Peterson (Garmin-Cervélo) et Luis Laverde (Colombia es Pasion), le meilleur grimpeur de l’épreuve.
Ce premier groupe s’est d’abord evertué à creuser l’écart sur un deuxième peloton de 71 coureurs avant que la bataille ne soit déclenchée à mi-course par le Français Thibaut Pinot (FDJ) et le Kazakh Andrey Zeits (Astana). Après une tentative de contre de Sandy Casar (FDJ) rapidement maîtrisé, ils ont reçu le renfort de six autres coureurs au km 115, Francis Mourey (FDJ), Thomas Peterson (Garmin-Cervélo), Cameron Wurf (Liquigas-Cannondale), Alexandr Dyachenko (Astana), Julien Fouchard (Cofidis) et Rubens Bertogliati (Team Type 1). Un premier peloton de 37 coureurs était alors pointé à 55 secondes. Distancé, le leader de la course Manuel Belletti a abandonné.
L’écart est monté à 2’13’’ à 60 kilomètres de l’arrivée avant de retomber progressivement sous l’emprise de deux coureurs de l’équipe Lampre-ISD travaillant en faveur d’Alessandro Petacchi, le seul sprinteur présent avec le Brésilien Murillo Fischer. L’échappée a perdu Dyachenko à 50 kilomètres de Pamukkale.
A 32 km de l’arrivée Fouchard a attaqué en tête de course tandis que Svein Tuft (Spidertech) sorti en contre du peloton a effectué la jonction avec le reste de l’échappée. Thibaut Pinot a immédiatement attaqué, contré par Tuft qui a repris Fouchard à 25 km de l’arrivée. L’avance des deux hommes de tête était de 1’07’’ cinq kilomètres plus loin.
L’équipe FDJ a engagé la poursuite à dix kilomètres de l’arrivée et a condamné les deux hommes de tête, Julien Fouchard étant repris dans le dernier kilomètre. Anthony Roux (FDJ) a tenté d’anticiper le sprint mais a échoué. Bartosz Huzarski (Team NetApp) a lancé le sprint en faveur de son équipier Jesus Del Nero qui n’a pu le suivre. Il a conservé la tête jusqu’à dix mètres de l’arrivée mais a été débordé sur sa gauche par Alessandro Petacchi.
Bartosz Huzarski s’empare du maillot turquoise de leader, Luis Laverde (Colombia es Pasion) conserve le maillot rouge du meilleur grimpeur et Alessandro Petacchi endosse les maillots vert du classement par points et blanc du Turkish Beauty sprint.
Déclarations
Alessandro Petacchi (Lampre-ISD): “L’étape a été rendue très difficile par la longue ascension du début de parcours durant laquelle une grosse sélection s’est déjà opérée. Je ne sais toujours pas comment mais j’ai réussi à garder le contact avec le premier groupe mais je sais quand même que le travail que j’ai fait avant le Tour de Turquie me permet d’avoir une bonne condition physique. Je me suis beaucoup entraîné en compagnie de mon équipier Michele Scarponi en prévision du Giro. Par exemple, j’ai escaladé l’Etna à six reprises en onze jours. Je suis désormais plus affûté. J’ai progressé dans les côtes mais je suis moins explosif dans les sprints. Il faut dire que j’ai également commis des fautes les deux premiers jours. Certes Valentin Iglinskyi a fait un grand sprint à Tugurgreis mais je suis sorti 50 mètres trop tôt. Si j’avais attendu un peu plus, j’aurais gagné cette deuxième étape mais quitte à choisir mes victoires, je préfère gagner celle-ci qui était vraiment très dure. Compte tenu de mes caractéristiques, cela signifie que je suis prêt pour le Giro. Parfois, je peux être bien dans les ascensions mais aujourd’hui je me sentais vraiment fort en dépit de la pluie et de l’énergie dépensée sur la route. Le dernier kilomètre en faux plat montant me convenait bien. J’ai suivi le mouvement de l’équipe FDJ qui a fait un travail parfait dans le final et je suis entré en action dans les 300 derniers mètres. J’ai passé le dernier coureur (Bartosz Huzarski) in extremis. Je dois dire un grand merci à ma formation Lampre-ISD. Seulement deux mes équipiers (Aïtor Perez et Denys Kostyuk) étaient avec moi à l’avant. A un moment donné, je leur ai dit d’arrêter de rouler mais ils ne m’ont pas obéi et ont fait un énorme boulot. »
Bartosz Huzarski (NetApp): “C’est une grande surprise de devenir le leader de la course ! Dans le dernier kilomètre, j’ai essayé d’aider mon équipier Jesus del Nero. A 600 mètres de l’arrivée il était dans ma roue, il semblait vraiment fort et tranquille mais quand je me suis retourné 300 mètres plus loin, il y avait un trou et j’ai donc décidé de faire mon sprint. C’était une journée très difficile et il n’y a pas de honte à être débordé dans les derniers mètres par Alessandro Petacchi qui avait déjà gagné tellement de sprints avant que je ne commence ma carrière. Je ne suis pas aussi fort que lui mais j’ai une équipe très forte. Il reste des étapes dures et la pluie est encore prévue ces prochains jours. Je suis un leader très inattendu, c’est sûr mais je vais me batter pour le rester !”
Alexander Efimkin (Team Type 1): “Je suis heureux de ce résultat. Finir troisième d’une étape si difficile, c’est bien mais ce n’est pas ce que j’avais prévu. Je voulais être dans une échappée mais comme mon équipier Rubens Bertogliati y était déjà, j’ai dû me contenter de rester dans le peloton. Je n’ai pas perdu mes chances pour le classement général mais le plus important est que je suis sur la bonne voie avant les courses à venir, le Tour de Californie et le Tour de Suisse. »
Pour plus d’informations, www.tourofturkey.org
Remerciements à Gilles Le Roc'h, chef de presse du Tour de Turquie
Photos Bruno Bade / Tour de Turquie
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