Tour de Bretagne: les trentenaires au pouvoir

Franck Bouyer (Bbox Bouygues Télécom), 36 ans et Renaud Dion, 32 ans (Roubaix-Lille Métropole) s'emparent des deux premières places du classement général après une étape riche en émotions. C'était la plus longue de ce Tour de Bretagne 2010 (190,5 km).

Acte 1: au kilomètre 30, peu après le passage à Trébrivan (22), panique dans le peloton! Une dizaine de vaches installée dans un pré adjacent au parcours, certainement excitées par le caravane, se retrouvent sur la chaussée parmi les coureurs! Elles ont réussi à franchir une barrière basse. La suite, Armindo Fonseca (Côtes d'Armor) la raconte: ''Nous n'avons pas été prévenus. Elles ont déboulé tout à coup sur la route. On les avait vu venir mais ça reste impressionnant. La tête de peloton a fait un écart vers la droite et tout le monde a fait pareil derrière. Il y avait un gros risque de chute mais tout s'est bien passé finalement. Je ne savais pas qu'une vache courrait aussi vite...''

Acte 2: Une fois que tout est rentré dans l'ordre, on regarde de plus près la composition d'un groupe de dix-huit unités, parti peu avant l'entrée en scène des bovidés. Et là stupeur! Les quatre poursuivants de Jetse Bol au général, Sander Oostlander (Van Vliet), Johan Le Bon (Bretagne-Schuller), Arkimedes Arguelyes (Itera-Katyusha) et Julien Antomarchi (La Pomme-Marseille) sont dedans. Ils se tiennent en seize secondes. L'écart avec le peloton grandit rapidement. Rabobank n'est pas dans le coup aujourd'hui. Bol était à l'arrière au moment du coup de Trafalgar et ses lieutenants ne comblent pas le trou malgré le renfort de Thüringer. L'avance est de 2'05'' au Quillio (22) après 90 kilomètres. La face de cette édition 2010 est en train de changer.

Acte 3: Sander Oostlander (Van Vliet) crève. Le dauphin de Bol est éjecté du groupe de tête et retrouve le peloton. Sa formation ne tarde pas à embrayer et ramène le peloton. L'autre équipe néerlandaise n'a pas ou peu travaillé depuis dimanche dernier et ses hommes sont donc plutôt frais. Ils mettent donc tout en oeuvre pour sauver Oostlander. C'est clairement le tournant de la course et ce qui tue les espoirs de victoire finale pour Le Bon, Arguelyes et Antomarchi. Le regroupement général a lieu au kilomètre 100. Tout est à refaire.

Acte 4: On assiste ensuite à un feu d'artifice d'attaques sur vingt kilomètres. De nombreuses cassures interviennent. Le retour au calme favorise la jonction de deux groupes devant. Ils sont désormais quinze et le nouveau numéro 1 virtuel se nomme Franck Bouyer (Bouygues, 9è à 53''). Il est sous la menace de Renaud Dion (Roubaix), également dans cette échappée. Huit petites secondes les séparent au général. N'est pas Rabobank qui veut. Van Vliet, cette fois-ci, ne réussit pas à contrôler les opérations. Rappelons qu'ils ont perdu Bram Schmitz dès le premier jour. L'écart restera longtemps au-delà des trois minutes. C'est bon, les fuyards peuvent penser à la victoire.

A l'amorce du dernier tour, Cédric Pineau (Roubaix) s'échappe. Il est pris en chasse par Dimitri Le Boulc'h (Big Mat). Le premier résiste en solitaire quand le second coince. Et voilà une deuxième victoire dans l'escarcelle des Roubaisiens. On ne pourra pas reprocher un quelconque attentisme à Cédric Pineau. Il était du premier coup de la journée avec Julien Mazet (Big Mat).