L'expérience a parlé
Rien ne sert de faire les bonifs, il faut attaquer à point. Jetse Bol (20 ans) l'a appris à ses dépens alors que Franck Bouyer (36 ans) a illustré la formule à merveille. Le Néerlandais a mis tout en oeuvre pour assurer son maillot de leader jusqu'au bout. Quatre équipiers étaient chaque jour à la planche pour lui derrière les échappées. Il a disputé un maximum de sprints intermédiaires afin d'engranger des secondes de bonification pour le classement général, allant même jusqu'à prendre des risques dans le sprint mouvementé de Mauron. Intelligence de course ou preuve d'un manque de confiance? Les avis divergent. En tout cas, Bol remporte le classement fictif des secondes de bonus avec 25 empochées au final.
Pendant ce temps-là, Franck Bouyer est resté sagement dans le peloton après avoir chopé le coup du premier jour. Le coureur du Maine-et-Loire n'est ressorti de sa boîte qu'à Huelgoat où un virage loupé l'a empêché de se rapprocher de Bol. Mais il a remis ça le lendemain et ça a payé. Certes, la fameuse crevaison d'Oostlander l'a bien aidé mais ne dit-on qu'il faut toujours une part de chance pour gagner?
Arguelyes ou Cherruault?
De prime abord, la question peut surprendre. Pourquoi ce choix entre le petit grimpeur mi-hispanique, mi-russe et le Mayennais du Team Nantes Atlantique? Tout simplement pour décerner le titre tout à fait officieux du super combatif, récompense qui n'existe pas sur le Tour de Bretagne. D'un côté, Arkimedes Arguelyes, porteur du maillot à pois de bout en bout s'est montré un nombre incalculable de fois durant la semaine. C'est peut-être lui qui a attaqué le plus souvent. Pas toujours à bon escient comme entre Mauron et Huelgoat quand il s'en est allé seul à plus de cent kilomètres de l'arrivée et alors qu'il restait encore six côtes à franchir.
De l'autre, Kevin Cherruault. Le vainqueur du classement des sprints intermédiaires et du combiné s'est lui aussi beaucoup montré mais différemment. Son tempérament de baroudeur l'a conduit à prendre les échappées de bonne heure et à se lancer dans de longs raids. Il aura passé plus de 300 kilomètres aux avant-postes. Ces maillot bleu et orange seront donc ses récompenses à défaut d'un succès sur une étape, son objectif premier. Cherruault, qui rappelle fortement Johan Museeuw sur sa machine, devrait à nouveau faire parler de lui ces prochaines semaines.
S'il fallait se mouiller, la balance Sportbreizh pencherait plutôt pour le second.
Rabobank, Roubaix, Thüringer, même combat
Voici trois des quatre équipes victorieuses d'étape en 2010. Mais, contrairement à Bretagne-Schuller, elles ont décroché deux succès. Rabobank par Jetse Bol et Martijn Keizer sur les étapes 1 et 2, Roubaix-Lille Métropole par Benoît Daeninck et Cédric Pineau (la 3 et la 6) et Thüringer Energie par l'unique John Degenkolb qui s'est adjugé coup sur coup la quatrième puis la cinquième étape. La logique aurait sans doute voulu que Bretagne-Schuller soit au niveau de ses trois adversaires s'il y avait eu un huitième jour de course. Mais avec des si...
D'autres n'ont même pas eu cet honneur une seule fois malgré leurs tentatives. On peut citer Nantes Atlantique, Côtes d'Armor, Nogent-sur-Oise ou encore la sélection de Bretagne.
A noter que pour la première fois depuis 1999 et le succès de David Dumont sous les couleurs de Nogent (déjà au départ du Ruban Granitier!), le vainqueur final, Franck Bouyer cette année en l'occurence, ne s'est pas imposé sur une étape. A l'époque, Dumont, membre d'un groupe de dix échappés, avait profité d'un écart conséquent de 3'40'' à l'arrivée de l'étape Broons-La Turballe dont il avait pris la 7è place.
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