Tour d'Espagne # 17 : Les déclarations sur la ligne d’arrivée

Du directeur sportif Bradley McGee (Saxo Bank - Tinkoff) en passant par Alejandro Valverde, Rinaldo Nocentini en passant par le Vendéen Arnold Jeannesson, retrouvez ci-dessous les impressions des principaux animateurs de la 17e étape du Tour d'Espagne disputée ce mercredi.

Bradley McGee (directeur sportif de Saxo Bank-Tinkoff) : « Je suis serein mais le plus dur est de contenir mon émotion parce qu’il faut absolument rester concentré jusqu’à dimanche. C’était un grand moment de cyclisme. On avait bien étudié le parcours, on avait vu qu’il y avait des possibilités et on s’était dit qu’on le ferait à la moindre opportunité. Il y en a eu une première en début d’étape quand Alberto s’est retrouvé dans une bordure. Après, j’ai regretté qu’on l’ait loupé mais finalement nous avons bien manœuvré en lançant trois équipiers dans le premier groupe. Quand j’ai entendu dans l’oreillette Alberto dire à ses équipiers « Allez, à bloc ! », je me suis dit que c’était LE tournant. Les équipiers ont fait un grand travail, onT beaucoup roulé et puis il y a le final extraordinaire d’Alberto qui a bien géré et qui a réussi son coup. C’est un champion ! »

Alejandro Valverde (Movistar, 2e): “Quand Contador a attaqué dans le Collado La Hoz, je suis resté dans la roue de Purito. Nous faisions, lui et moi, une course différente. La mienne consistait à distancer Froome et j’ai joué ma carte. Je suis désolé pour Purito mais c’est la course. J’ai fait le final à bloc. C’est une étape supplémentaire vers le podium à Madrid mais ce fut une étape très difficile. »

Rinaldo Nocentini (Ag2R-La Mondiale, 5e) : «Je ne suis pas surpris de ce qui est arrivé parce qu’au lendemain d’une journée de repos, c’est très difficile pour beaucoup de coureurs. J’avais pris une bonne échappée avant l’attaque de Contador, je me suis retrouvé devant et j’ai fait une bonne étape. L’arrivée me convenait bien mais quand tu te trouves devant avec des mecs comme Contador et Valverde qui sont de grands champions, très forts, c’est difficile. J’ai donné le maximum et j’ai fini avec des crampes. J’espère avoir gagné quelques places au classement général et je me dis qu’en vue du championnat du monde, cette étape est bonne pour ma condition physique. »
 
Jan Bakelants (RadioShack-Nissan, 6e) : « Je voulais absolument être dans l’échappée et j’ai fait les 80 premiers km à bloc. Finalement un groupe de 10 est parti, sans un coureur de mon équipe et nous avons roulé avec Garmin pour revenir. J’ai attaqué avec Moncoutié dans le Collado de Ozalba et je suis revenu en tête. On avait une minute d’avance sur le peloton et j’ai cru que c’était fini mais Contador a commencé son show. Il a fait une attaque incroyable, il est revenu très vite sur nous, ses deux équipiers ont accéléré et puis il a roulé lui-même dans la vallée. J’ai vu en première ligne une course historique. J’ai payé dans le final mes efforts des deux premières heures et je n’ai pas pu suivre Valverde. J’aurais pu finir deuxième mais de toute façon Contador méritait de gagner ! »

Joaquim Rodriguez (Katusha, 10e) : « Je ne m’attendais pas à ça ! Je suis triste parce que j’ai perdu la Vuelta. C’est pourquoi nous sommes là aussi, parfois on gagne, parfois c’est impossible mais c’est le cyclisme. Cette étape de Fuente Dé va entrer dans l’histoire et je suis fier d’y avoir participé. Contador a démontré qu’il est le plus fort et son équipe également. Quand je l’ai vu grimper, l‘idée du désastre que j’allais vivre ne m’a pas effleuré l’esprit. Nous ne pouvions imaginer ce qui allait se passer, personne ne le pouvait. Je suis passé par tous les états dans les 50 derniers kilomètres. Depuis le Collado La Hoz, j’ai même imaginé que ça allait s’arranger avec l’aide des coureurs de Movistar mais ce n’est pas arrivé. Ce soir, c’est sûr, je ne vais pas bien dormir ! »

Arnold Jeannesson (FDJ-BigMat, 13e) : «Ça fait plaisir d’être devant. J’ai raté le coup au début mais vu la physionomie de la course, je me suis dit qu’on pourrait ressortir dans les bosses. J’ai anticipé, j’ai tout donné et je me suis retrouvé à l’avant mais je n’ai pas encore la grande grande forme, je n’ai pas les jambes et c’est dommage. Mais pour le moral, être devant avec les meilleurs, c’est très bien. Il me manque de la force pour jouer une place dans le final mais je vais essayer de refaire ça dans la semaine. »

Chris Froome (Team Sky, 32e) : «Je ne pense pas avoir vu Valverde, mon rival pour le podium, de toute la journée. J’ai seulement essayé de suivre et il y avait énormément d’attaques. Je suis défoncé ! Je suis sur les genoux ! Cette Vuelta est très dure mais c’est pour moi une bonne expérience qui me servira à l’avenir. Je prends du plaisir, c’est fantastique… »
Simon Clarke (Orica-Greenedge, meilleur grimpeur): “Chanceux, c’est mot ! J’ai eu un jour de chance. Je ne peux pas dire un bon jour parce que je n’ai pas marqué un point pour le maillot à pois mais Joaquim Rodriguez non plus !
Je dois être à plein régime jusqu’à samedi et je suis dans la même situation que Matt Lloyd dans le Giro il y a deux ans. Je n’ai pas d’autre option que de me battre pour les points au sommet de chaque ascension… »