Sepúlveda, prophète en son pays...

Il avait bien préparé son affaire, l'Argentin ! Eduardo Sepúlveda a oublié ses mésaventures de l'année dernière en remportant la 3e étape du Tour de San Luis, dans le centre de l'Argentine. Le coureur de Fortuneo Vital Concept a gagné l'une des plus belles étapes de cette épreuve en devenir. A 1710m d'altitude, Edu est devenu leader de la course et se verrait bien conserver son maillot jusqu'à la fin de semaine...

 

Eduardo Sepulveda, très véloce, a attaqué dans le Cerro del Amago à 10 kilomètres du sommet. Parti à la poursuite de Dayer Quintana, il l'a repris et débordé à 6 kilomètres du but: "Les six derniers kilomètres, une fois que j'ai rejoint Dayer (Quintana) ont été un rêve. Heureusement, j'avais vent dans le dos mais je le savais avant d'attaquer. L'équipe a été formidable, les gars m'ont placé idéalement." C'est ce que Sorensen confirme et la recrue de FVC est visiblement impressionée: "J'ai déposé Eduardo et Julien (Loubet) dans les meilleures conditions au pied de la montée finale. Eduardo a attaqué très tôt, je venais à peine de m'écarter ! J'ai eu peur que ce soit trop tôt, mais il avait des jambes incroyables."

En terminant à très vive allure, Edu s'est emparé du maillot de leader de l'épreuve, alors qu'il avait plus de deux minutes de retard suite au contre la montre du premier jour et après avoir été pris dans une chute collective dans le final de la 3e étape: "Finalement, le temps perdu dans le contre la montre par équipes et après la chute a été un allié. Physiquement et mentalement, ça m'a libéré. Je n'avais plus rien à perdre et je n'aurais jamais oser attaquer d'aussi loin si j'avais été plus près au général." Effectivement, les jours se suivent et ne se ressemblent pas pour l'équipe basée en Bretagne ! Eduardo ne cachait pas sa joie et analysait ces deux jours avec le sourire: "La veille, nous sommes tombés à quatre de l'équipe, je crois que cette malchance nous a encore rapprochés."

Si sa marge au classement général parait étroite avec seulement 3 secondes, à trois jours de l'arrivée, Eduardo Sepulveda se veut confiant: "Ça ne va pas être facile de conserver ce maillot de leader mais nous en avons les moyens. Je ne suis pas certain que tout le monde nous fera la guerre, les quatre premiers jours ont été difficiles avec cette chaleur..." Dans ce cas précis, l'expérience de coureurs comme Chris-Anker Sorensen sera déterminante: "Nous allons devoir travailler pour défendre le maillot. J'ai déjà connu ce genre de situation, j'ai quelques bonnes idées à soumettre à l'équipe pour y arriver..." Pour le DS Roger Tréhin, voilà donc des journées où il faudra rester soudés et concentrés: "Ce vendredi, l'objectif est de passer l’étape sans encombre. Nous allons essayer de nous faire des alliés, en particulier les équipes de sprinteurs. Tout se jouera samedi. Nous devons amener Eduardo au pied du dernier col avec le maillot de leader. Après, ce sera à lui de jouer. S’il a les mêmes jambes, il ira chercher le général."

Quoi qu'il en soit, après un Tour de France qui s'était terminé de façon extrêmement malheureuse (Edu avait été exclu), le coureur retrouve des couleurs après sa fracture du péroné en Italie à la mi-septembre. L'Argentin était un peu dans le vague: le voilà rassuré avant de revenir en Europe pour des rendez-vous extrêmement importants.