Sébastien Le Naour, le Coureur Tout Terrain…

Ça faisait 2 ans, presque jour pour jour, que Sébastien Le Naour n’avait plus gagné sur route… A Caudan sur une « toute », il avait triomphé devant tous les spécialistes des critériums… Le Quimpérois semble apprécier le Morbihan, car c’est dans la commune voisine de Quéven que le « mullticarte » du cyclisme a fait parler son panache lors de la dernière étape des « Routes du Scorff »…

Sébastien, vous devez être heureux de cette victoire après 2 ans…

Oui, c’est vrai, mais durant ces deux saisons j’ai quand-même gagné quelques courses VTT et plusieurs Cyclo-cross, je n’étais donc pas si impatient que cela… Mais c’est sûr que ça fait plaisir, et puis j’étais frustré par la 1ère étape, car à 1 tour de l’arrivée je casse un rayon sur la roue arrière et si près de but, c’était impossible de rentrer…Dommage car j’y ai laissé tous mes espoirs pour le général… !

Cela-dit au contre-la-montre par équipe, vous avez perdu du temps également… ?

Oui, mais lorsqu’on à plus rien à jouer au général, on se donne moins, et puis nous avions favorisés, avec Mickaël Calvez, la sélection des jeunes, car cette course est vraiment une très belle organisation et c’est très sympa de pouvoir participer à des courses par étapes de ce niveau  dans notre région… Les jeunes ont appréciés et ils se bagarreront l’an prochain pour faire parti de l’équipe…

A ce propos, il y a eu quelques changements de dernière minute dans votre sélection ?

En effet, le VS Quimpérois n’a pas été épargné par les chutes la semaine précédant « Les routes du Scorff » avec 3 gars à l’hôpital dans le même week-end, on a pas eu de chance, mais notre groupe de coureurs comporte plusieurs jeunes juniors qui ont beaucoup d’envie, pas de soucis de ce côté là… !

Vous avez la particularité de gagner dans toutes les disciplines du Cyclisme, c’est peu commun ?

En fait, j’ai commencé pas le VTT, c’est la discipline de mon cœur, j’ai toujours aimé cela, il y  règne une ambiance très sympa, il n’y a pas de différences entre les premiers et les derniers, Perraud, Absalon ou Chiotti sont aussi abordable que nous… Le monde du VTT est très solidaire et très « famille », les organisateurs, l’encadrement et les coureurs font parti du même groupe… Et lorsque je me suis mis au Cyclo-cross, j’y ai retrouvé sensiblement la même ambiance de camaraderie…

C’est peut-être dû à votre caractère très ouvert que vous ressentez cette ambiance… ?

Non, non, je vous assure que tous les concurrents s’apprécient, il n’y a pas de coup-bas… En route, c’est quand même différent, il y a plus de clans… Et puis en route, ce n’est pas forcément le plus fort qui gagne, alors qu’en Cyclo-cross ou en VTT, il n’y a que l’incertitude de l’ennui mécanique… !

Vous être très apprécié dans les pelotons !

Oui, mais chacun sait que je donne toujours ce que j’ai et que si je ne passe plus, c’est que je suis au bout du rouleau, je ne triche pas. Et puis, c’est sûr que j’aime mon sport, du coup je suis toujours heureux d’être au départ d’une course, quelle qu’elle soit. Alors c’est vrai j’ai souvent le sourire.
Le sourire et la voix… !
Ça doit en agacer quelques-uns, mais c’est mon tempérament, je suis entier et parfois c’est vrai qu’on m’entend beaucoup dans le peloton, je m’en excuse auprès de ceux à qui je casse les oreilles, mais c’est toujours sur le ton de la plaisanterie… !!

Il se murmure que vous n’avez pas beaucoup dormi la veille de votre victoire… ?

Nous étions installé au Campanile de Lorient, il y avait également l’équipe de Dinan et les pros de Roubaix-Lille Métropole… On a bu un coup avec Cyrille Guimard et on a discuté un peu avec Matthieu Boulo et Florian Le Corre… Ensuite, repas et on a couché les jeunes assez tôt dans la soirée car il y avait le chrono par équipe à 9h30…

Et… ?

Bon, c’est vrai, on est allé faire un tour à Lorient, j’ai pu constater que c’est une ville qui bouge beaucoup le samedi soir, très bonne ambiance… !

N’avez-vous pas le sentiment d’être passé à côté d’une carrière chez les pros… ?

Beaucoup me le disent, mais il ne faut rien exagérer. Je pense avoir de bonnes capacités de récupérations, mais vous savez, j’ai commencé le vélo par le VTT, je ne connaissais personne et mon entourage n’était pas encré dans le cyclisme… J’ai eu des résultats très vite, du coup, c’était sympa de gagner des courses. Alors j’ai continué, sans jamais penser à en faire un métier… A l’époque, la détection était moins pointu et je suis peut-être passé à travers ? Cela dit, pour faire un bon pro, il ne suffit pas d’avoir des capacités. Vous savez,  je suis pote avec Florian Guillou et Le Corre, Matthieu Boulo et Jean-Marc Bideau, avec Jean-Christophe Perraud. Je connais les sacrifices et le sérieux avec lequel ils pratiquent leur métier… Je ne suis pas certain, que mentalement j’aurais pu tenir plusieurs années à faire le métier tous les jours. Coureur cycliste c’est un travail très difficile, s’il en est…. !

Votre prochain objectif pour les semaines à venir… ?

"Le Bretagne de VTT est toujours un objectif, il y a 2 ans, j’avais perdu sur crevaison… j’espère prendre ma revanche contre Miguel et les autres, mais comme je vous l’ai dit, dès qu’on est descendu de vélo on redevient potes…  Cela dit, je ferai tout pour reprendre mon bien face à tous ces jeunes !"

Et sur route, vous continuez la saison, bien-sûr… ?

"Oui, il y a le Bretagne dimanche prochain, il paraît que c’est plat… On verra, sur un coup de chance ça peut marcher, par-contre il y a quand-même 170 km et c’est plus que ce je fais par semaine à l’entraînement, ça risque d’être un peu long pour moi, mais on verra… Je donnerai tout ce que j’ai dans les jambes !"