Le Pas de l’Echelle (km 27), le col de Bélesta (km 64) difficultés situées dans la première partie de l’épreuve n’ont pas permis de laminer le peloton. Bien que la course ait vu se former différents groupes, il s’est toujours trouvé des éléments capables de produire les efforts nécessaires pour revenir sur l’avant de la course. Les formations présentes en Roussillon s’avèrent bien avancées dans leur préparation, ce qui laisse augurer quelque espoir pour celles-ci, dans un futur proche.
Christophe Goutille (Martigues) et Alexis Bodiot (Armée de Terre) lancent les hostilités dès la sortie du Soler, bien vite rejoints par quatorze hommes dont Guillaume Bonnet (Vulco Vaulx en Velin), Florian Maurelet et Albin Cormier (Nogent sur Oise). Cinq hommes qui se retrouveront dans le final. De regroupement en regroupement, cela ne démoralise point Mickaël Fanget (Hyères), Colin Menc Molina (Aix), Nicolas Morel (Martigues), Bruno Chardon (Sarreguemines) qui à des moments différents, tentent quelque chose. Après Tautavel (km 35), Vincent Canard (Caladois), Kévin Pigaglio (Charvieu Chavagneux), Goutille, Morel et Chardon s’enfoncent vers la vallée de l’Agly fort d’un avantage de 23 secondes. Malgré le coup de patte des Vulco qui étirent le peloton, l’écart des fugitifs se maintient. Alo Jackin (Armée de Terre), Herberts Pudans (Dijon) et Frédéric Brun (Charvieu) s’extraient sans grand succès du magma vers Rasiguères (km 51). Cent vingt hommes se regroupent au pied de la seconde difficulté, où tout est à refaire. Goutille (encore lui) et Julian Alaphilippe (Armée de Terre) attaquent à Caramany, le peloton s’étire, se scinde en trois groupes. L’usure s’installe.
Une nouvelle échappée prend corps, pour avorter un peu plus loin, dans un climat perpétuellement effervescent. Au village gitan de Pézilla-Corneilla, Jackin, Pudans, Bodiot, Antz, Bescond et Brun enroulent du braquet, sans résultat, car au premier passage sur la ligne au Soler, ils demeurent environ soixante dix prétendants à la victoire. Lors de la première, des trois boucles terminales, va naître la bonne échappée, composée de dix sept unités (les dix sept premiers du classement). A contretemps Damien Branaa (Sud Gascogne) essaie de les rejoindre. Le peloton accuse un retard de 40’’. Le Landais se fait reprendre dans la seconde boucle, alors que le retard passe à une minute. La résignation s’installe. A l’avant Gert Joaaert prend son destin en mains, à cinq kilomètres de la ligne d’arrivée et, s’envole vers un succès plus que mérité.
Claude Soubielle
Gert Joaaert le vainqueur.
L’Estonien âgé de 23 ans a déjà passé quatre ans en France portant successivement le maillot de Vendée U, puis de Villeneuve Saint Germain. Dans son pays où le cyclisme prospère, le garçon « s’est fait tout seul », même si la brillance du maillot jaune de Jaan Kirsipuu lors du Tour de France, l’a aiguillée vers ce sport. S’il grimpe honnêtement, ce costaud longiligne, est avant tout un rouleur. Son palmarès en atteste et sa fin de course sur la Ronde du Canigou, également. Lui qui a également été professionnel chez les Continentaux de son pays (Kalew Chocolate Team) possède trois titres de champion d’Estonie (deux en contre la montre Espoir) et un sur route, vainqueur d’étapes aux Plages Vendéennes et aux Deux Sèvres, a décroché au Soler, son cinquième bouquet sur les terres françaises. Celui de la Ronde du Canigou il l’a construit avec ses jambes, mais aussi avec sa tête. Il s’en explique : « J’ai attaqué dans le final, car je m’étais aperçu depuis quelques kilomètres, que j’étais le plus costaud. J’avais bien observé mes compagnons d’échappée et j’ai giclé. Ensuite, seul à l’avant c’était facile ! Le succès que j’avais à ma portée, me motivait, d’autant plus que pour moi, c’était l’occasion de remercier Eddy Seigneur et toute mon équipe. »
Le Catalan de Palafrugell, Antonio Miguel Parra, 2ème .
4ème à Gérone, 7ème à Perpignan et à présent second au Soler, Antonio n’en perd pas son sourire. Pourtant c’est la troisième fois de sa jeune carrière, qu’il termine 2ème d’une épreuve des Courses au Soleil. Son soleil à lui, c’est la piste. Il y a quelques jours, en janvier dernier, il termine 2ème (une fois de plus) en épreuve de Coupe du Monde à Pékin, dans la poursuite par équipes. « Le plus beau résultat de ma carrière ! » s’empresse-t-il d’ajouter. Miguel Parra fait partie de l’équipe Espagnole de piste, laquelle possède son centre à Mallorca, sous la direction de Juan Llaneras. En ce moment il se prépare pour les Jeux de Londres et à court terme pour les championnats du Monde de mars en Hollande, où à sa spécialité, il aimerait bien rajouter l’Américaine. Ce champion Catalan sprinte bien mais également, lorsqu’il est en forme, passe bien la montagne. Sur la Ronde du Canigou, il a tout donné, rajoutant : « En ce moment, la préparation spécifique de la piste, ne me permet pas de progresser dans d’autres domaines. Mes prestations sur les Courses au Soleil, me satisfont pleinement, d’autant plus qu’ici, j’ai pu travailler avec un rythme tel, que je n’aurai pas trouvé, en ce moment dans mon pays ! ».
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