Attaché à l’importance de l’épreuve dans le calendrier français, le leader de l’équipe AG2R endosse prudemment son statut d’outsider, en gardant à l’esprit son objectif majeur de la saison : le Tour de France.
Sur les deux derniers week-ends de reprise de la compétition, comment évaluez-vous votre niveau physique et quels sont les enseignements que vous pouvez tirer de votre préparation à ce stade ?
« Sur ces courses-là, le résultat c’est du bonus. J’y vais pour finir ma préparation et trouver des sensations. Il faut être très malin sur ce week-end pour aller chercher une victoire, ça ne marche pas à tous les coups, mais je ne fais pas une fixation sur les résultats. En revanche, je sais que c’était un très bon week-end de compétition. »
Etes-vous donc proche d’une condition optimale pour aborder Paris-Nice ?
« Le mois de mars sera important. C’est là que nous verrons si le travail effectué cet hiver porte ses fruits. Je ne suis pas inquiet parce que du côté physique, je sens bien que je suis à un bon niveau. Mais ce n’est pas non plus la garantie d’un résultat, parce qu’on peut toujours avoir une journée sans sur une étape clé de Paris-Nice. Ce n’est pas une assurance tous risques, mais je pense que je me présente dans de bonnes dispositions. »
Il s’agit cette année de votre retour sur Paris-Nice, une course sur laquelle vous n’avez jamais pleinement réussi à vous exprimer. Comment l’expliquez-vous ?
« C’est une course que je n’ai jamais su maîtriser, donc j’y vais avec beaucoup de prudence. Je ne sais jamais trop à quoi m’attendre. Le format me correspond un peu moins que celui du Dauphiné, par exemple. Il y a une ou deux étapes dures sur Paris-Nice, contre quatre sur le Dauphiné en général. Je suis un coureur qui aime la chaleur et je me sens aussi plus à l’aise pour être performant quand j’ai déjà un bon kilométrage de course dans les jambes. À Paris-Nice, pour l’instant je n’ai pas réussi à trouver cet état de performance, mais nous verrons bien si j’y arrive cette année. »
Alors qu’attendez-vous de Paris-Nice, quel peut être votre objectif dans ces conditions ?
« J’envisage la saison comme une progression linéaire jusqu’au Tour de France. Et ce que je viens chercher sur des courses comme Paris-Nice, ce sont de bons points de passage. Je m’aperçois qu’avec Paris-Nice, l’histoire est encore à écrire. Jusqu’à maintenant le plus beau souvenir que j’ai, c’est celui de l’étape de Brioude alors que j’étais dans ma deuxième année professionnelle, en 2013. Ce jour-là j’avais été acteur de la course, qu’Andrew Talanski avait remportée (ndlr : Bardet 6e). Mais comme je suis très attaché au calendrier français, je tiens à briller sur Paris-Nice avant la fin de ma carrière. »
Le parcours de l’édition 2019 vous semble-t-il justement adapté pour viser cette fois-ci une place sur le podium ? Comment vous projetez-vous sur l’étape reine arrivant au col de Turini, par exemple ?
« Le Turini est une ascension plutôt longue, mais je ne trouve pas qu’elle soit taillée pour les purs grimpeurs. C’est finalement assez régulier, propice à un rythme élevé et très linéaire. C’est une belle ascension, mais il y a peu de ruptures de pente. Il y aura quand même près de 40 minutes de montée, au mois de mars, ce qui peut être intéressant. Il y a aussi une proportion de chrono qui est assez importante en comparaison des difficultés en montagne, et ça ne joue pas en ma faveur. Et parmi ceux qui jouent le général, je pense que je serai l’un des seuls qui n’a pas encore fait de chrono cette saison. Je vais quand même y aller très impliqué et appliqué. Mais l’objectif principal, c’est l’enchaînement du Dauphiné et du Tour. Bien sûr j’ai envie de bien faire, d’aller chercher un résultat et de faire avancer l’équipe. D’ailleurs nous jouerons sur deux fronts avec Tony Gallopin. «
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