Romain Seigle au panache
A-t-il fait l’erreur qu’il ne fallait pas faire sur la ligne d’arrivée ? Romain Seigle aurait pu faire coup double lors du dernier jour de la SportBreizh 2017. Il gagne la dernière étape à Argol mais perd le classement général pour seulement une petite seconde. S’il n’avait pas levé les bras sur la ligne d’arrivée, cela aurait-il changé la donne ? pas sûr. « D’ailleurs je ne savais plus où j’étais. J’ai tout donné ! », expliquait-il une fois la ligne franchie. Celui qui s’est extrait sur le circuit final du groupe d’échappée qui s’était formé suite à la montée dantesque de Landévennec, puis au jeu de massacre du dernier gwenojenn, voyait fondre son avance dans le dernier tour. 18 secondes à trois kilomètres, 15 secondes au panneau des deux kilomètres, 11 au passage sous la « fraise rouge », s’il y avait eu 200 mètres de plus, cela ne l’aurait pas fait. Le vainqueur du CC Etupes ne se montrait pas trop déçu. « Nous avons une équipe qui marche. L’important maintenant, c’est la Coupe de France ». Avec le récital qu’a fait son coéquipier Alexys Brunel la veille, le club du Doubs est bien parti.
Cam et Journiaux dès le départ
Du mouvement, il y a eu toute la journée. Maxime Cam, plutôt discret sur les deux premiers jours, fut le premier à mettre en route accompagné par l’incontournable attaquant de cette SportBreizh 2017, Axel Journiaux. A Telgruc-sur-Mer, les deux hommes possédaient 20 secondes. Le coureur du Vendée U allait-il faire le même numéro que la veille ? « Je suis parti devant, mais ce n’était pas pour aller à la gagne mais plutôt pour aider mes équipiers mieux placés que moi au général. La veille, son coéquipier Florian Maître nous avait confié que les Vendée U étaient « gourmands ». Etapes, général, classements distinctifs, tout les intéressait sur cette SportBreizh 2017. Ils ne partent pas les mains vides, Victoire d’étape, maillot de grimpeur, maillot des gwenojenn pour Axel. Rapidement les deux fuyards furent rejoints par un autre Vendéen, Mathieu Burgaudeau, le mieux placé de l’équipe pour le général. L’appétit de l’équipe vendéenne était vraiment insatiable. Un quatrième homme, Thomas Joly du CC Nogent, se glissa dans l’échappée. Les quatre coureurs comptèrent au maximum une minute. Trop peu pour faire vivre l’espoir.
Des intérêts qui divergent
Derrière 14 hommes revenaient. Une échappée avec bien trop de coureurs aux objectifs trop différents pour que l’entente soit bonne, à défaut d’être parfaite. « J’étais quasiment sûr que cela allait revenir. Après à 18, ça ne roulait plus. J’ai stoppé mon effort », explique Maxime Cam des Côtes d’Armor Marie Morin. Les Costarmoricains, peu vus pendant les deux premiers jours, ont néanmoins rempli le contrat. La deuxième place de Fabien Schmidt, présent dans le final d’Argol, et qui règle le sprint des échappés derrière Romain Seigle lui permet de récupérer la troisième place du général. Pas si mal comme week-end, tout compte fait.
Landévennec, juge de paix
La côte de Landévennec a joué les juges de paix, en première instance. Quatre kilomètres plus loin, Le dernier gwenojenn rendait son verdict en appel. Le peloton encore compact au bas du bourg de Landévennec, partait en vrac et parmi les coureurs les plus en vue, Clément Champoussin (Chambéry Cyclisme Formation) se montrait à son avantage. « Elle est géniale cette course. J’ai vraiment apprécié toutes les étapes », indique le jeune coureur qui finit sixième au classement général et premier jeune. Un autre Chambérien ne pouvait cacher ses larmes à l’arrivée, Léo Danes, pour sa première participation à la SportBreizh, lui qui n’a plus très souvent l’occasion de courir sur ses terres, avait pourtant pris le bon wagon. « J’ai dû percer dans le dernier gwenojenn et ma roue s’est dégonflé petit à petit sur le circuit ». Son pneu basse pression le fit décrocher de devant. Seul le reconfort de la famille et des amis lui firent sécher ses larmes. Déjà malchanceux dans la montée de Braspart, quand la scoumoune vous poursuit…
Et Paillot retrouve sa tunique
« J’ai rempli mon contrat », disait-il à l’issue du contre la montre de Plougastel. Yoann Paillot a décidé d’y ajouter un avenant à Argol pour une petite seconde. « Hier soir (samedi), j’avais plus trop le moral après avoir chassé pendant 15 km pour revenir dans le peloton. J’étais très fatigué. Ce matin, je me suis dit qu’avec 33 secondes de retard, c’était encore jouable. Lorsque je faisais des efforts aujourd’hui, j’ai vu que les jambes répondaient ». Une seconde aura suffi pour qu’il retrouve sa tunique jaune.
Albert LE ROUX
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