
Sa haute silhouette longiligne qui « toise » le peloton breton des élites est reconnaissable de loin. Son palmarès s’enrichit de places d’honneur à rythme régulier mais reste vierge de victoires. Sur Radio-Course, son nom est régulièrement cité dans les échappées, car Alexis Le Guével aime une chose dans le vélo, faire la course devant. Ce fut encore le cas lors de la dernière étape du Tour du Pays de Lesneven et de la Côte des Légendes. Hélas, l’échappée à laquelle il avait grandement contribuée, forte d’une vingtaine de coureurs, fut reprise dans les ultimes tours du circuit final. « Je crois qu’il me manque de la patience, tout simplement », avance-t-il comme explication.
Trois top quinze depuis le début de la saison 2025, en plus de sa neuvième place sur la Ronde du Porhoët ce dimanche de Pâques, six top 10 l’an dernier, dont deux places de quatre, six tops dix encore en 2023, mais pas de victoires. « Je suis passé des Espoirs au désespoir », plaisante le Morbihannais de 23 ans qui cultive le sens de la formule.
Alors, est-ce un manque de pointe de vitesse dans les sprints finaux ? « Pas vraiment, explique Alexis. Je peux aussi aller vite. Sur une des étapes des Plages Vendéennes en février dernier, je termine deuxième du peloton. Mais dommage, il y avait quinze gars devant ». Par le passé, chez les Open, il a pourtant montré qu’il pouvait aller vite dans un final, notamment lors du Grand Prix de Camors qu’il a remporté en 2022. Alexis Le Guével a une grosse qualité que son directeur sportif et entraineur Thibault Quentric apprécie particulièrement. « C’est un volontaire. Il répond présent pratiquement sur toutes les courses ». Une présence remarquée l’an dernier car son arrivée en cours de saison permit ainsi à la jeune équipe finistérienne, qui faisait ses premiers tours de roues en N3, de jouer placée.
« J’ai l’impression de continuer de progresser »
Cette année le groupe s’est renforcé. « L’équipe est solide avec l’arrivée de Brendan (Le Cam) et de Léo (Boileau) qui ont du métier et qui performent. J’apprends beaucoup à leur contact ». Alors même si ça ne sourit pas encore, Alexis Le Guével garde le sourire. « J’ai l’impression de continuer de progresser ».
Le vélo a toujours occupé une place importante dans sa vie. Son aventure cycliste a débuté à l’école du cyclisme de l’ACP Baud. « J’avais trois ou quatre ans et je suis venu au vélo par mon frère et par ma sœur qui fut sélectionnée en équipe de France junior. Dans les toutes jeunes catégories, j’avais des résultats, mais arrivé chez les minimes, j’ai eu un plus de mal. Je suis bien revenu en cadet deuxième année. J’ai fait une dizaine de podiums, mais je finissais toujours deuxième, sauf une fois où j’ai enfin gagné ». Alexis poursuit ensuite son apprentissage chez les juniors au VC Pontivien auprès de Bruno Roussel. Les années Espoir se dérouleront à l’AC Lanester 56 où il glane plusieurs victoires Open
« Je n’ai pas renoncé à gagner un jour une course élite »
En dehors du vélo, il a monté, en compagnie de son amie, son entreprise spécialisée dans la création de sites web et le community management. « Je réussis pour le moment à planifier mon emploi du temps et les contraintes d’entrainement. J’espère continuer à faire de la compétition de haut-niveau pendant encore quatre ou cinq ans et je n’ai pas renoncé à gagner un jour une course élite », précise-t-il.
Pour pouvoir lever les bras, le rouleur morbihannais va encore peut-être devoir faire preuve de patience. Pas trop quand même, car dimanche dernier du côté du Porhoët, le coup est parti dès le début de course et, évidemment le coureur du team Sportbreizh Axel Armor-Lux était dedans. Bien lui en a pris cette fois-ci, car l’échappée est allée au bout. Comme quoi, en vélo, la patience ne s’avère pas toujours une vertu.
Albert LE ROUX
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