Nacer, comment s’est dessiné dans votre esprit l’idée de faire l’impasse sur l’édition 2020 du Tour de France ?
« C’est une décision collégiale, déjà. Nous avons fait ce choix, l’équipe Arkéa-Samsic et moi. C’est notre décision à tous, et elle a été mûrement réfléchie. Je me suis rapidement fait à cette idée lorsque le parcours du Tour de France 2020 a été dévoilé. J’ai en effet rapidement mesuré qu’il s’adressait avant tout aux grimpeurs. Il est clair toutefois, que je rêve toujours autant du Tour de France. Il s’agit toujours de l’un de mes grands objectifs de carrière, et qui est de décrocher une victoire d’étape. Je sais par ailleurs que je n’ai pas encore eu véritablement l’occasion de m’exprimer à 100% sur cette course, mais que cela viendra, forcément à l’avenir. Le Tour reste un objectif pour moi, c’est une évidence. Une course qui m’inspire».
Votre but serait en fait de gagner sur les trois grands Tours au cours de votre carrière ?
« J’ai déjà brillé au cours de ma carrière en Italie et en Espagne en gagnant trois étapes sur les routes du Tour d’Italie, et le même nombre sur les routes du Tour d’Espagne ! Le Tour de France reste l’un de mes grands objectifs de carrière. Mais cette année, j’en ai parlé avec le Manager Général de l’équipe Arkéa-Samsic, Emmanuel Hubert, le tracé n’est pas à l’avantage des sprinters. Je préfère avoir des opportunités de gagner sur d’autres courses sur ce nouveau calendrier 2020 réorganisé plutôt que de m’aligner sur ce Tour où mes chances de briller seront forcément réduites. S’il y avait 7-8 sprints à disputer, la donne aurait été différente, mais là, la question ne s’est moins posée. Je suis honnête envers l’équipe, envers moi-même. Je sais en revanche pour avoir vu le tracé des premières étapes du Tour 2021, que celui-ci offrira, sans doute, bien plus de chances aux sprinters, et ceci dès les premiers jours de course, avec deux arrivées possibles au sprint sur les trois premiers jours de course ».
De fait, quels seront alors vos objectifs pour cette deuxième partie de saison, Nacer ?
« Mon but est de continuer à prendre du plaisir durant cette saison 2020, et de gagner des courses. J’ai retrouvé ce sentiment au sein de l’équipe Arkéa-Samsic cette saison, et c’est ce qui me convient pour performer. Le calendrier de l’équipe Arkéa-Samsic est riche pour cette deuxième partie de saison, et je veux courir le plus possible pour la victoire. J’ai quelques objectifs en tête, forcément. Je cours pour gagner, et je veux essayer de remporter des courses dès la reprise des compétitions. Mon ambition est toujours de faire de mon mieux possible pour l’équipe Arkéa-Samsic. Je dois normalement reprendre à Burgos, et suite à cette compétition, mon envie est de faire un gros mois d’août. J’aimerais arriver en bonne condition dès la reprise. Il y a bien sûr aussi des courses très importantes telles que Milan-San-Remo, le Championnat d’Europe sur route aussi, s’il se déroule à Plouay. A condition aussi que le manager de l’équipe de France professionnelle, Thomas Voeckler me sélectionne. Une chose est certaine, pour ma part, je serais fier et honoré de porter une fois de plus le maillot de l’équipe de France ».
Emmanuel Hubert, manager général de l’équipe Arkéa-Samsic
« Nacer Bouhanni a eu un discours franc, honnête. Il n’a pas cherché à gagner sa place coûte que coûte pour le Tour de France 2020. Il s’est rapidement positionné, avec un avis collégial aussi de la part de la direction sportive de l’équipe Arkéa-Samsic, sur d’autres épreuves du calendrier réorganisé sachant que l’édition 2020 du Tour de France, plus grande compétition au monde pour un cycliste, était davantage dessinée pour les grimpeurs, de surcroît nous disposons de deux atouts forts pour la montagne avec Nairo Quintana et Warren Barguil. Je ne suis pas étonné par la franchise de Nacer, car j’ai appris en quelques mois à connaître véritablement l’homme qui est derrière le coureur. Son honnêteté intellectuelle, et son état d’esprit de grand professionnel sont à louer, forcément ».
Yvon Caër, directeur-sportif référent de Nacer Bouhanni
« Nacer est un coureur clairvoyant, il sait où il veut aller. Il a très vite eu conscience que ce Tour de France 2020 était dessiné pour les grimpeurs avant tout, et que les occasions pour les sprinteurs par conséquent allaient être limitées. Nous avons pris la décision de manière collégiale, la direction sportive de l’équipe Arkéa-Samsic, et lui-même, de ne pas l’engager sur cette édition du Tour de France. Il est en tout cas certain que Nacer a toujours l’envie de briller sur cette épreuve. Gagner une étape ou plusieurs du Tour de France, reste l’un de ses grands objectifs de carrière. L’équipe Arkéa-Samsic mettra tout en œuvre dans les prochains mois pour que notre sprinter de niveau mondial puisse atteindre ses objectifs »
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