Voilà Plus d’un mois que j’ai baissé le rideau sur cette saison 2024. On ne m’a pas vu beaucoup sur les courses bretonnes ces temps derniers, vu que j’ai passé tout le mois de septembre à courir en Chine au sein de la sélection des Clubs de la Défense qui m’a permis tout au long de la saison de découvrir un cyclisme différent ou plutôt des cyclismes différents.
Petit rappel de ces voyages entamés à la fin de l’an dernier avec la découverte du cyclisme africain au Tour du pays du fleuve Sénégal. Rocambolesque ! Elle s’est poursuivie avec une épreuve au début avril en Turquie, le Tour de la province de Mersin. J’ai pu m’apercevoir sur ces quatre jours que je suivais, je pouvais même tenter des échappées sur une Classe 2.
Au mois de juin, ce fut le Tour du Maroc. Dix jours de course pendant lesquels j’ai vraiment appris le travail d’équipier auprès d’Emmanuel Cognet, leader de notre équipe et de la course pendant cinq étapes.
En ce début septembre, direction la Chine pour trois épreuves par étape, le Tour of Poyang Lake sur 10 jours, puis des épreuves sur trois jours, le Tour of Shangai New Cities (20-22 septembre), puis le Tour of Huangshan (26-28 Septembre). Le Lac de Poyang est la plus grande réserve d’eau douce du pays au Sud-Est de la Chine.
« Sur la liste des équipes des formations chinoises et asiatiques, mais qui alignent des Russes, Kazaks et bien d’autres coureurs étrangers. »
Notre équipe est formée du Pyrénéen Emmanuel Cognet, de Julien Amadori, l’ancien de Nice Métropole, habitué des courses exotiques, tout comme notre Finistérien Eddy Le Roux qui s’est bien rétabli depuis sa chute au Sénégal. Medhi Lerosey (UC Saint-Etienne Loire), le Lamballais Gwendy Duval et moi-même complétons la sélection.
Une fois arrivés sur les lieux de notre première course, nous nous rendons compte que nous avons changé de standing par rapport à nos épreuves amateur françaises. Nous sommes logés dans des hôtels très confortables, l’organisation met des voitures course à la disposition des équipes. La télévision est présente. Sur la liste des équipes engagées, beaucoup de formations chinoises et asiatiques, mais qui alignent des coureurs russes, kazaks et bien d’autres coureurs de la vieille Europe.
Au départ également des équipes néozélandaises et australiennes. Côté européen, en plus de notre équipe, les conti allemande Bike Aid et néerlandaise Parkhotel Walkenburg. J’étais loin de penser que le cyclisme était à ce point cosmopolite avec des coursiers globe-trotters, comme par exemple l’Australien Kane Richards qui finira deuxième du général de cette première épreuve et qui porte les couleurs de Roojai Ensurance, une conti thaïlandaise. Il courrait en N1 à l’AC Bisontine en début de saison. Il a même gagné le trophée Roger Walkowiak dans l’Allier en avril dernier.
« Sur les étapes de plat, ça part à fond, ça continue à fond et ça finit à fond, généralement par un sprint massif. »
La première étape est un contre la montre par équipe. Nous finissons 17e sur 25 équipes. Il y a du niveau. Un constat confirmé dès le lendemain. Sur les étapes de plat, ça part à fond, ça continue à fond et ça finit à fond, généralement par un sprint massif. Les bonifs départagent les premiers au général. Nous avons du mal à nous maintenir en tête du peloton dans le dernier kilomètre. Emmanuel Cognet finit 28e dans la deuxième étape, j’accroche une 13e place le lendemain. Julien Amadori finit 15e sur la sixième.
La septième étape est un contre-la-montre en côte. Emmanuel prend la 15e place, à 59 secondes de Kane Richards, le vainqueur. En tout et pour tout un col à monter en moins de 45 minutes de course, ce qui provoque enfin quelques écarts. Je finis 53e à plus de 4 minutes.
Le Russe Petr Rikunov, un ancien de la Proteam Gazprom Rusvelo, remporte le classement général final devant Kane Richards. Un autre russe Timofei Ivanov prend la troisième place. Emmanuel termine 16e.
Avant notre retour en France nous avons encore deux courses au programme, histoire de nous refaire. Enfin, plutôt une course. Nous apprenons ainsi que notre équipe a été « désinscrite » du Tour of Shangai New Cities. Les organisateurs ayant préféré au dernier moment nous remplacer par une équipe continentale.
« La première étape se joue au sprint. Ça frotte toujours autant. Normal, ce sont à peu près les mêmes coureurs qu’au Tour de Poyang. »
Nous passons alors trois jours à visiter Pékin puis entamons une dizaine de jours d’un régime rébarbatif riz + entrainement en attendant le Tour of Huangshan, situé à 400 km du lac Poyang, plus à l’est de la Chine. Cette course propose un relief accidenté d’un massif montagneux fait de sommets culminant entre 1 000 et 1 800 mètres. Les paysages sont magnifiques.
Pour ce dernier rendez-vous, nous nous sommes donnés l’objectif d’une victoire d’étape. La première étape se joue au sprint. Ça frotte toujours autant. Normal, ce sont à peu près les mêmes coureurs qu’au Tour de Poyang. Je finis dans la premier tiers du peloton (28e).
La deuxième étape est plus montagneuse, le vainqueur est le vétéran russe Roman Maikin, un pro de l’ancienne Gazprom également. Il a même gagné une étape du Tour du Limousin en 2016. Je me pointe à 4mn30 du premier. Mais Emmanuel, terminant à moins de 2 mn de Maikin, est deuxième au classement du grimpeur.
A défaut d’une victoire, l’objectif est désormais de repartir de Chine avec le maillot de grimpeur. C’est fait lors de la dernière étape où Emmanuel réussit à grapiller les petits points nécessaires pour endosser définitivement la tunique.
« Pendant notre absence, j’ai eu des échos sur notre cyclisme breton qui a subi un avis de gros temps. »
Nous reprenons l’avion vers la France, des images plein la tête, admiratif de ce pays qui s’ouvre au vélo et qui fait tout bien en terme d’organisation de course, séduit par ce cyclisme asiatique, par ces équipes continentales qui s’ouvrent au monde et n’hésitent pas à embaucher des coureurs de tous les continents. Tout cela donne des idées et ouvrent peut-être des horizons. La saison 2024 se termine sur cette note optimiste. Mon intoxication alimentaire contractée au Maroc en juin et qui m’a perturbé pendant toute la deuxième partie de la saison, n’est plus qu’un lointain souvenir.
Pendant notre absence, j’ai eu des échos sur notre cyclisme breton qui a subi un avis de gros temps avec la disparition des deux N1 CréActuel Marie Morin U 22 et Morbihan Adris GOA. Certains de leurs coureurs ont frappé à la porte de notre jeune N3 Sportbreizh Tydor Armor-Lux. Notre équipe devrait sortir de l’inter-saison plus forte et homogène. Tout cela décuple encore ma motivation et me donne de nouvelles ambitions pour 2025. Quelques semaines de repos et me voilà déjà sur mes routes d’entrainement habituelles. Vivement 2025 !
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