Marty Landas a su attendre son heure.

Après avoir terminé deuxième de la première étape, Marty Landas s’est fait discret pendant quarante-huit heures. Le coureur de O Grande Synthe a attendu patiemment la dernière côte pour glaner les quatre secondes nécessaires pour gagner l’épreuve.

La photo avait valeur de symbole. Sur le podium avant le départ de cette troisième et ultime étape de la SportBreizh U19 2023, en plein centre de Châteauneuf-du-Faou, le team belge Van Moer Logistics est à la présentation traditionnelle des équipes. En contrebas, alors que le starter n’est prévu que dans 20 minutes, bon nombre de coureurs ont déjà pris place sur la ligne de départ. les Belges donnent l’impression de toiser leurs adversaires. Ces derniers, loin d’avoir abdiqué, les regardent, l’air de dire : « On vous attend les gars ! ». Le ciel est orageux, l’après-midi sera électrique.

 

Une venelle pour piétons.

 

 

Les premières étincelles jaillissent dès les premiers kilomètres avec trois hommes, le Loudéacien Pierre Choblet, le coureur de Grande Synthe Raphaël Pouillard et Paul Eveillard du comité départemental 44. Aussitôt rejoints, ce sont neuf hommes qui partent pour un round d’honneur de plus de trente bornes, comptant un maximum de 1mn 30s. dans ce groupe, le nouveau Loudéacien de service Loris Mahoudo. Les Normands, très entreprenants toute l’après-midi, sont trois : Mathis Adam et Justin Coron (Bricquebec- VC Bocage Vire) et Mathéo Jouin (CD Manche). Mais les Van Moer Logistics ont aussi placé une sentinelle, Lowiek Misseeuw. Leur aventure prendra fin à la fin de la première boucle à Châteauneuf-du-Faou dans la venelle du pont, un raidar, large de 1,50 mètre, avec un virage à 180 degrés, traditionnellement réservée aux piétons et qui relie le canal de Nantes à Brest au centre-ville. « Lorsque j’ai vu que la municipalité l’avait bitumée, je me suis dit qu’on pouvait y faire passer des vélos », explique l’organisateur Gurvan Musset. Dont acte ! Sans dommage, sauf pour l’échappée qui doit rendre les armes quelques hectomètres plus loin.

 

Un maillot perdu pour deux secondes.

 

La deuxième boucle à peine entamée, Pierre Choblet et Justin Coron remettent le couvert, accompagnés par le champion d’Île-de-France Edwin Mercier. Peine perdue, mais il n’est pas pour autant question d’armistice. Cinq nouveaux coureurs tentent leur va-tout à quinze kilomètres de l’arrivée en sortant en tête du seul sentier au programme. Encore un Loudéacien, cette fois-ci, il s’agit de Maxime Vézie, toujours un Bricquebec en la personne de Mathéo Viardot. Pierre Cordelier ( OCC Cessonnais), le Néerlandais Nathan Van Eekelen (Willebrord Wil Vooruit) et le Belge Yarno Van Herck de l’équipe Canguro-Latexo, complètent le quintet. Mais point d’équipier du leader.

Maxime Vézie, le plus fort, s’extrait du groupe de tête pour triompher seul. Derrière Jenthe Verstraete le leader et Marty Landas, deuxième du général sont pointés à près de 40 secondes. Le coureur de Grande Synthe décide  de jeter ses dernières forces dans la montée finale. Jenthe Verstraete ne peut suivre et termine à quelques longueurs du Nordiste. Le maillot est perdu pour deux petites secondes. Cruelle désillusion ! Il perd même la deuxième place au profit d’Axel Bouquet (Briquebec), auteur d’un finish époustouflant.

 

Ils ont dit :

 

Maxime Vézie (VCP Loudéac), vainqueur de l’étape : « Je ne pensais pas gagner car c’est ma première course à étapes et trois jours comme cela, ce n’est pas simple à gérer.  J’ai tout donné jusqu’au bout. C’était super dur et les bosses faisaient super mal. J’ai réussi à accrocher puis à remonter dans le dernier chemin et ensuite à sortir avec le premier groupe. Tout s’est joué dans le dernier grimpeur. Je suis super heureux et c’est ma plus belle victoire. Nous avons beaucoup bosser pendant toute la journée en se mettant dans toutes les attaques. Cette victoire c’est une belle récompense. »

 

 

Marty Landas (O Grande Synthe), vainqueur du général : « Pour la première étape vendredi, dans l’équipe nous avions tous carte blanche avec comme objectif de prendre la bonne échappée. J’ai essayé d’être dans tous les coups et dans le final j’ai réussi à prendre 50 secondes qui me permettent de gagner aujourd’hui. Le raidar, c’était vraiment horrible, je me suis accroché avec un coureur de Moyon. j’étais dans le deuxième wagon, j’ai vraiment eu peur d’être piégé. Je peux remercier Timéo (Marien) et Axel (Verhulst) qui ont ramené le groupe sur la tête. Après le sentier, en étant deuxième, ce n’était pas à moi de prendre la course en main. Au panneau du dernier kilomètre, dans la montée je me suis dit : « c’est maintenant ». J’ai sprinté jusqu’au bout, je jette mon vélo pour grappiller encore du temps . je prends 4 secondes au leader et c’est suffisant.»

 

 

Jenthe Verstraete (Van Moer Logistics), ancien leader. « Je suis très déçu. J’avais vraiment les bonnes jambes et nous avions le contrôle de la course pendant les 80 premiers kilomètres. Quand la dernière échappée est partie, j’ai essayé de revenir avec mes coéquipiers. Après le dernier grimpeur, j’étais avec une dizaine de gars mais aucun ne voulait me relayer. Ils ont attaqué dans la bosse d’arrivée et je n’ai pas pu suivre. Je perds le maillot pour quatre petites secondes. C’est décevant, mais c’est la course. »

 

Albert Le Roux