Lilian Calmejane, quels enseignements tirez-vous de l’enchaînement de compétitions qui vous place parmi les hommes à suivre sur Paris-Nice ?
Depuis mes débuts chez les pros, je suis toujours bien en début de saison, je trouve ça important de ne pas rater ce moment de l’année. Cette fois, je suis passé à côté de la gagne sur plusieurs courses, mais le niveau était déjà bon. Il manquait une petite victoire, qui est venue ce week-end. Mon début de saison est maintenant réussi. Je n’ai donc plus de pression mais le réel objectif reste Paris-Nice, ce sera seulement à l’issue de cette course que je pourrai tirer un premier bilan.
Avez-vous une différence d’approche par rapport aux saisons précédentes ?
Les années précédentes j’avais essayé de courir au maximum et cette fois-ci, la maturité que je commence à avoir m’a incité à faire l’impasse sur le Tour du Haut-Var pour garder de la fraîcheur. En sautant un week-end de compétition, j’ai pu garder toute mon énergie mentale et physique. Je me suis rassuré sur ma condition en faisant 3e derrière un grand Romain Bardet sur la Classic de l’Ardèche et en gagnant sur la Drôme Classic, donc tous les voyants sont au vert. Il n’y a plus qu’à faire attention à ne pas tomber malade.
Votre niveau actuel vous donne-t-il suffisamment de confiance pour viser le classement général ?
Paris-Nice, c’est un peu comme la première semaine du Tour de France, en termes de tension et de niveau. Je m’en suis rendu compte la première fois que j’y ai participé comme néo-pro en 2016, j’étais bluffé. Il peut donc se passer beaucoup de choses, y compris dans la première partie jusqu’au chrono. Alors tout ce que je peux dire, c’est que je vais essayer d’aller chercher une place au classement général. Avec la petite expérience que j’ai, il faut que j’évite de tomber dans tous les pièges de début de Paris-Nice. En moyenne, je sais frotter et je ne laisse pas ma place dans le peloton. Il faut donc perdre le moins de temps possible jusqu’au soir du chrono… et ensuite dans les étapes difficiles ce sera la jambe qui parlera. Ce serait une bonne chose de pouvoir jouer le général, je vais m’y appliquer.
Le parcours 2018 se prête plutôt bien à vos caractéristiques, à commencer par l’absence de prologue le premier jour…
C’est vrai qu’avec un prologue, sur une courte distance je perds pas mal de temps. Alors une arrivée comme celle-là c’est plutôt mieux, mais ça rajoute de la tension parce qu’il faudra être bien placé, il y aura des cassures. Ensuite le chrono sera hyper important, il conditionnera la suite de la course. Ce qui est intéressant, c’est qu’au niveau World Tour, je suis un peu moins observé que sur le calendrier français. Je peux en tirer un avantage. En imaginant que j’ai un peu de retard après le contre-la-montre, il sera encore possible d’aller jouer une victoire d’étape et un rapproché au général en même temps... il y a plein de choses à faire et j’y vais avec beaucoup d’envie.
Le dernier week-end promet à nouveau une course intense, comment vous projetez-vous vers ces étapes ?
Ce qui me plait encore plus cette année, c’est qu’il y a quatre étapes difficiles d’affilée au lieu de trois. Et j’ai l’impression que celle de La Colmiane sera quand même moins exigeante que celle de La Couillole l’année dernière. Je n’ai pas pu aller faire de reconnaissances, mais quand nous sommes montés au col Saint-Martin en 2017 et que j’étais en tête, c’est la portion que nous avions descendue. Je m’en souviens assez bien et je pense que c’est moins dur. Ce qui signifie que le général ne sera pas uniquement réservé aux purs grimpeurs comme c’est le cas sur le Dauphiné par exemple. Donc le profil du vainqueur peut être plus varié que les deux dernières années à mon avis.
Dans cette optique, votre équipe sera-t-elle suffisamment armée pour rivaliser avec les formations qui dominent le peloton ?
Nous avons un groupe relativement jeune, qui sera aussi là pour travailler autour de Thomas Boudat pour les sprints. Dans la montagne, je roulerai avec Sylvain Chavanel qui a montré qu’il était en bonne forme, mais il est certain que je n’aurai pas beaucoup de coureurs pour m’accompagner. L’essentiel, ça reste quand même d’éviter les pièges et de ne pas trop « bouffer du vent » dans les premières étapes. Si par bonheur, nous avions un maillot à défendre, nous n’avons quand même pas l’armada de Sky ou Movistar.
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