Une victoire et cela vous transforme un coureur. Florian Dauphin semble enfin libéré. Lui qui depuis des mois laissait apparaître une forme de fébrilité, voire un certain mal-être dû aux évènements de l’hiver (la fin de l’équipe B&B Hôtel pour laquelle il avait signé un contrat pro) et à une victoire qui se dérobait sous ses pédales, est apparu zen. Sa première journée vêtu de jaune sur cette SportBreizh 2023, s’est déroulée sans incident majeur. Les trois petites secondes glanées au haut du Mont de Saint-Michel de Brasparts sont toujours là. « Nous avons contrôlé la course, revenant quand il le fallait sur les échappés. Toute l’équipe a été présente. Donc je suis confiant pour la suite ».
Timothé Gabriel en solo.
Et pourtant des échappés, il y en eu tout au long de la journée. Les premiers à lancer les hostilités dans le pays légumier furent Gaelig Glon (Morbihan Fybolia Goa), Louis Lapierre (Océane Top 16) et l’Alsacien Timothé Gabriel (VCU Schwenheim). Ils étaient rejoints par Axel Rome (UC Briochine Bleu Mercure) et Maxime Rio de l’équipe mixte du pays de Briec et de l’EC Landerneau. Ils passaient ensemble le premier sentier. Ils comptaient un peu plus de la minute sur le peloton qui veillait au grain emmené par les coéquipiers de Florian Dauphin. Le quintet passait encore le deuxième sentier groupé. Axel Rome était le premier à lâcher prise devant. Le haut-Léon était déjà bien loin que déjà s’annonçait le Menez-Meur. Malgré un parcours difficile, le peloton restait compact. Devant, l’échappée battait de l’aile, sauf Timothé Gabriel qui tentait de poursuivre en solo.
Les Dinannais en duo.
Derrière les Costarmoricains contrôlaient toujours les opérations. Les Dinannais Maxan Tanguy et Léo Saillenfest tentèrent également leur coup dans le Menez-Cléguer (Km 96). Peine perdue ! La décantation se fit alors par l’arrière dans la côte de Coat-Mez à la sortie de Daoulas, le peloton perdant une bonne trentaine d’unités.
Sur le circuit final, Quentin Plusquelec tenta à son tour de s’en aller en compagnie de Robin Meyer (GSC Blagnac) et de Rudy Fiefvez (Océane Top 16). Comptant jusqu’à 40 secondes d’avance, le trio dû à son tour rendre les armes. « Tant qu’à tenter quelque chose, il valait mieux le faire ici. Je connaissais bien le parcours. Je voyais qu’au fil de la course, Florian Dauphin perdait des équipiers. Je me dis que peut-être nous pouvions aller au bout. Mais les Côtes d’Armor étaient quand même très costauds », constatait le coureur de la Crêpe de Brocéliande.
« Incroyable pour une N2 »
Le seul qui trouva l’ouverture fut Johan Simon de Pavilly-Barentin. Le Normand plaça un démarrage dans la dernière bosse et réussit à maintenir le peloton à distance dans les derniers kilomètres. « Hier c’est Anthony (Macron) qui fait deuxième. Aujourd’hui, je gagne. C’est incroyable pour une N2 ! », s’étonnait le vainqueur qui n’en revenait pas d’avoir tenu jusqu’à la ligne.
Les Créa’Actuel-Marie Morin-U 22 ont réalisé une course parfaite hier, mais trois secondes, ce n’est pas grand-chose. Et ils sont encore beaucoup à pouvoir gagner. Les Margaritat, Macron et surtout le Néerlandais Jelte Krijnsen, qui finit encore quatrième de l’étape derrière son coéquipier australien Matthew Fox, sont toujours en embuscade. « Hier le final était très difficile avec la montée. J’ai aussi aimé les sentiers aujourd’hui, tout cela rend la course plus difficile. Oui, j’aime beaucoup cette course », expliquait le jeune Néerlandais de 22 ans, qui après avoir fait une très bonne deuxième année chez les juniors, a signé trois victoires chez les espoirs et de nombreux top dix. Lui et ses équipiers de la GEGG Academy aiment évoluer à l’étranger. Ils sont des habitués de la Belgique, mais aussi de l’Italie. Ils ne devraient donc pas être dépaysés cet après-midi sur les routes du Pays Bigouden.
Johan Simon : « J’y crois pas ! »
Johan Simon a laissé éclater sa joie par des cris, la ligne franchie. Le coureur de l’USSA Pavilly-Barentin a signé son premier succès en catégorie espoir ce samedi à Plougastel-Daoulas. « J’ai attaqué à trois kilomètres de l’arrivée et j’ai tout fait pratiquement au sprint. J’ai tout mis ! J’ai tout mis ! J’y crois pas ! j’y crois pas ! Anthony qui fait deux hier, je gagne aujourd’hui. Notre week-end est déjà réussi. On ne peut pas rêver mieux. J’ai fait un gros bloc d’entrainement pour préparer les championnats de France, mais je ne pensais pas être à ce niveau. L’équipe du leader a dû rouler toute la journée. Florian Dauphin n’avait plus qu’un équipier sur le circuit final. Si on voulait gagner, il fallait le laisser faire et puis l’attaquer au bon moment, c’est ce que j’ai fait », explique ce Manchois de 21 ans qui vient de Moyon et qui réalise sa deuxième saison à l’USSA Pavilly-Barentin. Il se qualifie comme un grimpeur-puncheur. A côté du vélo, Johan est étudiant et prépare une licence immobilière à distance après avoir valider un DUT Techniques de commercialisation l’an passé, « Mais je favorise désormais le vélo aux études pour voir jusqu’où cela peut me mener ».
Textes et photos Albert LE ROUX
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