La Sportbreizh #2: gwennojenoù et raidards accouchent d’un peloton groupé

Et à la fin, c’est un Vendée U qui gagne ! Un peloton qui se présente sur la ligne d’arrivée pour un sprint final, un semblant de déjà vu dans ces étapes ennuyantes de plaine du Tour de France. Mais sur la SportBreizh, c’est tout le contraire qui se passe. Toute la journée, la bataille fut intense sur les routes de la presqu’ile. Et Emilien Jeannière triomphe.

Sandy Dujardin souriant, tout surpris de sortir de l’enfer d’une étape où, avec ses équipiers du Vendée U, il avait cru tout perdre, lâchait : « Ah cette journée, Je n’y crois pas ! ». La ligne d’arrivée franchie, ils croyaient avoir tout gagné, l’étape grâce au sprint d’Emilien Jeannière et le maillot jaune, pris la veille au haut de Brasparts.
Néanmoins, quelques minutes plus tard, Sandy Dujardin riait jaune. Pour une question de points, son beau maillot jaune pour lequel il avait bataillé toute la journée passait sur les épaules du Locminois Jean-Louis Le Ny qui l’a devancé de quelques places dans le sprint final. 

A l’issue de la deuxième étape à Rosnoën - Argol, et avant l’épilogue à Châteauneuf du Faou, bien malin celui qui est capable de pronostiquer le vainqueur de cette Sportbreizh 2021. 

Le maillot jaune manque à l’appel

« On n’était pas super bien en début de course, toutes les équipes voulaient nous faire péter dans les premières bosses », explique Sandy Dujardin. Ces coups de boutoirs se sont révélés payants puisqu’après le premier grimpeur et le premier gwenogenn, soit 35 km de course, un groupe d’une trentaine de coureurs se retrouvait devant avec notamment toute l’équipe du VCP Loudéac, le champion de Bretagne Ewen Costiou, les Dinannais Johan Le bon, Thomas Gachignard et Damien Poisson, les Lavallois Jocelyn Baguelin, Célestin Guillon et Fabien Rondeau, les Locminois Jean-Louis Le Ny et Maxime Renault, le Nantais Louis Barré, c’est à dire les 2e , 3e et 4e du général. Ne manquait à l’appel que le maillot jaune et les Vendée U. « Tout le monde voulait notre peau », poursuit Sandy Dujardin. 

Dans le gwenogenn du château de Toulencoat au 45e km, avec une minute trente de débours, les Vendée U n’avaient vraiment pas l’impression de vivre la vie de château. Au pont de Térénez, l’écart était passé largement au-dessus des deux minutes. 

Tout ça pour ça

Mais les coureurs cyclistes aiment bien contredire le dicton « abondance de biens ne nuit pas ». En effet, en vélo c’est souvent le contraire qui se passe dès qu’il y a trop de costauds devant. C’est ce qui s’est passé avec un peloton qui aux abords du circuit final s’est réveillé sous l’impulsion des Vendée U qui tentèrent de réveiller tout le monde. Devant ça commençait à se regarder. « Ça s’organisait bien mais sans trop appuyer. Nous, nous n’étions que deux avec Maxime (Renault), nous passions notre petit bout de relais mais ce n’était pas à nous forcément de rouler », explique le nouveau maillot jaune Jean-Louis Le Ny.

Et ce qui devait arriver, arriva ! Après une course poursuite époustouflante engagée par le CC Nogent-sur-Oise, le SCO Dijon et Dunkerque Littoral Cyclisme dans les deux derniers tours, le sprint final de toute beauté sacrait Emilien Jeannière qui sortait d’une journée en enfer pour s’ouvrir les portes du paradis. « Je me sentais fort dans le final. Sandy m’a dit qu’il roulait pour moi et ça l’a fait dans le final », explique le vainqueur. Tout ça pour ça ! Après une journée alternant les raidards et les gwenogennou, un peloton groupé qui se présente sur la ligne d’arrivée, les deux premiers qui se battent aux points plutôt qu’aux secondes pour le général, qui aurait pensé cela ?

ALR