La Morbihannaise Marie Le Net a décroché l’or aux championnats du Monde sur piste dans l’épreuve individuelle. La junior du VC Pontivy a réalisé une saison extraordinaire sur piste comme sur route. Elle n’entend pas sacrifier l’une ou l’autre des disciplines pour le moment.
Y-aurait-il un microclimat propice à l’éclosion de jeunes talents cyclistes féminins du côté de Pontivy ? Audrey Cordon-Ragot a débuté le vélo au Vélo-Club Pontivyen, Marie Le Net, toute auréolée d’un maillot arc-en-ciel depuis le mois d’août n’a connu que ce club. Olivier Philippot en sourit : « Peut-être savons-nous bien accueillir les filles et bien les encadrer. Nous avons deux cadettes qui montrent de belles capacités et qui arrivent… », pronostique-t-il. Patience donc. Pour le président du VC Pontivy, la saison 2018 est à marquer d’une pierre blanche : « Jamais le club, pourtant créé en 1893, n’a compté dans ses rangs un champion ou une championne du monde ».
Le dimanche 19 août, Marie, associée à Victoire Berteau, gagnait le titre mondial de l’Américaine sur le vélodrome de l’UCI à L’Aigle en Suisse : « Ce fut énorme émotionnellement, explique-t-elle. Je n’avais jamais connu cela ». Au moment de son sacre, comme après chacune de ses victoires, la coureuse de Bréhan a pensé très fort à son papa décédé : « Il m’a amenée au vélo. Lui, ma mère et moi allions faire des ballades le long du canal et puis comme j’aimais cela, il m’a inscrit à l’école du cyclisme du VC Pontivy ». Elle avait 7 ans. Elle soufflera ses 19 bougies en janvier. En enfilant sa tunique arc-en-ciel, elle a aussi pensé à tous ses dirigeants pontivyens et plus particulièrement à Bernard Rio, un des éducateurs : « C’est comme un deuxième papy pour moi. Le club et sa bonne ambiance ont toujours été pour moi une échappatoire à ma petite folie », poursuit-elle.
2018 a été une année faste pour Marie, concrétisant son titre de championne de France du contre-la-montre junior de 2017. A peine rentrée des championnats du monde, elle terminait encore 2e du contre-la-montre des championnats de l’avenir à Plougastel-Daoulas et finissait 3e de l’épreuve sur route, aidant sa copine Maina Galand à décrocher le titre.
Un mois plus tard, la Morbihannaise remportait la médaille d’argent dans l’épreuve sur route du Mondial d’Innsbruck, battue au sprint par l’Autrichienne Laura Stigger après avoir tenté son va-tout à la flamme rouge. Et cerise sur le gâteau, comme on dit, en début juillet elle décrochait son bac S.
Pour finir son année 2018 en beauté, elle s’est vue proposer ce contrat pour intégrer l’équipe FDJ-Nouvelle Aquitaine l’an prochain, où elle sera la plus jeune de l’effectif. « Je vais découvrir le très haut niveau. J’aurais un rôle d’équipière car j’ai encore beaucoup de progrès à faire », analyse-t-elle. Cette signature au sein de la FDJ - Nouvelle Aquitaine ne signifie pas pour autant qu’elle consacrera 100 % de son temps au vélo : « Je continue mes études en Staps, toujours au pôle de Bourges. J’aimerais devenir kiné ».
Entre un titre mondial sur piste et une deuxième place au mondial sur route en 2018, pour quelle discipline entend-elle opter à l’avenir ? « Je choisis les deux, annonce-t-elle, mon intégration dans l’équipe FDJ - Nouvelle Aquitaine doit me permettre de concilier piste et route ». En maintenant toutes les options ouvertes, la Pontivyenne peut voir loin avec en point de mire les JO de Paris de 2024 et pourquoi pas pour préparer l’évènement parisien, déjà être présente aux JO de Tokyo en 2020. En attendant, Marie a noté quelques dates dans son agenda 2019, le 31 mai, la Classique Morbihan, le lendemain le Grand Prix de Plumelec et à partir du 5 juin un Tour de Bretagne féminin qui renait de ses cendres. « Tout cela, c’est près de chez moi ! ».
Albert LE ROUX
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