Notre photo: à la fin octobre, Olivier (à droite) était encore sur le vélo, sur le Tour du Guangxi, au sud de La Chine, à la frontière du Vietnam.
Sportivement, ce qu’il faut retenir de la saison 2018 de l’équipier d’Arnaud Démare, c’est sa première victoire chez les professionnels obtenue dans la course des Hauts-de-France au mois de mai. Emotionnellement, il n’y a pas photo. C'est le passage du peloton du Tour de France (et lui dedans !) à Plouvien, sa commune natale.
« Un évènement particulier dans une carrière, le genre de truc dont tu vas te rappeler toute ta vie. »
La saison 2018 est déjà rangée dans la boîte à souvenirs. Mais quels souvenirs ! Lundi 19 novembre, sur les coups de midi, Olivier Le Gac descend de vélo : « ça piquait, surtout en haut des bosses ». Il n’a pourtant fait qu’une sortie de 1h30. Le coureur de Groupama-FDJ vient d’en finir avec son premier entrainement après pratiquement quatre semaines de coupure. Il va falloir mettre rapidement en route, le Finistérien doit dans quelques jours se rendre au premier stage de l’équipe, programmé à partir du 1er décembre.
Moment incroyable
Pour Sportbreizh, le coureur plouviennois, qui a franchi le pont de Plougastel pour s’installer cet été à Daoulas, ouvre bien volontiers cette boîte de souvenirs 2018. Et s’il fallait en choisir un, entre le dimanche 13 mai et le jeudi 12 juillet, son cœur balance.
Comprenez ! Le 13 mai, il remporte la dernière étape des Quatre jours de Dunkerque (notre photo ci-dessous). Le 12 juillet, le jour de la Saint-Olivier, il traverse Plouvien au sein du peloton du Tour de France lors de l’étape Brest - Mur-de-Bretagne : « Entre ces deux évènements, je choisirais quand même le passage du Tour à Plouvien, tant je fus submergé par l’émotion. Un moment incroyable par l’engouement provoqué par le Tour dans ma commune, mais aussi tout au long de l’étape. Un évènement particulier dans une carrière, le genre de truc dont tu vas te rappeler toute ta vie », analyse-t-il, six mois plus tard.
Le coureur finistérien a en effet eu droit, comme c’est l’usage, à un petit bon de sortie pour embrasser Denise et Denis, ses parents, pour faire un petit salut au comité d’accueil concocté par les habitants de sa commune natale. Même les cloches de l’église lui ont fait la fête, couvrant le bruit assourdissant de l’hélicoptère de la retransmission télévisée.
Travail collectif
Maintenant, sa victoire deux mois plus tôt à Dunkerque constitue aussi un moment important dans une carrière de coureur. Une première victoire chez les professionnels, un compteur qui se débloque. C’était écrit qu’un jour Olivier le Gac franchirait la ligne d’arrivée d’une course pro en tête, mais après déjà quatre saisons pleines parmi l’élite, le Finistérien ne trouvait pas l’ouverture : « C’est sûr, ça rend heureux de gagner. Mais les succès d’Arnaud (Démare) après le travail collectif que nous accomplissons pour le mettre dans les meilleures conditions pour les sprints, ce sont aussi de très grandes satisfactions. »
Au tout début février, Olivier répondra à un deuxième rendez-vous de l’équipe en Algarve, puis s’alignera sans doute sur Paris-Nice avant de mettre le cap sur la Belgique et les classiques flandriennes. Tout cela arrivera bien vite, avant d’enchaîner plus tard dans la saison sur un grand tour, vraisemblablement le Giro ou en fin de saison la Vuelta plutôt que le Tour de France, en raison de la participation annoncée de Thibault Pinot au rendez-vous de juillet. Le leader de Groupama-FDJ sur les grands tours aura besoin des grimpeurs de l’équipe à ses côtés.
Mais comme dit le dicton, l’appétit vient en mangeant. Une première victoire en 2018 en appelle automatiquement d’autres dans le futur. Olivier Le Gac n’en fait cependant pas une fixation : « mon job, c’est avant tout d’être équipier au sein du groupe « classiques » de l’équipe et ma victoire à Dunkerque ne va pas changer grand-chose à mon statut ». Mais quand même, il y aura bien des occasions. Une victoire, ça fait tellement du bien qu’on voudrait remettre une tournée, non ? Et là, la conclusion d'Olivier est claire, précise et rapide : «Ouais, peut-être une Coupe de France alors…comme le Tro Bro Leon.» On l’aurait parié !
Albert LE ROUX
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