La Penn-ar-Bed 2021 / Julian Cariou : « Cette course, ce n’est pas rien ! »

Quitte à gagner une première course en 2021, mieux vaut en gagner une belle ! C’est désormais la devise de Julian Cariou qui remporte le général de la Penn ar Bed 2021, aidé pour cela par ses équipiers lors de l’ultime étape.

Ce samedi 11 septembre au soir, lorsque Thibault Quintric, le jeune DS du team SportBreizh AC Léonarde, appela son patron Gurvan Musset pour lui faire le résumé de la première étape de la Penn ar Bed 2021. Le moral était en berne à l’image du bilan bien maigre. Deux coureurs victimes de chute et Julian Cariou qui faisait partie de l’échappée du jour, qui se voyait contraint de laisser partir ses compagnons se disputer la victoire. Une crevaison tout près de la ligne d’arrivée ayant réduit ses chances de l’emporter à néant. « Bien évidemment, j’étais très déçu. Mais rapidement, je me suis rendu compte que tout n’était peut-être pas perdu pour le général, car la règle des 3 km me permettait d’être classé dans le même temps que les premiers », expliquait le coureur bigouden qui en remportant cette Penn-ar-Bed 2021, signe la plus belle victoire de sa jeune carrière. Et pas n’importe quelle victoire ! A la lecture du palmarès, on mesure l'importance  de ce succès  : Arnaud Gérard, Eric Berthou, Olivier le Gac deux fois, ou plus récemment Axel Laurance qui rejoint également le monde professionnel dès l’an prochain. Plutôt que de se comparer à ses brillants ainés et faire des plans sur la comète, le vainqueur du jour préfère simplement constater : « Ça prouve que cette course, ce n’est pas rien. Et puis cela me donne confiance pour la fin de saison, dès dimanche à Plédran et puis ensuite, le championnat de Bretagne du contre-la-montre ». 

Quatre secondes

Et c’est sans doute dans ce contre-la-montre du dimanche matin que Julian Cariou a bâti sa victoire au général. En prenant une 13e place, à 34 secondes de l’intouchable Pierre Thierry qui a roulé à 48 km/heure, le coureur finistérien devançait de 4 secondes le vététiste Vannetais Hugo Legras sur l’exercice solitaire, désormais le plus dangereux de ses compagnons d’échappée de la veille. Julian endossait ainsi le maillot jaune de leader avant l’ultime étape, la plus difficile de cette course, les cinq premiers du général, dont Pierre Thierry, se tenant en dix secondes.  Toute l’après-midi, le team SportBreizh Harmonie Mutuelle a su veiller au grain. « Même si des coureurs de chez nous ont gagné des fédérales, c’est la première fois que nous avions à défendre un maillot de leader sur une course à étapes », explique Gurvan Musset. 

Une victoire d’équipe

Le travail fut bien sur mené sur ce tracé très vallonné du pays d’Iroise avec notamment les trois bosses de Lamber, Porsmoguer et celle de la carrière de Saint-Renan. Les escarmouches  furent condamnées à l’échec grâce au travail des équipiers de Julian, malgré une sérieuse alerte sur le circuit final de Plouzané. Sept coureurs prenaient alors le large reléguant rapidement le peloton à plus d’une minute. Trois de ces fugueurs se situaient à moins d’une minute au général. Julian Cariou avait virtuellement perdu son maillot jaune. 

Néanmoins, mené par les Sportbreizh, le peloton réagissait et bouchait le trou. C’est à ce moment-là, dans l’ultime boucle, qu’Enzo Boulet décidait de placer une des banderilles dont il a le secret pour aller glaner sa huitième victoire de la saison. Derrière, le peloton se présentait sur la ligne, échelonné. Le suspens dura  quelques minutes avant que Julian Cariou soit déclaré vainqueur. Les quatre petites secondes avaient tenu. Pour une première, c’est une belle première ! 

Albert LE ROUX