Monsieur Hélary, c'est ainsi que Christophe Fossani parlait d'Emile... C'est dire le respect qu'éprouvaient les organisateurs du Tour de Bretagne pour leur glorieux ancien ! Retrouvez ci-dessous l'hommage du Tour de Bretagne et de Loïc Mathieu à Emile Hélary. Un texte poignant pour un homme attachant.
A demain Emile
A demain Emile, c'était hier quand nos chemins s'écartaient devant la lourdeur d'une nuit. Il n'y aura plus « à demain », ni ce bonjour sincère que tu nous lançais avec l'assentiment du petit matin nouveau. Ta silhouette furtive, glissant sur des pantoufles improbables, rejoignait les laborieux matinaux afin de dispenser quelques ultimes conseils concernant l'étape à venir.
Il n’y aura donc plus d' « à demain Emile», tu es parti en douceur, sans bruit, avec l’élégance des gens fatigués qui ne souhaitent plus déranger, heureux d’une somme d’années passementée des plaisirs d’une belle vie, puis enfin las d’avoir tant donné.
Ca vous écorche les convictions formatées quand vous perdez l’âme de votre passion ! L’écriture, même s’il s’agit du plus bel hommage, n’est qu’un fac-similé au tarif réduit de longs moments savourés ensemble, de grands souvenirs, de discussion, concordante, amicale, parfois discordante, puis conviviale, parce que la vie dans sa sincérité n’évite pas les bons ni les mauvais passages, il suffit ensuite d’un peu de douceur pour les ranger au tiroir des bons souvenirs, c’est une leçon que tu as su nous donner.
Ton dévouement pour le cyclisme et le Tour de Bretagne en particulier emplissait l’espace limpide de ta passion. Ta lucidité force l’admiration, parce que tu savais ! Et pourtant jusqu’au bout tu fus des nôtres, ainsi il y a quelques temps seulement, cette réunion à Rennes c’était ton ultime, tu savais ! Pourtant une nouvelle proposition pour l’accueil de la course illuminait ton esprit, enfin comme un défi à l’immensité profonde du destin : tu as fêté ton anniversaire.
Les mots sont bien misérables pour exprimer notre peine, mais voilà c’est la cruauté de la vie, toi aussi mon bon Emile tu es parti, nous laissant là, le cœur chaviré de chagrin.