Nos photos: la cérémonie organisée au Drennec par la municipalité et le VS Drennec avant le départ de la championne (correspondance Bruno Le Mée)
Elle ouvre de grands yeux depuis son arrivée au Brésil... Pas franchement difficile de comprendre que Katell n'en revient toujours pas... Celle qui défendra les couleurs de la France en Amérique du sud ne s'imaginait pas à pareille fête: "Quand je regardais les dernier jeux de Londres à télé, je ne pensais pas être de la partie à Rio. Ils ont eu lieu moins d'un an après mon amputation et je n'avais pas encore repris le vélo."
L'histoire de Katell, c'est d'abord le cheminement classique d'une fan de cyclisme qui se met en selle: "Je commence très jeune le vélo, je prends la suite de mes deux frères vers cinq, six ans au VSD mais j'abandonne la compétition en minime 2. En effet, je faisais d'autres sports à côté et je ne pouvais pas multiplier. Je continue tout de même à m'occuper des jeunes de l'école de cyclisme, le vélo restant une grand passion." A l'âge de 20 ans, c'est un accident pendant un entrainement avec les jeunes qui va bouleverser sa vie: "Je tombe de vélo et me blesse à la cheville."
S'en suit alors une histoire douloureuse et compliquée de cins ans sans pouvoir utiliser sa jambe droite: "Cinq ans de béquilles et de fauteuil roulant avant l'amputation à la fin 2011." Et paradoxalement, cette amputation constitue le début d'une nouvelle vie pour la Bretonne. Le vélo, malgré l'accident, est resté dans un coin de sa tête au fil de ces longues années: "Après l'amputation je voulais prouver à tous et surtout au monde médical que je pouvais remonter sur mon vélo et même aller encore plus loin !"
Après les jeux de Londres, Katell entre en contact avec Handisport Brest qui l'accueille et propose d'abord la natation puis l'escalade et le vélo: "Très vite, je me suis dirigée vers la compétition handisport au niveau national puis international." Reste alors à progresser mais Katell peut tout de suite compter sur Jacques Abgrall, un entraîneur qui croit en elle. Le duo avance et réalise des prodiges: "Il me reste à ce moment-là beaucoup de travail. Je décide de courir aussi avec les valides pour parfaire mon expérience. Au fil des compétitions internationales, je progresse rapidement et je suis repérée par l'équipe de France qui va me qualifier pour le championnat du monde 2015 en Suisse." C'est le début du très haut-niveau pour la jeune femme qui participe aux cinq stages annuels de l'équipe de France et aux manches de coupe du Monde: "Cette année restera une année exceptionnelle avec mon premier podium en coupe du Monde et la victoire au classement général de celle-ci. " Avant une sélection méritée aux jeux paralympiques.
Du côté des objectifs, en bonne Finistérienne, Katell n'est pas arrivée au Brésil pour le tourisme, même si elle est consciente de ses limites: "Je pense que les jeux arrivent un peu tôt pour moi, pour avoir une chance de médaille. J'arrive cette année à égaler les meilleures de ma catégorie mais mon expérience au plus haut niveau est un peu récente. J'espère réaliser un top 5 sur le contre la montre... Pour la route, je ferai ce que je peux n'étant pas aidée par le mélange des catégories*."
Faites commes ses jeunes champions du VS Drennec: tous devant la télé pour le chrono le 14 septembre puis la course en ligne le 17. Allez Katell !
GM
* Les C4 (atteinte membre inférieur) figurent avec les C5 (atteinte membre supérieur) et Katell est donc en C4.
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