Julien, racontez-nous votre folle journée !
« J’ai un peu anticipé le coup en partant dans le groupe de vingt en début de course. C’est parti bizarrement et on s’est retrouvé devant. Ensuite, on était une trentaine et j’ai donc confié à Guillaume Martin qu’il fallait réattaquer et faire la sélection. On s’est donc retrouver à une dizaine devant et on s’est bien entendu. On n’a jamais trop pris d’avance et c’était bien là le soucis mais je sentais que j’étais vraiment bien aujourd’hui. J’ai bien couru sans trop faire d’efforts et dans le final, je pense que j’étais le plus frais. J’ai fait la sélection dans l’avant-dernier tour et dans l’ultime boucle, j’ai eu un peu peur que le peloton ne revienne. Il fallait tenter quelque chose car je savais que derrière il y avait pas mal de gars qui allaient très vite. On fait un, deux et trois : c’est top ! »
Avez-vous douté dans le final ?
« Oui, car il n’y avait que 15 à 20 secondes d’avance sur le peloton et il ne fallait pas se regarder. On a fait pratiquement 120 bornes devant et forcément face à un peloton plus frais, il fallait résister et ça l’a fait : c’est super. »
Quand avez-vous su que vous faisiez le triplé ?
« En passant la ligne ! Comme je n’ai pas l’habitude de gagner, j’ai tout donné et je ne me suis pas retourné. J’ai lancé le sprint au 300 mètres et je savais que ça allait arriver vite derrière.»
Est-ce que cela fait plaisir à un Manceau de devenir champion de Bretagne ?
« Oui bien-sur car le championnat de Bretagne est très réputé. Ce n’est pas un championnat comme les autres et tout le monde le sait. Pour moi, c’est mon premier et j’ai assez vite vu avant le départ que ce n’était pas un championnat comme les autres. »
Vous étiez au départ le grand favori de ce championnat : vous aviez donc la pancarte !
« Ce n’est jamais évident mais je ne me suis pas mis la pression. J’étais attentiste et j’ai réussi à reprendre le groupe de vingt qui m’a ramené devant. J’étais favori et ce n’est pas facile car je viens de remporter le Tour de Franche-Comté sans avoir gagné une seule étape : donc, lever les bras pour la première fois cette année surtout sur un championnat de Bretagne, cela fait très plaisir ».
Cette victoire efface-t-elle votre mise à l’écart du monde pro en fin de saison dernière ?
« ça a été difficile pour moi en fin d’année dernière lorsque j’ai appris que l’on ne me gardait pas dans l’équipe de Roubaix alors que je pense avoir eu des bons résultats chez les pros. Revenir chez les amateurs, c’est une nouvelle expérience mais maintenant je prends du plaisir sur le vélo et c’est le principal. Maintenant, je ne suis pas prétentieux mais je pense avoir le niveau pour être chez les pros. Je l’ai prouvé en faisant quelques places et en terminant 4ème à Plumelec, il y a deux ans. Après, il y beaucoup de monde pour peu de place et tout le monde sait que c’est difficile. Beaucoup de sponsors se posent la question de continuer ou d’arrêter. Moi, je veux repasser pro mais je ne me prends pas la tête et on verra en fin d’année. »
Vous avez dans l’équipe un rôle de capitaine de route ?
« Oui, je suis venu dans cette équipe sur les conseils de Thibault Macé qui m’avait dit que c’était une équipe de jeunes et qu’il fallait leur apprendre à courir. C’est quelque chose que j’aime bien même si je ne suis pas un exemple pour courir mais c’est sympa d’apprendre aux jeunes certaines choses.»
Le circuit vous convenait aujourd’hui ?
« Ce n’était pas un circuit difficile et quand j’ai fait le premier tour je n’avais pas des superbes sensations. J’ai même dit à Maxime Renault "ou la la, ça va être long aujourd’hui car je ne suis pas super" et finalement cela s’est débloqué. Je me suis alors dit il fallait faire la course. Si j’attendais que ça arrive au sprint, je n’aurais peut-être rien fait donc il fallait tenter quelque chose. Pour une fois que je tente et que je vais au bout, c’est bien. »
Pensez-vous au championnat de France qui se disputera dans quelques semaines à Lannilis ?
« Pour moi c’est le GROS objectif de cette année mais voilà cela va être un championnat de France un peu particulier avec ce Ribin. Je ne l’ai pas reconnu mais on verra la veille pour le reconnaître. Après, un championnat de France reste aléatoire car sur une course d’un jour, tout peut arriver. J’essayerai d’être le mieux possible ce jour-là mais après une crevaison peut tout anéantir... On verra. Etre champion de France chez les amateurs serait un signal très fort à ceux qui voudraient pourquoi pas me refaire passer pro.»
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