Jérémy Roy, la tête et les jambes

Qui a dit que les cyclistes n'étaient pas des lumières? Jérémy Roy en est le contre-exemple.

Pour la troisième saison consécutive, Jérémy Roy a la tête totalement au vélo. Qu’est-ce qu’il en empêchait auparavant ? Ses études. Jusqu’en 2007, Jérémy préparait un diplôme en génie-mécanique-pneumatique à l’INSA de Rennes, un établissement réputé en France qui forme de futurs ingénieurs. A ses débuts pros en 2003 et pendant cinq saisons donc, le Tourangeau devait jongler entre sorties d’entraînement et bouquins de cours. Pas l’idéal. « Ca jouait sur ma récupération, avoue le vainqueur 2010 du Tro Bro Leon. Ca n’est jamais facile de réviser les cours alors que la fatigue des entraînements se fait sentir. »

Il a reçu son diplôme d’ingénieur en 2007 avec soulagement. A double titre. D’un côté, cela marquait la fin d’un emploi du temps monstre. Et de l’autre, un avenir professionnel très intéressant. « J’envisage d’intégrer un bureau d’études conception-développement. Mon diplôme est généraliste donc je peux prétendre à pas mal de postes. » Contrairement à bon nombre de coureurs cyclistes, Jérémy Roy connaît déjà son futur d’après-carrière.

Le déblocage de 2008

Et ce soulagement quantà l’avenir s’est ressenti sur ses performances. Sa première victoire, il l’a obtenu l’an passé sur Paris-Nice après avoir fait deuxième sur une étape du Tour de France en 2008. D’un statut de coureur qui apprend (dans tous les sens du terme), il est passé à celui d’élément précieux à la Française des Jeux. Equipier modèle, tentant sa chance sur certaines courses, il est très apprécié par l’encadrement Française des Jeux. C’est peut-être ce qui explique que Roy a toujours évolué à la FDJ.

En tout cas, il sait mettre son intelligence à profit dans les moments qui le nécessitent comme sur ce Tro Bro. Il a su « traîner la patte » quand il le fallait pour favoriser le retour de son équipier Sébastien Chavanel. Et lorsque cette hypothèse est devenue inenvisageable, Roy s’est débrouillé tout seul comme un grand dans le final. Avec l’oreillette certes, mais c’est lui qui a choisi sa propre tactique. La suite lui a donné raison. Y’en a là-d’dans…