Jenthe Verstraete et Marty Landas, jusqu’au bout du suspense !

L’un porte les couleurs d’un club de la Flandre française (O Grande-Synthe), l’autre porte haut celles de la Flandre belge, Marty Landas et Jenthe Verstraete ont réalisé un « mano a mano » jusqu’au dernier mètre lors de la première étape de la SportBreizh U 19.

Jenthe Verstraete est vraiment un coureur sympa. Seul en tête, après avoir lâché ses compagnons d’échappée, Paul Thierry ( OC Locminé) et Marty Landas (O Grande Synthe), pour son dernier passage sur la ligne avant l’entame de son dernier tour, il commença à lever les bras, histoire sans doute que les photographes aient le temps d’effectuer leurs derniers réglages avant l’arrivée finale. Le coureur belge avait déjà tout donné depuis son démarrage quelques kilomètres plus tôt, réussissant à prendre une vingtaine de secondes à ses deux partenaires de fugue.

En chœur, les officiels sur le podium, le public derrière les barrières, lui crièrent qui lui restait encore un tour à faire. Le Flandrien, dut s’en convaincre, le compte-tour indiquait bien le chiffre 1. Lorsqu’il s’agit d’un critérium sur un tourniquet, une telle erreur n’est pas forcément fatale, sur un circuit long de plus de 11 km à parcourir dix fois, même les nuls en math sont à même de comprendre qu’il lui restait dès lors 10% de la distance totale à parcourir. Vous rajoutez la pluie présente pendant les deux-tiers de l’épreuve et un vent soufflant en bourrasques qui usèrent les organismes, un peloton de 146 coureurs qui n’a aucunement abdiqué, l’affaire paraissait dès lors mal engagée pour le natif de Ingelmuster, commune de Flandre Occidentale qui compte parmi ses 11 000 habitants un autre coureur cycliste qui a fait ses preuves, notamment sur l’Essor breton, un certain Yves Lampaert.

 

« Marty, il faut tout mettre. Il ne faut plus réfléchir ».

 

Jenthe Verstraete remit donc les mains en bas du guidon et repartit pour un tour. « Les jambes continuaient de bien tourner, mais à la fin, j’étais « Choco » (orthographe approximative). C’est une expression belge qui signifie que le réservoir est complètement vide », expliquait-il, à bout de souffle plusieurs minutes encore après avoir franchi la ligne d’arrivée. Le dernier kilomètre fut très difficile car derrière, même s’il avait été lâché dix kilomètres plus tôt, Marty Landas, n’avait pas dit son dernier mot. « Je le voyais en point de mire. A quatre kilomètres de l’arrivée je reviens à vingt mètres, puis il reprend du temps dans les descentes. Au panneau des trois kilomètres, je le voyais se tasser un peu et là je me suis dit : « Marty, il faut tout mettre. Il ne faut plus réfléchir ». Dans le dernier virage, je vois que je peux aller le chercher. Je me mets à sprinter à bloc. S’il y avait eu 200 mètres de plus, c’était peut-être bon ». Il manquera 20 mètres au coureur nordiste, soit deux secondes.

Derrière un Locminois remplaçait un autre Locminois. Paul Thierry, n’ayant pas pu suivre Verstraete et Landas, était repris par le peloton, Maël Hoarau portait dès lors son attaque pour aller compléter le podium à 27 secondes du vainqueur. Quant au team Van Moer Logistics Cycling, il semble très costaud sur cette SportBreizh U19 avec dans ses rangs, en plus du vainqueur de l’étape, un certain Seppe De Vos qui endosse le maillot de meilleur grimpeur.

Albert Le Roux (texte et photos)