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      • Interview de Rory Sutherland, vainqueur de l’UCI America Tour 2012

      • Publié le 26/10/2012
          • Depuis le Canadien Svein Tuft en 2007, Rory Sutherland est cette année le premier coureur nord-américain à s’adjuger l’UCI America Tour.
          • Interview de Rory Sutherland, vainqueur de l’UCI America Tour 2012
          • Ou plutôt, cet Australien de 30 ans originaire de Canberra, est le premier à représenter au sommet de cette compétition une équipe des Etats-Unis, UnitedHealthcare, et sa région d’adoption, le Colorado. C’est d’ailleurs parmi les siens, à Boulder, que Sutherland a remporté une étape de l’USA Pro Challenge-Tour of Colorado – son plus grand succès de la saison, devant le Tour of the Gila et le Tour de Beauce.
             
            Comment jugez-vous votre victoire finale dans l’UCI America Tour 2011-2012 ?
             
            C’est un beau bonus, qui intervient au terme d’une longue saison. C’est aussi le signe que je me suis bien comporté et que j’ai suivi le bon chemin en tant que coureur. Etant donné que l’UCI poursuit le développement du cyclisme dans le monde, chaque Circuit Continental acquiert de plus en plus d’importance. Ma victoire est aussi un cadeau d’adieu à mon équipe UnitedHealthcare, à mes coéquipiers et à mes sponsors. J’ai apprécié la façon dont nous avons travaillé tous ensemble et je suis fier des résultats que nous avons obtenus.
             
            A quel moment avez-vous compris que la victoire était à votre portée ?
             
            Vous savez, l’équipe n’a jamais visé l’UCI America Tour comme un but en soi. Le classement s’établit de lui-même si vous êtes régulier. Après l’USA Pro Challenge-Tour of Colorado, au mois d’août, nous avons compris que j’étais sans doute en tête. Cette course était énorme, avec un plateau relevé. En remportant une étape, j’ai pris les rênes de l’UCI America Tour et toute ma motivation a augmenté.
             
            Ce bouquet sur le Tour du Colorado est donc votre moment préféré de la saison ?
             
            Oui. J’ai gagné à Flagstaff Mountain, au-dessus de Boulder qui est ma ville d’adoption, devant mes amis, ma famille et vingt-mille supporters dans les cinq derniers kilomètres d’ascension. L’étape était retransmise à la télé sur des chaînes nationales et internationales, ce qui revêt une valeur supplémentaire à ma victoire. Vraiment, j’ai vécu un chouette moment.

            Pensez-vous que votre succès dans l’UCI America Tour a contribué à votre transfert pour 2013 au Team Saxo Bank-Tinkoff Bank in 2013?
             
            C’est une question pas facile. Est-ce que les points que j’ai gagnés aident mon équipe [dans le système de qualification de l’UCI WorldTour]? Bien sûr, ces points comptent. Mais dans les discussions que j’ai eues avec le Team Saxo Bank-Tinkoff Bank, il était clair que ce n’est pas pour cette raison qu’on m’a recruté. En règle générale, je pense que les coureurs devraient être engagés en fonction de leurs capacités, de leurs résultats et de leur potentiel plus que pour leurs points.
             
            Quelles distinctions faites-vous entre les courses en Europe et en Amérique ?
             
            En Amérique du Nord, il y a à l’évidence une solide tradition de critériums et d’épreuves UCI, mais ces épreuves ont peu à peu grandi pour devenir des courses très bien organisées et bien soutenues par des sponsors, comme le Tour de Californie, le Tour d’Utah et le Tour du Colorado. Je pense qu’en termes de spectateurs et de difficultés au parcours, ces courses-là soutiennent la comparaison avec n’importe quelle autre en Europe. Bien sûr, les grands tours sont toujours à part, mais je pense que le phénomène des supporters et l’intérêt du public grandissent sans cesse aux Etats-Unis.

            A quoi voyez-vous cet engouement ?
             
            Regardez l’affluence des spectateurs sur les grandes courses, et aussi la manière dont les gens se dirigent vers ce sport. Même le Cyclo-cross attire une large foule et de nombreux participants. Les Etats-Unis n’ont certes pas la même histoire que les pays européens en matière de cyclisme, donc je pense que les gens viennent voir des épreuves avant tout pour profiter du spectacle, de l’atmosphère ou juste pour se changer les idées, plutôt que pour voir tel ou tel coureur en particulier.
             
            Qu’en est-il de l’Amérique du Sud ?
             
            J’ai couru une fois le Tour of San Luis, en Argentine. C’était une magnifique expérience. Le cyclisme est incroyablement populaire en Amérique du Sud, même s’il n’y a pas beaucoup de compétitions de haut niveau international. C’est fantastique de découvrir autant de cultures et de lieux splendides à travers le sport. C’est l’un des attraits du cyclisme pour moi : on vit une aventure.
             
            Vous vivez aux Etats-Unis et courez pour une équipe des Etats-Unis : est-ce que d’une certaine manière l’UCI America Tour pourrait représenter pour vous ce que l’UCI Africa Tour est pour un coureur africain ?
             
            Certes, j’aime courir aux Etats-Unis et je vis à Boulder depuis que j’ai signé pour HealthNet-Maxxis team en 2007. Il y a là une communauté extraordinaire et je m’y sens chez moi. Cependant je ne me considère pas comme Américain. J’ai grandi en Australie, je possède un passeport australien et un autre britannique, j’ai vécu en Belgique pendant cinq ans et aux Etats-Unis pendant six ans. Alors je suppose que je suis un peu citoyen du monde…
             
            (Copyrights: Text: UCI Communication Department/Photo: Jim Safford / USPCC - PhotoSport International uk usa asia)
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