A l'âge de 12 ans, il arrête le foot qu'il juge « trop cloisonné », et commence le vélo. Pour le plaisir au début, puis il prend une licence à L'EC Plestin en 1983. Voilà comment le cyclisme entre dans la vie de Frédéric.
Sa jeune carrière est faite de succès. Chaque catégorie a ses victoires. Notamment en junior et espoir où il remporte les titres de champion départemental en cyclo-cross. Puis sa dix-neuvième année marque une pause brutale dans sa carrière. Une maladie le force à stopper net le vélo. Durant une longue année plusieurs hospitalisations se suivent et il ne souhaite pas reprendre le vélo. Le travail et retrouver son niveau lui semblent trop durs. il range son vélo. Mais dix ans plus tard, Fred se remet en selle pour arrêter de fumer. Les sensations reviennent, mais différentes: « jeune, je n'ai pas souvenir d'avoir souffert sur un vélo, je n'ai jamais connu de crampe. » Il poursuit l'effort et c'est tout naturellement que quelques mois plus tard il reprend une licence à l'Ec Plestin.
Rétrospectivement il regrette le manque d'encadrement dans sa jeunesse. Il a découvert le vélo seul. C'est pour ces raisons qu'il souhaite transmettre son expérience aux jeunes : « il est important de pouvoir les aider à certains moments, la compétition cycliste est très difficile et exigeante. » Frédéric fait un constat simple du monde cycliste chez les jeunes : « Le vélo c'est souvent une histoire de famille, l'enfant qui bénéficie de l'aide d'un parent coureur ou d'un encadrement aura plus de chance de poursuivre le cyclisme. Celui qui n'a pas de famille dans le vélo fait plus d'erreurs et s'il n'est pas encadré, il a plus de risques de lâcher prise. » C'est pour ces raisons que Frédéric a repris l'école de cyclisme Plestinaise. Il veut leur donner ce qu'il n'a pas reçu dans sa jeune carrière. Autre chose importante à ses yeux, c'est qu'un enfant qui « marche bien » et obtient des résultats est généralement très entouré, à l'inverse des moins performants souvent délaissés. « Il faut donner sa chance à tout le monde, ne pas prendre en compte que les résultats, le vélo est aussi un loisir et doit le rester chez les jeunes. » selon lui.
Cette année, le groupe de jeunes est composé d'une cinquantaine de licenciés pour dix encadrants. L'effet de ce groupe est bénéfique pour tout le monde, « les jeunes stressent beaucoup moins lors des compétitions, ils décrochent plus facilement de la pression des parents. De plus, même s'ils n'atteignent pas les résultats souhaités, ils s'amusent tous », rajoute-t-il. L'effet est aussi positif du côté des parents. « les parents sont plus présents et plus enthousiastes pour les amener aux courses. »
Frédéric est là pour les encadrer tout en les laissant s'épanouir dans le groupe. Pour lui, la carrière du jeune cycliste connaît un tournant en cadet/junior. Il y a un cap à franchir, et beaucoup arrêtent parce qu'ils ont « autres choses dans la tête » comme les études, l'échec scolaire, les sorties.... Certains voient les autres progresser plus vite et leur moral baisse. C'est là qu'il faut les aider et les encourager , il n'y a pas de hasard seul le travail et la rigueur les aideront à progresser. « Si un enfant lâche à ce moment là et qu'il arrête le vélo c'est un échec aussi pour l'encadrement. »
Pour l'école de cyclisme de l'EC Plestin, Frédéric se fixe un objectif pour l'année 2013. Faire de cette école, l'une des meilleures départementales. Il y a aussi des projets à plus long terme : « l'objectif important n'est pas individuel, le but est que les meilleurs jeunes tirent les autres vers le haut. L'intérêt est de faire progresser tout le monde. L'effet de groupe est très important. » Avec la section VTT, les jeunes ont aussi la chance de pouvoir s'exercer dans plusieurs disciplines. « L'EC Plestin est en avance là dessus », assure t-il. Pour l'avenir, il est aussi question de l'évolution des jeunes au sein du club. Il faut que le club soit capable de garder ses jeunes coureurs, que ce qu'ils y ont développé servent dans les catégories supérieures.
Avec une « carrière cycliste » faite de différents chapitres, son seul regret est de ne pas avoir eu l'opportunité de pouvoir faire « ses jeunes années » dans le vélo. « Un coureur cycliste s'exprime mieux entre 20 et 25 ans. » Pouvoir encadrer les jeunes aujourd'hui, lui permet de retrouver la satisfaction de rouler. Il fait ça pour lui, pour les enfants et c'est aussi sa manière de « rendre au vélo » tout ce qu'il lui a apporté. Quand on lui demande si un jour il laissera le vélo de côté, il répond qu'il s'arrêtera lorsqu'il ne pourra plus en faire. « le vélo te donne une sensation de liberté, dès qu'il y a un problème, deux bonnes heures de vélo c'est mieux qu'une séance de psy!! »
Correspondance: Pierre Le Corfec
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