Franck, vous disiez avant le départ de cette sixième étape que ça vous faisait plaisir de retrouver votre forme d'il y a cinq ans. Cela doit être encore plus jouissif avec un maillot de leader...
''C'est un peu inespéré. Je n'avais pas ici pour gagner. Enfin, on a toujours une petite idée derrière la tête, mais je venais surtout pour enchaîner les jours de course et sortir bien de ce Tour de Bretagne. Donc, ce soir, ce n'est que du bonheur.''
Votre directeur sportif Ismaël Mottier faisait le constat ces derniers jours que lorsque l'un de vous tentait de s'échapper, il était immédiatement marqué. Finalement, il fallait insister...
''Oui, il faut se faire très mal aux jambes. Parfois, je me demande si certains ne sont pas là plus pour vous faire perdre que pour gagner. C'est dommage pour certains jeunes. Ils feraient bien de se cracher un peu dans les pognes et essayer d'aller de l'avant pour passer chez les professionnels plutôt que de courir dans les herbes et rester dans les roues. Je n'ai pas de nom à citer mais, dans l'échappée nous étions une quinzaine ou une vingtaine et c'était un peu énervant. Je sais que j'avais la pancarte de celui qui prenait le maillot de leader ce soir. C'était à moi de faire la plupart du boulot. Mais il y a aussi la victoire d'étape. Je n'y pensais pas trop mais ce n'est pas en restant dans les roues que l'on est sûr de gagner. Sur la fin, ça attaque, ça attaque et ils ne comptent que sur moi pour aller chercher. A un moment donné, il faut prendre ses responsabilités aussi.
Saviez-vous durant l'étape que Renaud Dion était à huit secondes de vous au général et donc que les bonifications étaient importantes?
''Non. Je savais juste qu'il n'était pas loin derrière moi. Mais je n'étais pas sûr de moi. Je n'étais même pas sûr de prendre le maillot. J'ai vu qu'il avait fait une bonif' donc j'étais dans le doute. Dans mon esprit, l'écart était plus près d'une ou deux secondes que de huit.''
Vous sentiez-vous surveillé par Dion?
''Oui. Pendant l'étape, Cédric Pineau est venu me dire que c'était moi le futur leader. Je lui ai répondu que c'est lui qui gagnerait l'étape. Ils étaient deux de la même équipe et, dans ces cas-là, c'est plus facile. Du coup, Pineau a profité du marquage mutuel entre Renaud et moi.''
Quand avez-vous senti que c'était bon pour le général?
''Quand l'ardoisier nous a annoncé entre 3' et 3'25''. Mais jusque la ligne franchie, je suis resté dans le doute car je savais que deux équipes avaient remis en route derrière. On n'est jamais à l'abri. Surtout que ça roulait très mal devant.''
Etiez-vous surpris de voir l'écart grimper si vite?
''Oui et non. Ca a roulé tellement vite dès le départ, qu'au bout d'un moment, il était obligatoire que ça fasse rideau. Ca a été éprouvant toute la journée. Les Rabobank ont bien tenu la barre. Je les félicite car ils ont fait un boulot extraordinaire. C'est un peu dommage pour eux On a su profiter des circonstances de course.''
Demain, tout peut arriver sur le circuit de Dinan mais à quoi faut-ils s'attendre du côté de Bbox?
''A une journée galère. Ca sera la grosse bagarre. Les Rabobank ont, je pense, une revanche à prendre. Ca sera très court, très nerveux. Le final est très dur donc j'espère que les jambes seront là.''
Aurez-vous à répondre aux attaques seul ou pourrez-vous compter sur votre équipe dans les derniers tours?
''On a une bonne équipe. Je pourrai compter sur mes équipiers demain. Je me fais plus de souci pour moi que pour l'équipe.''
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