Question simple pour commencer : qui êtes vous Enora Le Roux ?
« J’ai commencé le BMX à 6 ans et je suis restée licenciée en Bretagne jusqu’à mes 16 ans. Je suis partie à 12 ans en Sport Etudes à Mours dans la Drôme. Depuis que je suis junior, je suis donc licenciée à Mours pour une question pratique mais aussi pour un problème de moyens car il y là-bas une DN dans laquelle je figure depuis mes débuts en juniors. »
Pourquoi ce choix de vous exiler dans le sud ?
« Je suis étudiante à la fac de Valence en licence d’économie gestion. L'école est juste à côté et je m’entraîne donc tous les jours à Mours-sur-Isère. A l’avenir, je souhaite revenir habiter en Bretagne mais le gros soucis en Bretagne c’est la météo car il n’est jamais facile de s’entraîner. Si j’avais le même temps en Bretagne que dans le Sud, c’est clair que je serais rentrée au pays depuis longtemps… C’est donc plus pour une question d’études que je suis dans le Sud tout au long de l’année. »
A l’heure où l’on parle de vélodrome couvert, militeriez-vous pour une piste de BMX couverte ?
« Ce serait bien ! Il y en aura une bientôt à Saint-Quentin mais c’est vrai que ce serait génial d’en avoir une en France. En Norvège, ils ont des mini-pistes qui permettent de continuer à s’entraîner tout l’hiver en faisant des starts couvert. Cela permet aussi de travailler sa technique et donc de ne pas perdre le contact avec le vélo l’hiver. »
Vous reprenez la compétition après quelques mois de doutes ?
« C’est vrai. J’ai complètement saturé cette année et j’ai même failli arrêté car je ne prenais plus de plaisir. J’ai complètement lâché en fin de saison et je ne pensais pas reprendre les entraînements en septembre. Pourtant, pendant ces deux mois d’été, ça me démangeait pas mal et du coup j’ai repris. Depuis un mois, j’ai repris à fond.»
D’où venait cette démotivation ?
« Je ne m’amusais plus autant sur le vélo et c’est vrai que le BMX, c’est du plaisir. C’était devenu une obligation et non plus du plaisir ! Je ne sais pas trop pourquoi j’en suis arrivée là mais j’étais lassée… »
Vous reviendrez donc à la compétition en 2013 ?
« Oui ! J’ai roulé le week-end dernier et cela n’a pas été très brillant. J’ai enchaîné trois manches tous les jours et ça n’est pas passé loin à chaque fois. Il ne me reste plus que trois mois avant le début de saison et cela me laisse encore le temps de travailler avant le début des manches de Coupe de France. »
Parlons donc de ce stage auquel vous participerez avec des féminines du Grand-Ouest. Ou se déroulera-t-il ?
« Il se déroulera dans le Finistère le vendredi 28 décembre à Guipavas et le samedi 29 décembre à Locmaria. »
Qui est à l’origine de ce rassemblement ?
« Deux anciennes pilotes élites : Anne Rougié et Blandine Cottereau. Elles ont fait le constat auprès le la commission nationale du BMX que le niveau baissait et qu’il y a avait une augmentation plus faible des effectifs chez les filles que chez les garçons. Elles ont donc proposé d’organiser des stages dans chaque zone interrégionale pour que cela resserre les liens entre les filles. Blandine s’occupera donc d’un stage dans le sud-est, Anne Rougié s’occupera de celui du sud-ouest et de mon côté je me suis dit que ça aurait été sympa d’en organiser un dans le nord-ouest. En Bretagne, il y a toujours plein de filles motivées ! Du coup, j’en ai parlé aux filles et voyant qu’il y avait beaucoup de motivation, j’ai fait tout mon possible pour que cela se réalise et c’est un succès avec déjà 30 inscrites.»
Un stage réservé aux seules pratiquantes ou à celles qui souhaiteraient découvrir cette discipline ?
« Je n’ai pas eu de demande mais si certaines souhaitent découvrir et s’essayer au BMX, ce sera avec plaisir qu’on leur montrera la discipline. Il y aura sur ce stage des compétitrices qui ont déjà été championne de France chez les plus jeunes comme Elodie Postec ou Manon Bertignac . Des pilotes qui se sont illustrées sur les Trophées de France ces dernières années. J’ai aussi des jeunes de 7 ans ou de 28 ans qui ont elles aussi commencé en septembre. Ce sera plus un moment convivial afin que les filles apprennent à se connaître, pour leurs donner envie de continuer et de progresser tout en s’amusant. »
On peut dire que le BMX féminin est comme le cyclisme sur route au féminin ? Il peine à trouver des licenciées ?
« Oui car les parents sont souvent sur la défensive et ont peur que leurs filles se fassent mal en course. Dans mon club à Mours-Roman, j’organise chaque année des initiations en septembre. On voit souvent les mamans qui freinent leurs filles alors que celles-ci aiment ça. C’est soit disant trop dangereux ou casse-cou pour leurs filles.»
Et que pouvez-vous répondre à ses parents dans le doute, vous qui pratiquez depuis maintenant 13 ans ?
« Je peux répondre que la discipline est spectaculaire mais pas si dangereuse que ça. Je ne me suis jamais rien cassée depuis mes débuts. Ce n’est pas si dangereux que cela et c’est un sport complet dans lequel il y a toujours à apprendre. C’est un sport fun dans lequel on s’amuse et qui n'est pas répétitif. »
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