Lorsqu'ils ont entendu qu'Anthony Delaplace était sorti en costaud au km30, les dirigeants de l'équipe BSE n'ont pas pu s'empêcher de sourire. Il devait être pressé d'arriver, après l'étape, chez Georges Blanc, à Vonnas, le gîte et le couvert classieux réservé par ASO ce 16 juillet. Car Anthony nourrit une grande passion hors du cyclisme : la bonne cuisine, et surtout les grands vins. Ses premiers gains de coureur, il les a consacré à monter sa cave avec grand soin.
Il est donc certain qu'il appréciera la halte de Vonnas même si une fois encore (c'est un de ses traits de caractère), il n'était pas satisfait de lui à l'arrivée. Il sent qu'il n'exprime pas encore son potentiel dans ce Tour, même si on l'avait déjà devant, lors de l'étape de Nancy : « Je n’ai pas une réussite à la Blel Kadri, je me demande quand ça va arriver ! On s'est bien entendu à trois avec Lemoine et Elminger après être sortis en costauds sur un temps mort, au km 30. Mais je ne suis pas encore super. Quand je fais l'effort pour partir dans l'échappée, je monte à 180 pulsations, et puis sur la fin je suis diesel, à 165 dans les bosses, les jambes dures. Et on ne s'est pas dépouillé quand on a su que les Cannondale roulaient encore derrière. Pour rien en plus ! Mais je recommencerai un jour prochain, c'est notre raison d'être dans ce Tour !"
À même pas 25 ans, Anthony Delaplace en est déjà à son quatrième Tour de France et il possède donc de repères. Il sait par exemple que d'autres ouvertures se présenteront. Notre Normand des plages du Débarquement (il vit à Hermanville-sur-Mer) repartira à l'assaut, c'est certain.
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