Vous porterez le dossard rouge de la combativité demain au départ de Rennes, pour vos 180 kilomètres d'échappée du jour, quel sentiment cela vous procure-t-il ?
"C'est la première fois qu'un coureur de l'équipe décroche ce prix alors que nous avions déjà été très présents à l'avant l'an dernier. Ce n'est donc pas neutre pour Bretagne-Séché Environnement. À titre personnel, c'est une première également alors que je dois en être à ma onzième échappée en cinq Tours. C'est un podium, le protocole, un trophée. C'est toujours ça. On sait que les échappées de la première semaine sont vouées à l'échec, c'est une belle compensation. Et il fallait être devant aujourd'hui, nous arrivions en Bretagne !"
Vous saviez avant le départ que vous alliez attaquer ?
"Livarot, la première moitié de l'étape, ce sont mes routes d'entraînement, j'avais à coeur d'être devant. Et puis mon fan club avait réservé un champ sur le parcours pour faire la fête. Pas de chance, ils étaient à 8 kilomètres de l'arrivée, après qu'on ait été repris... Mais je les ai vu. Hier, j'étais un peu énervé d'avoir loupé le coup de peu, je ne voulait pas que ça se reproduise."
Pourquoi à deux, Brice Feillu et vous, dans l'échappée ?
"C'était une suggestion d'Emmanuel Hubert et Brice s'est dit "Je vais tenter aussi".. C'était parti ! L'intérêt, c'était d'être cinq. Avec un vent favorable toute la journée, on s'use moins qu'à deux ou trois."
Comment gérer une telle aventure ?
"Creuser l'écart, c'est mieux, mais ce n'est pas l'important. On sait que le peloton se cale sur nous. Aujourd'hui, ils avaient décidé de nous laisser 2'30'', pas plus. À chaque fois qu'on accélérait, on montait à 3 minutes et ils accéléraient à leur tour pour revenir à 2'30''. C'est le peloton qui décide. Il vaut mieux être sur la réserve et aller le plus loin possible comme ça. Parce qu'on ne sait jamais ce qui peut se passer."
Vous allez devenir un expert en échappées, comme Jacky Durand jadis ?
"Brice a voulu qu'on accélère deux ou trois fois, je l'ai tempéré, je connaissais le résultat d'avance... Il n'y a qu'en jouant en finesse avec le peloton qu'on peut espérer aller au bout, même si les chances sont minces. Mais notre objectif, c'est de gagner, pas de faire une échappée pour la pub."
Que vous manque-t-il pour gagner, justement ?
"Il faut attendre que ça se calme. Cavendish a gagné aujourd'hui, Greipel déjà deux fois, on se doute que les meilleurs puncheurs voudront l'étape de Mûr demain, même si on essaiera d'être devant. C'est à partir des Pyrénées où il faudra saisir la bonne occasion, celle d'une échappée qui va au bout. Là, Eduardo Seopulveda et Pierrick Fédrigo seront nos meilleures chances. Et moi j'essaierai, sans doute."
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