Cyril, on ressent une déception à l’issue de cette étape ?
« C’est mon 5 ème tour et j’aurais aimé enfin gagner une étape. Je passe à côté et je suis déçu du résultat, ce n’est pas une 5ème place qui me consolera. On me dit qu’un jour ça viendra, il est temps que cela se passe enfin ! »
Comment s’est dessinée cette échappée ?
« C’était prévisible qu’enfin une échappée verrait la ligne d’arrivée par rapport à la distance qui était à parcourir et de plus l’arrivée n’était pas jugée en haut d’un sommet. Cela a été dur à se mettre en place mais un moment le peloton a laissé faire. Ils sont partis à 12 d’abord avec Kévin Reza pour nous, je suis revenu avec un autre groupe et enfin Thomas Voeckler est rentré avec un 3ème groupe. Ce mardi matin au briefing, c’était Thomas et moi qui devions passer à l’offensive. »
La décision a été longue à se faire ?
« Le bon coup est parti aux 80ème kilomètre, il restait encore 157 kms à parcourir. Dans un groupe de 21 dans les ascensions, il fallait être vigilant et j’essayais de garder un bon placement au sein de l’échappée car dès qu il y a une cassure c’est dur à boucher. J’avais de bonnes jambes, j’ai été par exemple surpris de voir Kwiatkowski se faire lâcher car pour moi, c’était lui le client. Je ne m’attendais pas à voir Rogers aussi fort que ça dans le col. »
Vous êtes passé à l’attaque dans les kilomètres du Port de Balès, c'était une stratégie d'équipe ?
« Dans le haut du col, j’ai essayé d’attaquer et je voyais que le groupe de 3 (Rogers, Serpa et Voeckler) n’était pas loin. Je me suis dit qu’un moment Rogers allait me laisser filer car à l’avant je commençais à avoir les grosses cuisses. C’est revenu, j’ai essayé de m’accrocher mais j’ai lâché prise. Après, à l’arrière, j’ai réussi à maintenir un bon rythme sans me faire trop distancer et au final je ne perdais pas trop sur eux. Au sommet du col, Kiryienka est rentré sur moi. C ‘était la situation idéale car je n’avais pas à rouler : Thomas Voeckler était à l’avant et il ne passait pas car j’étais à 15 secondes. C’était vraiment parfait comme situation de course. »
Vous faites la jonction et vous attaquez, c’était prémédité ?
« Quand nous avons rejoint le trio de tête, Kiryienka a poursuivi son effort. Un moment, je me suis aperçu que ses trajectoires en descente dans les virages n’étaient pas vraiment bonnes. J’ai donc profité pour attaquer à la sortie d’un virage puis j’ai fait le trou pour partir tout seul. Quand Michael Rogers m’a passé, je n’ai pas réussi à prendre sa roue car j’avais les jambes qui me brûlaient. J’aurai bien aimé que tout le monde rentre quand Rogers m’a repris. »
Vous avez été omniprésent sur ce Tour, vous prenez de l’assurance ?
« Depuis le début du Tour, j’ai pris du vent, j’ai protégé Pierre Rolland quand il le fallait .Je suis acteur de cette course, j’ai attaqué et je me suis montré .Si j’avais joué le général, je n’aurais pas pu tout faire et sans doute que je serais resté dans les roues comme les leaders, pour m’économiser. Ce mercredi, je serai peut-être à quinze minutes car quand je sens que je suis fort, j’attaque et j’ai un tempérament offensif. J’aime bien mon côté attaquant, c’est ma conception du vélo. Quand en plus Jalabert me félicite pour mon panache, ça va droit au cœur. Nous les français, sur ce Tour 2014 nous sommes acteurs de la course et ça c’est un sacré changement. »
Propos recueillis par Thierry Lirzin .
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