Retour sur votre ultime stage de préparation en Espagne. Comment se déroulaient vos journées ?
"Avec Pierre, nous avons fait un petit stage sur 4 journées et je peux vous dire que nous avons bien travaillé ! Le lendemain de la Ruta del Sol nous avons fait 3h tranquillement pour récupérer puis ensuite les 3 jours suivants nous avons fait pas mal d'intensités. Nous partions vers 11h et je peux vous dire que les journées passaient relativement vite car nous étions à fond dans notre travail ! Le vendredi nous avons pris l'avion pour nous rendre dans le sud de la France pour les compétitions qui nous attendaient !"
Vous avez été à l'attaque sur l'épreuve Sud-Ardèche lors de l'ascension du rocher de Sampzon, notamment avec Jean Christophe Péraud et pourtant vous n'étiez plus ensuite dans le groupe qui ira se disputer la victoire. Vous vous étiez relevé ?
"Oui effectivement j'étais à l'attaque mais il est vrai que mes sensations du samedi n'étaient pas superbes car je me ressentais des efforts de la semaine ! Par conséquent, j'ai pu faire un gros effort mais malheureusement pas deux (rires) !"
Le lendemain sur la Drôme Classic, vous portez une violente attaque dans le mur d'Allés, à 9km de l'arrivée avant d'être repris. Trop généreux dans l'effort ?
"J'avais de très bonnes jambes ce jour là, peut être aurais-je dû attendre la dernière difficulté mais je pense qu'il est inutile de refaire la course. En y repensant, il est vrai que que cela aurait pu marcher !"
Vous terminez finalement 4ème de cette épreuve. Quand Sam Dumoulin a porté son attaque, à 3km du but, que vous a t'il manqué pour pouvoir l'accompagner ?
"Il était très fort et contrairement à moi qui était à l'attaque depuis plusieurs kilomètres, il a été emmené dans un fauteuil par Romain Bardet et a pu porter son attaque au meilleur moment !"
Sur Paris-Nice, comment se sont déroulées les premières étapes ?
"Sur les premières étapes l'allure était assez tranquille sur les premiers kilomètres, mais les 40 derniers étaient par contre très nerveux !"
L'étape du Jeudi, avec l'arrivée à la Croix de Chaubouret était difficile et vous finissez pratiquement dans le sillage de Jean Christophe Péraud. Compliqué d'accompagner les meilleurs ?
"Cette étape se résumait finalement sur une dernière montée même si le rythme fut élevé avant d'y arriver ! Pour ma part, c'est une ascension qui me convenait mais devant il y avait des purs grimpeurs et cela fut difficile de les suivre !"
Le samedi, les conditions climatiques étaient difficiles mais vous étiez dans la bonne échappée et malheureusement vous crevez ! Pas trop de frustration à l'issue de cette étape ?
"C'était la seule étape qui me convenait vraiment sur ce Paris-Nice, mais malheureusement je fus victime d'une crevaison et la moto dépannage a mis énormément de temps à changer ma roue ! Je voyais tous les coureurs passer, le peloton éclater et moi je suis reparti encore après ! J'ai entamé alors une poursuite pour revenir, me suis finalement rapproché puis la fringale s'est alors invitée et les coureurs que j'avais doublé dans le dernier col m'ont rattrapé ! Les vingt dernièrs kilomètres ont été très, très longs !"
Sur le contre la montre final, au col d'Eze, vous terminez pratiquement dans le même temps que des spécialistes comme Sépulvéda ou Chavanel et même devant Tony Gallopin. Sans votre épisode malchanceux de la veille, un top 10 était envisageable, rageant, non ?
"Sans cette crevaison j'étais sûrement derrière Sylvain Chavanel à la 12ème place ! Mais bon avec des "si" on coupe du bois (rires) !"
Sur le tour de Catalogne, votre ami Pierre Rolland termine second de la 1ère étape avec une avance confortable. Champagne le soir ?
"Je vais vous étonner, mais non ! Nous ne sommes pas permis cela, car il n'a terminé que 2ème de l'étape! Si la victoire avait été là, sûrement !"
A contrario, pour vous cette première étape a été plus difficile. Pensez-vous que cela a eu une influence sur votre rendement pour les autres étapes ?
"J'ai chuté effectivement lors de la première étape mais rien de bien méchant ! Le mardi et le mercredi, j'avais de très bonnes jambes !"
Pierre prend ensuite le maillot de leader à l'issue de la 3ème étape mais le perd dès le lendemain. Difficile de maitriser la course en World Tour, non ?
"Oui ce n'est pas évident car il y a de grosses formations qui impriment de très gros rythmes ! Dans ces moments là, il suffit juste de suivre et s'accrocher !"
Sur la dernière étape, Bryan Coquard prend la seconde place derrière Valverde. Dans l'ensemble, pour votre équipe, cette épreuve a été réussie, non ?
"Oui on peut le voir de cette façon mais il manque quand même la victoire ! Je pense qu'elle aurait été méritée autant pour Pierre le premier jour que pour Bryan le dernier !"
Pour terminer, quels vont être vos prochains objectifs ?
"Pour ce qui me concerne, ce sont la Flèche Wallone et Liège-Bastogne-Liège mais depuis le tour de Catalogne, les sensations sont moins bonnes car j'ai fini très fatigué ! J'ai coupé quelques jours, mais la forme a du mal à revenir et je vous avouerai que ces moments sont extrêmement difficiles car le vélo à 100% ce n'est déjà pas facile alors vous imaginez lorsque l'on est diminué !"
Chronique mensuelle par Denis PAPIN - Sportbreizh
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