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      • Christophe Riblon : « J’en ai pleuré sur mon vélo ! »

      • Publié le 18/07/2013
          • Un final à couper le souffle dans une étape de légende
          • Christophe Riblon : « J’en ai pleuré sur mon vélo ! »
          • Christophe Riblon : « J’en ai pleuré sur mon vélo ! »
          • Le Film de l'Etape

            Photo AFP (Jeff Pachoud) - Article publié le 18 juillet 2013 Photo AFP (Jeff Pachoud) - Article publié le 18 juillet 2013

            178 coureurs prennent à Gap le départ de la dixième étape et dès les premières rampes du Col de Manse, de nombreuses attaques se produisent, notamment de la part des coureurs de l’équipe Saxo Bank-Tinkoff. Isolé, Christopher Froome contrôle.

            Au sommet, neuf coureurs prennent les devants : Sylvain Chavanel (OPQS), Lars Boom (Belkin), Tom Danielson (Garmin-Sharp), Arnold Jeannesson (FDJ.fr), Christophe Riblon (Ag2R-La Mondiale), Jens Voigt (RadioShack-Leopard), Moreno Moser (Cannondale) et Andrey Amador (Movistar).

            Le peloton laisse faire et l’équipe Saxo Bank-Tinkoff reprend ses manœuvres avec Sergio Paulinho et Nicolas Roche dans la rampe de Motty ; le Team Sky, regroupé, laisse faire, leur accordant ostensiblement une avance de trois minutes. Donc une action inutile pour Alberto Contador.

            Les hommes de tête avaient 8 minutes d’avance sous la banderole du sprint intermédiaire où Lars Boom s’adjuge les 20 points. En tête de peloton Andre Greipel (Lotto-Belisol) devance le Maillot Vert PMU Peter Sagan.

            Il y a un monde fou dans la montée de l’Alpe d’huez où Van Garderen produit son effort, mais il est rejoint avant le sommet par Riblon et Moser. En tête de peloton, Pierre Rolland (Europcar) sort en compagnie de Mikel Nieve (Euskaltel), Andy Schleck (RadioShack-Leopard) et Wouter Poels (Vacansoleil-DCM). Le peloton passe avec un retard inchangé de 8 minutes.

            Dans la descente du col de Sarenne, Van Garderen est momentanément distancé par ses deux compagnons d’échappée en raison d’un ennui mécanique.

            Comme promis, Contador attaque dans la descente et rejoint son équipier Roman Kreuziger qui avait anticipé. A mi-descente, leur avance sur le peloton Froome est d’une dizaine de secondes.

            Van Garderen distance Riblon à plus de 11 km de l’arrivée mais son avance diminue, 4’30’’ d’avance sur le peloton où Froome accélère pour reprendre Valverde qui a attaqué au pied. Porte reprend les commandes du peloton et accélère de nouveau. Les troisième et quatrième du classement général Kreuziger et Mollema sont distancés. Froome attaque de nouveau, seul Quintana parvient à le rejoindre. Joaquim Rodriguez (Katusha) accélère. Contador ne peut pas suivre. Valverde distance à son tour Contador, en compagnie de Porte.

            A 9 km du sommet, Joaquim Rodriguez attaque à son tour mais est contenu par Quintana et Froome qui reçoit le renfort de Richie Porte.

            A 4 km du sommet, Froome, au bord de la fringale, demande l’assistance de Porte qui descend à sa voiture chercher du ravitaillement. Nicolas Portal enfreint le règlement. Nairo Quintana est parti et distance Rodriguez.

            A l’avant, Riblon refait son retard, revenant sur Van Garderen à 2 kilomètres du sommet et le laisse sur place. Il remporte une victoire extraordinaire, la deuxième après celle acquise à Ax-Trois Domaines il y a trois ans. C’était déjà un 18 juillet.

            Naïro Quintana prend la troisième place de l’étape et remonte à la troisième place du classement général à 21 secondes seulement de Contador, défaillant et désormais rélégué à 5’11’’ par Christopher Froome.

            Peter Sagan conserve le maillot vert PMU.

            L'interview du vainqueur 

            Christophe Riblon, dis-nous comment s’est passée la dernière ascension de l’Alpe d’Huez ?

            Au pied, je croyais en mes chances. On avait tous eu nos petits malheurs dans la descente du col de Sarrène, j’étais sorti de la route, Van Garderen avait dû changer de vélo. Avec Moreno Moser, on a fait en sorte qu’il en bave pour nous reprendre. Après, il a refusé de prendre des relais et il a vite attaqué. Je n’ai rien pu faire. Il a attaqué fort : les grosses attaques dans les ascensions, ce n’est pas mon fort. 

            Comment avez-vous géré la montée de l’Alpe d’Huez ?

            Avec le monde, je ne voyais rien. Je n’avais pas d’écarts, mon directeur sportif Julien Jurdie me les donnait par l’oreillette mais je n’entendais rien. Je me suis dit qu’il fallait limiter en n‘oubliant pas qu’il avait déjà coincé dans la première ascension. Julien est monté à ma hauteur et m’a dit d’y croire. Moi je courais déjà pour la deuxième place mais il avait raison. A 3 km, on voit loin, il y a des barrières, il n’y a plus de public, j’ai vu Van Garderen. Je le connais bien, j’ai compris qu’il n’allait pas bien. Je ne lui ai laissé aucun espoir. 

            C’est une victoire presque miraculeuse tant votre début de saison a été difficile ?

            J’ai eu des problèmes de dos, beaucoup de souffrances. Je faisais examen sur examen mais on ne voyait rien, ni aux scanners, ni sur les IRM. C’était démoralisant. En mars, j’ai trouvé quelqu’un qui m’a soulagé, un ostéopathe. Depuis mi-mai, ça va mieux. Mon équipe m’a construit un programme adapté pour que je sois bien dans le Tour, avec de la fraicheur et c’est vrai que je n’ai pas subi les mauvaises conditions météorologiques connues par mes collègues. J’ai beaucoup travaillé en altitude mais ma sélection pour le Tour a été tardive parce que la concurrence dans mon équipe a été rude, il y avait 12-13 coureurs pour 9 places. Le soir du championnat de France, quand Vincent Lavenu m’a dit que j’étais dedans, je lui ai répondu qu’il ne serait pas déçu. Il y a deux jours, après ma deuxième place à Gap, il m’a tiré un grand coup de chapeau. Je n’avais pas encore gagné. 

            Cette victoire intervient au lendemain de l’abandon sur chute de votre leader Jean-Christophe Péraud ?

            Je félicite vraiment mon équipe qui a subi de gros coups durs. La fracture de Maxime Bouet en première semaine, hier l’abandon de Jean-Christophe qui était neuvième au classement général. Ce matin, on s’était promis de conjurer le sort, de continuer d’attaquer. Cette nuit, je ne vais peut-être pas bien dormir mais ça doit inspirer demain mes équipiers et les autres coureurs français.

            C’est aujourdh’hui la victoire d’un coureur du MPCC ?

            Je suis partisan de toute la lutte antidopage. Ce matin j’ai subi un contrôle MPCC (taux de cortisol). C’est une bonne chose, il faut continuer à se battre. Il faut écarter les tricheurs et je pense qu’il n’y en a pas beaucoup. Il faut éradiquer la suspicion. Honnêtement je ne comprends pas ce qui est infligé à Chris Froome qui ne mérite pas ça. Quand on fait mal au maillot jaune, on fait mal au vélo. Franchement, nous faisons tous très bien notre métier, toute l’année, en espérant vivre des moments comme ceux-là. Tous les coureurs sont verts, le MPCC est une grande avancée. Parlez du vélo en bien, pour les exploits, arrêtez de nous dénigrer. 

            Mais le Team Sky ne fait pas partie du MPCC ?

            Le Team Sky n’est pas MPCC mais c’est un mauvais procès qu’on lui fait. De que je vois, de ce que je sais, on voit ces coureurs toute l’année, ils sont très forts, il travaillent bien. On ferait mieux tout simplement de s’en inspirer.

            Réalisez-vous que vous venez de gagner à l’Alpe d’Huez ?

            Il y a deux ans, j’étais échappé avec Pierre Rolland qui avait gagné et je m’étais dit que j’avais laissé passer une occasion en or. Là, c’est incroyable. J’en ai pleuré sur le vélo. Comme j’aurais voulu que la dernière ligne droite dure 10 kilomètres !

            Source Sport Média PMU

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