Caroline Mani : "Loin d'être favorite !"

Comment abordez vous ce championnat de France ?

"Comme les années précédentes ! Je suis loin d'être favorite... !"

Les années précédentes, ce statut d'outsider vous a plutôt réussie n'est ce pas ?

"Oui c'est sur ! Ce n'est pas évident de gérer la pression et un championnat de France, c'est une course bien particulière. On court différemment et la moindre erreur est fatale."

Une nouvelle victoire vous paraît-elle envisageable ?

"Tout est envisageable ! Rien n'est acquis avant le départ... Autrement, il n'y a pas d'intérêt pour moi de me présenter sur la ligne de départ. Et puis rien n'est joué avant de passer la ligne."

Quelles seront pour vous vos principales adversaires ?

"Lucie Chainel est LA grande favorite ! Pauline Ferrand Prévot est aussi l'une des prétendantes et je pense qu'il ne faut absolument pas oublier Cristel Ferrier-Bruneau."

Savez-vous qu'en cas de victoire, vous serez la 1ère féminine à réaliser le triplé sur un championnat de France ? Ce qui n'avait pas été réalisé par Laurence Leboucher et Maryline Salvetat...

"J'aime les challenges et ça, c'en est un beau ! C'est une motivation en plus."

Ce championnat, comment l'avez vous préparé et est ce que votre séjour aux Etats-Unis a été bénéfique ?

"Mon séjour aux Etats-Unis n'a pas été tellement bénéfique pour ma préparation ! Quand vous bossez 40h par semaine, que vous devez faire des déplacements, l'entraînement est vite vu et pas très bon ! C'est une saison sans entraînement et aucune course depuis le mondial de cyclo-cross en février dernier ! Donc, c'est plus de 6 kilos sur la balance !"

Que pensez vous du tracé de Quelneuc ?

"C'est un très beau circuit, complet et très agréable pour les spectateurs. Il est technique et très physique !"

Ce tracé peut donc vous convenir ?

"J'ai pour habitude de répondre la même chose que mon moto-crossman de père. Et ça s applique au vélo ! Un bon coureur est bon dans n'importe quelles conditions ! Quand tu es fort, peu importe le tracé ! Il n'y a plus qu'à espérer être forte dimanche."

Vous avez donc un passé en motocross... Comment en êtes-vous venue au cyclisme ?

"Du moto-cross et 12 ans de tennis aussi. En fait, j'ai connu un grave accident de moto en 2002 avec comme bilan une fracture de vertèbres. J'ai évité de peu le fauteuil roulant. Fin 2003, on m'a proposé de faire les championnats UNSS avec mon lycée. J'étais en classe de seconde générale et je gagne la descente VTT devant des filles de niveau national. Dans le bus du retour, j'ai entendu parler d'une sélection sport-études et j'ai loué un vélo de route dans un magasin. 2 jours après, on m'annonçait que je rentrais en sport-études à la rentrée 2003/2004, alors que je n'avais jamais fait de vélo...
C'est un peu un hasard mais je n'ai jamais réellement exprimé le désir de faire du vélo. Ma famille n'est pas du tout issue de ce milieu."

Le moto-cross vous intéresse toujours ?

"Non, plus du tout ! Ça me manque beaucoup mais le vélo prend trop de temps. De plus, il y aussi la gestion de mes études supérieures ! Ce n'est pas pareil d'être chez soi sans stress en se concentrant uniquement sur le vélo. Rien que pour le mois de janvier, c'est un peu un mois de folie entre les courses et les examens."