Quelle impression vous laisse Peter Sagan sur ce Tour de France ?
Il s’installe comme le leader de la nouvelle génération et il m’apparaît comme le futur Erik Zabel par sa manière de grimper. En tant que coureurs, ils sont très similaires : pas forcément le plus rapide mais de loin le meilleur grimpeur parmi les sprinters. A mon avis, Sagan va battre le record de six victoires de Zabel. Il n’a que 23 ans, et il s’apprête à gagner le Maillot Vert PMU pour la deuxième fois, donc je vois mal comment il pourrait ne pas continuer sur sa lancée dans les années à venir. Pour qu’un pur sprinter comme Mark Cavendish le batte, il faudrait beaucoup d’arrivées massives sur un Tour de France, mais on a plutôt l’impression que les parcours actuels sont plus adaptés à Sagan qu’à ses rivaux.
Etes-vous surpris par sa domination ?
Non. Je m’y attendais. Il mérite ce qui lui arrive car il est très fort par ses capacités à tuer dans l’œuf les velléités d’opposition. Il écarte très tôt le suspense au classement. Dès que possible dans les étapes vallonnées, il prend des points qui découragent les purs sprinters. On voit bien que les autres jettent l’éponge car ils perdent vite toute chance de revenir dans le jeu. Son échappée dans l’étape du Mont Ventoux en dit long sur sa motivation.
Il y a dix ans, vous ne manquiez pas non plus de motivation. La conquête du Maillot Vert PMU reste-t-elle votre meilleur souvenir sportif à ce jour ?
Plus que ça ! Le Maillot Vert a complètement changé ma vie. Je l’ai gagné dans une lutte épaule contre épaule avec mon compatriote Robbie McEwen. Ce jour m’a procuré une joie beaucoup plus intense que ma victoire d’étape à Sedan.
Quel est l’impact du Maillot Vert PMU en Australie ?
C’est massif ! Enorme ! A l’époque où je l’ai gagné, nous n’avions pas encore un vainqueur final comme depuis 2011 avec Cadel Evans. C’était un grand événement dans le sport australien de gagner un classement du Tour de France. Maintenant, nous avons une équipe et Orica-GreenEdge a vécu un Tour de rêve. Elle a impressionné pas mal de monde. Je crois que la reconnaissance des parcours corses a joué un rôle fondamental. Ça a payé quand Simon Gerrans a battu Peter Sagan pour le gain de l’étape. Ensuite, j’étais en spectateur à Nice le jour où mes coéquipiers ont remporté le contre-la-montre par équipes. Je ne m’y attendais pas mais ça a été merveilleux pour notre cyclisme.
Source Sport Média PMU
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