Arthur Vichot : "Ce maillot a une grande valeur !"

le Franc-comtois sacré champion de France à Lannilis a bien du mal à y croire ! Présent dans la première échappée partie dès le cinquième kilomètre, Vichot avait les jambes ce dimanche et n'a pas eu peur du retour de Sylvan Chavanel et de Tony Gallopin. Il est tout heureux à l'idée d'arborer sa nouvelle tunique sur le Tour de France, dès la semaine prochaine.

« Mon rôle était de partir dans la première échappée. Nous étions un groupe de coureurs désignés dans l’équipe, un peu « protégés » mais qui devaient être devant au cas où l’échappée irait au bout. J’étais capable de gagner et je me suis retrouvé avec William Bonnet devant. C’était une bonne option pour l’équipe de se retrouver là.

Un championnat, c’est long, on a le temps d’avoir plusieurs sentiments. Quand l’échappée a compté plus de onze minutes d'avance, nous nous sommes dit qu’ils allaient avoir du mal à revenir . En plus, avec le vent qu’il y avait, je savais que les hommes qui allaient rentrés seraient costauds mais aussi usés par la course. J’y ai un petit peu cru mais il n’y avait pas une grande entente dans l’échappée. J’ai un peu douté à ce moment-là mais dans les derniers tours j’ai tout donné sans réfléchir et j’y ai vraiment cru. 

Je pense qu’être parti dans cette échappée était le mieux pour moi. Une course comme celle-là avec le ribin, ce n’est pas trop mon fort. Je me suis dit qu’au moins là, il n'y aurait personne devant pour m’embêter. On voulait que la course soit dure pour user les autres équipes et ainsi profiter de notre surnombre. C’était notre stratégie. C’est vrai que j’étais vraiment bien aujourd’hui. Quand Sylvain (Chavanel) et Tony (Gallopin) sont rentrés sur moi, j’étais mieux qu’au départ mais je ne voulais pas trop le montrer donc j’ai essayé de faire un peu le mort. Ce qui n’est pas très facile.

Les couleurs Bleu-Blanc-Rouge comptent vraiment beaucoup pour moi. Ça a une grande valeur. Porter ce maillot sur le Tour du centenaire et une année complète, ça va être quelque chose d’exceptionnel, je n’arrive pas trop à y croire. Je ne sais pas ce que ça va donner mais je sais que ça va être cool ! Je pense qu’il y aura de grosses attentes sur le Tour. Il a falloir ce reconcentrer,  être bon et aider les copains car nous avons de belles ambitions et de beaux objectifs dans l’équipe.

Je ne me suis pas dit au départ que ce championnat était pour moi. Avec ce ribin, ce n’est pas mon mon fort. C’est aussi ce qui m’a permis d’arriver ici sans pression. Malgré ça, j’ai quand même beaucoup travaillé à l’entraînement. J’avais de grosses ambitions sur le Dauphiné et j’en suis ressorti déçu. J’ai travaillé dur après et j’avais quand même un peu la gagne dans mon esprit pour aujourd’hui.

J’ai un peu douté quand j'ai vu revenir Sylvain (Chavanel) mais j’avais bien géré mon échappée avant. Quand ils sont rentrés, j’ai tout de suite vu qu’ils n’allaient pas me lâcher comme ça sur un circuit où il n’y a pas de grandes difficultés. J’étais assez confiant de ce côté-là. Peut-être pensaient-ils que j’étais un peu usé par la course, ils se sont peut-être un peu moins méfiés de moi que d’eux-même. C’est ce qui a joué en ma faveur. »

Propos recueillis par Pierre Le Corfec