Arnaud, tout d'abord, d'où vient ce surnom ?
"Spartacus, c'est Rodolphe Henry qui me l’avait donné lors d’un stage à la montagne avec l'AC Lanester : Pour mon physique et mon amour du CLM et de Paris-Roubaix !"
Comment avez-vous vécu cette journée du championnat de Bretagne CLM ?
"Sans stress ! Etre présent dimanche était déjà une victoire car unmois et demi avant, je ne faisais plus de vélo à cause de problème de dos. J’ai coupé trois semaines cet été ! Je ne pouvais plus me tenir debout, je marchais comme un grand père de 80 ans ! Et puis c’est revenu doucement, avec l’envie de reprendre le vélo. J’ai appelé Rodolphe Henry, mon pote et coach, en lui demandant de me programmer pour le Bretagne. Il ne m’a pas répondu tout de suite. Le lendemain, il m’a rappelé et m’a dit texto : « c’est couillu mais banco on y va ». Un mois et demi après, je suis champion de Bretagne ! On avait bien bossé cet hiver et donc les bases étaient là."
Quel est votre parcours de cycliste ?
"Je fais du vélo par passion ! Après des années de foot à un bon niveau, déçu par le sport collectif, je me suis lancé dans le triathlon puis dans le vélo avec mon père, avec un passage par le vtt. J’ai pris ma première licence à Châteaulin et je suis aujourd’hui à Ergué Gaberic. Je fais du vélo depuis 1996, en dents de scie jusqu’ à ma rencontre avec Rodolphe Henry qui m’a fait prendre conscience de mes possibilités."
Le (les) meilleur(s) souvenir(s) de votre carrière de cycliste ?
"Je ne peux prétendre avoir une carrière ! Mais on peut dire que ce titre de champion de Bretagne, surtout dans ces conditions, c'est cool ! J'ai également en tête des souvenirs de sorties en montagne avec mon père et avec mes enfants, Lucas et Maxence."
Passionné par le CLM ?
"J’ai retrouvé dans le clm les mêmes caractéristiques que dans le vtt : Un effort solitaire où tu te bats d’abord contre toi-même ! Le clm est l’épreuve de vérité, il n’y a ni roublards, ni ratons comme on dit dans le jargon. C’est une épreuve de gestion de l’effort qui me plait, elle représente et favorise avant tout le dépassement de soi."
Avec votre activité, pas trop difficile de rouler ?
"Pas simple en effet ! Je travaille six jours sur sept et en moyenne dix heures par jour, dont une grande partie debout ! Depuis l’ouverture de Culture Vélo Quimper en 2010, j’ai pris seulement une semaine de vacances dont deux jours cette année ! Mais je ne me plains pas, au contraire je travaille dans ma passion et c’est un luxe.
Depuis six ans, je m’entraîne entre douze et quatorze heures et m’autorise parfois une après-midi pour effectuer une sortie de trois à quatre heures. Je pense que ces conditions difficiles font que je savoure d’autant plus ce titre ! Mais au-delà du titre, je veux prouver aussi qu’avec un peu de volonté et de bon sens, on peut arriver à obtenir des résultats. Et puis la saison n’est pas finie, dès le mardi l’entraînement a repris pour préparer le clm de Locoal-Mendon que je ferai avec les élites pour me jauger."
Un maillot de champion dans le magasin, ça va impressionner les clients, non ?
"Je ne sais pas... En tout cas, je ne vais pas en faire des caisses, ce n’est pas le genre de la maison. Si cela peut ajouter de la crédibilité à notre discours tant mieux, mais le monde de la route est de nature jalouse et critique alors je ne m’attends pas des éloges. Il y a même des gens du milieu qui ont critiqué ce titre ! Je sais d’où je viens et où je veux aller.
Tout ce que j’obtiens et ce, dans tous les domaines, c’est uniquement par le travail. Si cela peut inspirer des jeunes c’est parfait. Tant que ma femme, mes enfants, mes parents et mes amis très proches sont contents, cela me suffit amplement. Au final, ce sont les seuls à connaître les efforts et les sacrifices consentis !"
J'imagine que les clients apprécient de recevoir les conseils de quelqu'un qui roule ?
"C’est sûr et même pour nous le discours est plus simple. Parler le même langage que ses clients c’est important et puis c’est aussi une manière simple et sans équivoque de se faire respecter, il faut juste demeurer respectueux et humble ! C’est un beau maillot mais ça reste du vélo..."
Voilà un vrai discours de passionné !
"J’aime le vélo sous toutes ses formes et j’ai du respect pour ceux qui le pratiquent ! J’en connais la difficulté, mais aussi le plaisir qu’il peut procurer.
Si je peux transmettre à mes deux enfants licenciés au VS Quimper le goût de l’effort et du travail, ce sera très bien.
L’an prochain ?
"Avec Rodolphe Henry et sa science de la préparation, on a beaucoup d'idées en tête. Il me dit que j’ai encore cinq belles années à vivre dans le vélo en compétition ! Je lui fais confiance les yeux fermés, il est pour beaucoup dans ce succès. Je dis de lui que c’est le Guy Roux du vélo ! Je change de catégorie et passe master 40 : Je serai le plus jeune des vieux ! Alors, objectif France masters de clm et pourquoi pas les mondiaux si le travail et ma vie de famille me le permettent... Car cela reste la priorité ! J’ai un avantage certain cette année : Cet hiver quand les conditions seront difficiles, j’aurai dans le coin de la tête le maillot à Hermine. Et puis sachez enfin que je ferai du vélo jusqu’à la fin de mes jours c’est sûr."
Photos: Alexanne Bonnier , Leslie Corbel,Ludivine Laube et Alexiane Taitinger.
Mentions légales | Designed by diateam | Powered by diasite