19 équipes dans la légende

Oui, ce sont 19 formations qui prendront ce week-end dans le nord Finistère le départ du Tour du Pays de Lesneven et de la Côte des Légendes. L'an passé, l'AC Lanester avait survolé les débats en réalisant un triplé ! Qui succédera à Guégo au palmarès de la course chère au speaker et organisateur André Kerriou ? Voici des éléments de réponse grâce à Alain Podeur, l'une des chevilles ouvrières du TPLCL. Et toujours dans son style inimitable...

Nous approchions du Folgoët, ma femme au volant et votre serviteur officiant comme copilote (c’est la place que je préfère…surtout que je ne sais pas conduire !) lorsque, soudain, je ne pus m’empêcher de lancer avec emphase « Ah ! Quelle superbe basilique ! Sa beauté majestueuse me fascinera toujours… ».

Me laissant pantois, mon épouse me coupa la parole et reprit de volée « Merci qui ? Salaün Ar Foll, bien sûr ! Pauvre gueux, né en 1310 et mort en 1358, qui, suite au sobriquet dont il était affublé « Le Fou du bois » (Foll Ar C’hoad), donna son nom à la commune actuelle qui n’était qu’une forêt à cette époque. Sur sa tombe on trouva un lys blanc avec deux mots « Ave Maria », les seuls que savait prononcer notre mendiant. Perplexes, les habitants du secteur creusèrent son tombeau et constatèrent que le lys prenait racine dans sa bouche ». Croyant que je m’assoupissais, un « Tu suis toujours ? » énergique, ponctué d’un coup de coude dans les cotes, me fit sursauter. « Ce miracle », continua-t-elle, «  attira les foules, de Lesneven à Pedernec-Tréglamus, de Ploudaniel à Brasparts et on construisit la Basilique de Notre Dame du Folgoët, monument historique mondialement connu ».

« Quarante-quatre ans que nous partageons la même passion pour l’Histoire et je viens de le savoir ! », pensais-je, aussi ému que le jour de notre premier baiser. Mes états d’âme furent de courte durée car ma femme s’écria soudain, en baissant sa vitre « Mon cantique préféré ! Quelle voix ! Garons-nous ! Tais-toi ! Tais-toi ! ». « Mais je n’ai pas ouvert la bouche ! », protestais-je mollement. Juché près de l’autel de l’esplanade de la Chapelle des pardons, tel Monseigneur Favé (non, non, pas notre vénéré Président de la Ronde ! je parle de l’ancien Archevêque de Quimper), un homme entonnait avec vigueur « Patronez dous ar Folgoad/Hor Mamm, hag hon Itron/An dour en hon daoulagad/Ni ho ped a galon/Harpit an TPLCL… (Douce Patronne du Folgoët/Notre mère et notre Dame/Les larmes dans nos yeux/Nous vous prions de tout cœur/Soutenez le TPLCL) ». Sous le regard courroucé de ma chère conjointe, je poussais un cri d’orfraie car je venais de reconnaître ce chantre dont la voix magnifique tutoyait les sommets des flèches de ce joyau architectural. « Mais c’est mon Ami Kerriou ! Que vous arrive-t-il, mon pauvre Dédé? Nous ne sommes pas, si je ne m’abuse, le 1^er dimanche de septembre, immuable date du grand Pardon ».

« Oh, Marie-Françoise ! Oh, Alain ! Quel plaisir de vous voir, mes chers Amis ! Je comprends votre étonnement, mon garçon, mais vous savez, comme moi, que nous filons à grandes pédalées vers la 14^ème édition du TPLCL dont le départ de la 1^ère étape sera donné au pied de ce superbe monument. Habitant à quelques foulées de ce lieu sacré, j’en ai profité pour venir en catimini implorer notre Dame, ma Patronne, afin que ce rendez-vous cycliste que j’organise avec l’aide de mon équipe des Amis du vélo connaisse un nouveau succès ». Je crus alors entendre, dans les frondaisons des sapins tout proches, la voix de Monique, l’épouse de Dédé « Hé, Kerriou ! Je ne suis certes pas la Vierge, mais ta seule Patronne, c’est moi ! Na ! ». Dédé, insensible au cri d’amour de sa tendre Moitié, continua sans sourciller  «  Pour cause de Coupe de France Look des Clubs, les DN1 iront guerroyer à la Ronde de l’Artois et les DN3 se déplaceront en Lorraine ». A l’évocation de ce seul mot, je commençais à fredonner « En passant par la Lorraine, avec leurs vélos », mais le regard noir de ma femme m’arrêta illico quand Dédé reprit « Je m’en sors bien avec 19 équipes engagées et non des moindres, jugez-en vous-mêmes, mes Amis ! ».

« Le BIC 2000 sera présent, cela va de soi, à l’instar de l’UC Nantes Atlantique, vainqueur en 2010, ou encore de Côtes d’Armor Marie Morin. Hennebont Cyclisme aura des ambitions et que dire du VC Pays de Loudéac, cher à l’ancien champion Camille Coualan ! Le Team cycliste Pays de Dinan, le VSP Lamballe ou le VS Scaer de l’ami Jean-Louis Conan pèseront sur l’épreuve tandis que l’EC Landerneau, le LEQ et l’UC Briochine ne s’en laisseront pas conter. Le VS Plabennec ne viendra pas pour faire de la figuration et je souligne, avec des trémolos dans la voix, le retour des Normands du VC Eudois et Breslois. L’AC Lanester 56 new- look sera encore de la partie et je salue l’arrivée des petits nouveaux, à savoir le club ligérien du VS Vallet, le VC Quintin, le Team Côte de Granit rose et l’Entente Pen Ar Bed. Enfin, je reçois avec une émotion profonde les coureurs de Saint-Lô, ville martyre de la Seconde guerre mondiale, surnommée « La Capitale des ruines » et décorée de la Légion d’Honneur en 1948. Qu’en pensez-vous, mes Amis ? Nos incursions entre Terre et Mer vaudront le détour, j’en prends le pari ».

Une fois de plus, ma femme me devança au sprint et, devant mes yeux éberlués, elle s’écria « Vous êtes vraiment un AS, Monsieur André, et je me propose de vous accompagner pour remercier votre sainte Patronne, après Monique bien entendu ! ». Des frissons de plaisir me parcoururent l’échine en écoutant cet improbable duo reprendre avec une dévotion peu commune « Patronez dous ar Folgoad… ». La 14^ème Edition du TPLCL s’annonce sous les meilleurs auspices, le Magicien Kerriou et les Amis du vélo ont encore frappé…et une supportrice de choc s’est révélée !

Alain Podeur Fan du TPLCL

Le site de l'épreuve: www.tplcl.fr