Engagements sur la ligne : attention à la douloureuse !

C'est un sujet qui divise et qui peut même fâcher... Les engagements des coureurs sur la ligne de départ font beaucoup parler dans les pelotons mais aussi dans le monde des organisateurs... Mais sachez que s'engager ainsi sur la ligne de départ va désormais coûter cher !

On le sait, la grogne monte ! Les clubs morbihannais ont fait état de leur « ras le bol » en menaçant d’interdire les engagements sur la ligne et cela, fort logiquement n’a pas tardé de faire réagir le comité de Bretagne de Cyclisme.

Le Président Joseph Guéguen, conscient du problème, rappelle que les clubs morbihannais ne peuvent mettre en application cette directive même s'il vrai que les engagements sur la ligne augmentent et sont préjudiciables pour les organisateurs qui ne peuvent plus annoncer dans la presse le véritable plateau ou encore vendre des programmes de course complets.

Afin de tenter de faire disparaître ce fléau ou du moins de l'enrayer, le conseil d’administration du comité de Bretagne a donc proposé qu’une pénalité régionale soit mise en place pour lutter contre ce phénomène. Solution proposée ? Augmenter le tarif des pénalités afin de dissuader les retardataires. La pénalité sur la ligne passerait donc de 4€ chez les juniors/seniors à 20€ et de 1€ pour les minimes/cadets à 10€.

Aujourd'hui, alors que l’engagement sur la ligne coûte 10€ pour les juniors/seniors (engagement 6€ + pénalité de 4€) et 5€ chez les minimes/cadets (engagement de 4€ et 1€ de pénalité), celui-ci  passera à 20€ pour les juniors/seniors (10€ de pénalité régionale + 6€ d’engagement + 4€ de pénalité fédérale) et à 10€ pour les minimes/cadets (5€ de pénalité régionale + 4€ d’engagement + 1€ de pénalité fédérale).     

En mettant donc en place une pénalité régionale qui serait perçue directement par le club contrôleur, le Comité de Bretagne espère donc mettre fin aux engagements sur la ligne qui, il faut le préciser, concernent toute les disciplines sauf la catégorie des pass’cyclisme qui ne risque pas de sanction, au grand dam d'ailleurs de certains membres du Comité de Bretagne.

Plusieurs questions se posent ! 

Quid de cette pénalité régionale ? Sera-t-elle reversée en totalité au comité régionale ou bien les clubs contrôleurs (qui effectuent un énorme travail de saisie de données lorsqu’il y a des engagements sur la ligne) seront-ils récompensés de leurs efforts ?

Cette pénalité régionale qui sera applicable dès ce 1er avril (c'est d'ailleurs une première en France) mettra-t-elle fin aux engagements sur la ligne ? Au risque de froisser pas mal de licenciés qui seront très remontés lorsqu’on leur annoncera un montant de 20€ pour pouvoir participer à une épreuve cycliste.  

Ne serait-ce pas plus pratique d’interdire tout bonnement les engagements sur la ligne comme le proposent les clubs Morbihannais, au risque peut-être de voir des courses s’élancer avec des pelotons maigrichons et des organisateurs qui jetteront très rapidement l’éponge…

On le voit, le problème n'est pas simple et la solution miracle ne semble guère évidente. Néanmoins, on ne peut nier qu'il fallait aborder la question, au moins pour respecter le travail des organisateurs. 

Fabrice Lambert

 

---

 

Pour info...

Une sensibilisation des clubs et plus particulièrement des coureurs ne serait pas inutile pour éradiquer ce phénomène... Il y a quelques mois de cela, un célèbre speaker normand, Gérard Gaunelle, avait diffusé un communiqué avec comme titre « Ras le bol des engagements avant le départ ! » (à retrouver ci-dessous) , communiqué qui proposait des engagements sur la ligne à 50€ ! 

Le communiqué de Gérard Gaunelle :

Ras le bol des engagements avant le départ !

Il suffit de lire les commentaires de quelques épreuves (Supermanchot, Montpinchon, pour ne citer que celles-là, importantes et de renom mais il y en a bien d'autres), pour se rendre compte que les coureurs ont une forte tendance, devenue habituelle, de s'engager en dernière minute !

Et chacun y trouve ses raisons : "Le coach a changé le programme et m'a donné l'autorisation au dernier moment". Et les coaches sont, la plupart du temps, des anciens coursiers... Bein tiens !
"C'est le club qui a oublié de m'engager". Ben tiens ! (bis)
"C'est la faute d'internet ! " Ben tiens (ter) !
Et pourtant le système internet est sensé plus rapide que le facteur qui déposait les bulletins d'engagements... dans la boîte aux lettres par le temps passé !

Intéressant pour tout le monde. Pauvre Organisateur !
Comment peut-t'il transmettre une liste d'engagés à son imprimeur pour l'intégrer à son programme où on retrouve tous les partenaires financiers qui soutiennent l'organisation.
Comment peut-il transmettre une liste "sérieuse" à la presse pour promouvoir son épreuve afin d'attirer le public avec des noms attrayants ?
Comment les journalistes peuvent écrire leur papier de présentation ?
Comment les animateurs-speakers peuvent travailler leur palmarès ?
Comment le spectateur peut s'y retrouver quand on lui "vend" un programme avec une liste incomplète ?
A moins de lui fournir un stylo pour ajouter 5,10, 20 noms (incroyable mais vrai et pourtant vécu) ?
Autant de questions sans réponses...

Peut-être que tout le monde s'en fout et contre-fout ? Ça ressemble à une leçon de morale, de ringards, de vieux ! Et Oui, c'est bien dommage. Dans tout cela, la vérité c'est que la rigueur est passée aux oubliettes ! A une époque où tout devrait être simple, les choses deviennent de plus en plus compliquées.

Suggestion : si, pour être "fun", la FFC autorisait les engagements jusqu'au vendredi soir sur internet ? Imaginez le bazar. Ce se serait pire encore. Une formule pour décourager les spectateurs ! Suggestion (bis) : et si l'engagement de dernière minute était facturé 50 € ?

Question : dans un tournoi officiel individuel ou par équipes d'une autre discipline, est-ce que les joueurs s'engagent une heure avant le lancement des matches ? A méditer, mais ce serait bien que cette situation ne puisse que s'améliorer.

Merci de votre compréhension

Au nom de beaucoup qui pensent la même chose : Gérard Gaunelle